Buteur et remuant, Florian Thauvin a réussi son premier derby du Nord face au LOSC (3-0), ce samedi soir. S’il n’a habilement pas souhaité évoquer la particularité de ce rendez-vous pour lui, compte tenu de son passif lillois, le milieu offensif du RC Lens savoure cette émotion, l’une des plus fortes de sa carrière, au moins ces dernières années.
Florian, racontez-nous la saveur de cette première victoire dans le derby…
« Franchement, c’est de la joie et de la fierté pour nos supporters, pour le club. Quand j’ai entendu la stat cette semaine, que ça faisait trois ans que le club n’avait pas remporté le derby, je me suis dit qu’on ne pouvait pas laisser passer ce match. On est venu pour ça et on a réussi à mettre en place ce qu’on voulait faire. C’est une grande victoire collective, donc je suis vraiment très heureux pour le club et pour les supporters.
Que se passe-t-il sur votre but ?
C’est un geste que je travaille depuis le début de ma carrière et que je maîtrise, donc je ne me pose pas de questions à ce moment-là. Pour moi, c’est le seul geste à faire, et ça rentre. Au niveau des émotions, je suis forcément très heureux. Après, on célèbre le but, c’est normal. En tant que joueur offensif, on travaille pour marquer des buts. Mais on sait que derrière, il reste quand même beaucoup de temps, donc on savoure, on célèbre, on est fiers. Mais derrière, on se remet la tête au travail pour finir le match.
Ce sont des grandes soirées de football, des moments de communion entre les supporters et les joueurs.
Est-ce votre match le plus abouti cette saison ?
C’est vrai que collectivement, je pense qu’on gagne avec la manière. On a concédé quelques contre-attaques assez éclaires en première mi-temps, qu’on a su corriger en deuxième. Mais je trouve qu’on a quand même eu des bons moments de possession avec le ballon, on a su exploiter le ballon. On s’est créé pas mal d’opportunités, pas mal d’occasions. Je pense que c’est le match rêvé, on marque trois buts, on n’en encaisse pas. C’est vraiment une bonne copie qu’on a rendue ce (samedi) soir.
Comment vous avez aussi vécu l’atmosphère avec le stade en feu ?
C’est vrai que c’est beaucoup d’émotion. Les joueurs de foot, on apprécie particulièrement ce genre de moment. Ce sont des grandes soirées de football, des moments de communion entre les supporters et les joueurs. On est tous ensemble, tous liés à ce moment-là, on ne forme qu’un. C’est une grande fierté. Personnellement, j’ai apprécié l’ambiance et j’ai passé une bonne soirée (sourire).
Depuis quand n’aviez-vous pas ressenti une telle émotion ?
J’avoue que j’ai commencé à ressentir de fortes émotions en Italie après les moments compliqués au Mexique. Les premières victoires, notamment contre des grandes équipes en Italie, et les bonnes performances ont commencé à faire renaître en moi des émotions. Mais j’avoue que celle de ce soir, elle est particulièrement forte, parce que je reviens dans mon pays, je suis très attaché à la France. C’est un derby, on connaît aussi mon histoire avec Lille. Ce soir, c’est un moment particulier pour moi.
Était-ce particulier de marquer contre le LOSC ?
Ne m’emmenez pas sur ce terrain, bien tenté (sourire).
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Êtes-vous ému ?
Je suis forcément très heureux, parce que ce n’est jamais facile de revenir en France. Je savais que j’allais être très attendu, notamment dans des matches comme celui de ce soir. Collectivement, on a répondu présent. Personnellement, j’ai répondu présent. On travaille pour ça. Je savais déjà tout au long de ma carrière que le travail paye. Ce soir me l’a encore confirmé.
Avez-vous avez eu peur de décevoir ?
Non, je n’ai jamais peur parce que je travaille. Je travaille très dur toute la semaine. Je fais en sorte de faire des choses que les autres joueurs, je pense, ne font pas au quotidien. C’est ce qui me permet d’avoir confiance en moi, d’aller de l’avant et de ne pas douter. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
