Alors que le match promettait d’être beau pour les Lensois, forts de deux buts d’avance dès la 20e minute, tout s’est gâté pour eux en seconde période. Jusqu’à une défaite qui fait tache sur la pelouse de Brest, vraie bête noire des Sangs et Or. Découvrez les tops et flops de cette rencontre, lançant la saison 2023/2024 de Ligue 1.
Les tops
Diouf le bon coup de cet été, Samba a les épaules d’un international
Si Brice Samba n’avait pas été autant abandonné par sa défense, on aurait qualifié sa prestation de magistrale. Dans ce match, plus que tout autre, il ne faut pas se fier à la simple fiche statistique du résultat du match. Lens a encaissé trois buts, mais deux sont venus sur pénalty, tiré par un Romain del Castillo des grands jours, qui s’affirme comme un spécialiste de l’exercice, et le troisième vient d’une frappe venue d’ailleurs de Kenny Lala. En dehors de cela, Brice Samba a sorti les arrêts qu’il fallait. Insuffisant pour permettre de repartir avec un point.
Andy Diouf, lui, s’est montré à son avantage dans ses prises de balle et son orientation du jeu. Véritable plaque tournante du RC Lens pendant 84 minutes, il a réussi 94 % de ses passes et a rayonné dans l’entre-jeu. Lens a placé de gros espoirs en lui en signant un chèque de 14 millions d’euros au FC Bâle, et on le comprend. On demande d’autres prestations de la sorte.
L’entame était Lensoise
Lens a l’habitude de démarrer ses matchs de la meilleure des manières. Avant ce déplacement à Brest, Lens avait marqué lors de ses sept derniers matchs avant la mi-temps. Et ce match n’a pas échappé à la règle, avec Sotoca qui a trouvé la faille dès la 11e minute avant que Deiver Machado ne fasse mouche quelques minutes plus tard. Le temps d’un instant, Lens s’est rappelé aux bons souvenirs de la première journée de la saison dernière. Ils s’étaient imposé 3-2 face à Brest. La différence ? Cette fois, ce n’était pas à Bollaert…
Le Racing s’est totalement écroulé en seconde période, comme si les partenaires de Florian Sotoca ne s’étaient jamais remis du pénalty sifflé à leur encontre à la fin de la première mi-temps. Moins percutants, moins incisifs dans leurs offensives, les Lensois ont lentement coulé, jusqu’à encaisser l’égalisation, recevoir un carton rouge, puis concéder le but de la victoire. Tout cela en une seule mi-temps, quand on ne montre rien en retour, forcément, ça fait beaucoup. A l’avenir, il faudra maintenir le niveau affiché dans la première demi-heure tout au long du match pour espérer obtenir d’autres résultats.
Les flops
Le coaching de Franck Haise
Évidemment, le technicien Lensois n’est pas responsable de ce que font ses hommes une fois lancés sur la pelouse. Mais force est de constater qu’il a eu faux sur toute la ligne cet après-midi. En ne comptant pas l’entrée de Massadio Haïdara à la place de Jonathan Gradit qui semble faire suite à un pépin physique, Franck Haise a utilisé quatre de ses remplaçants pour apporter du sang neuf : Pereira da Costa, Adrien Thomasson, Julien Le Cardinal et Stijn Spierings. Les deux premiers en attaque pouvaient s’apparenter à de bonnes idées. Avec ces entrées, Franck Haise faisait sortir Fulgini et Guilavogui, ses deux attaquants les moins en jambe.
Mais à quel prix ? Pereira da Costa n’a pas su se montrer incisif sur ses quelques prises de balle, alors que Thomasson a reçu un carton rouge sans sommation à la suite d’une semelle sur Romain del Castillo. Lens à 10, à 2-2 à dix minutes de la fin, Franck Haise opte pour une solution défensive, et lance Stijn Spierings à la place d’Andy Diouf. L’objectif affiché, et le message donné à ses joueurs : il faut accrocher le point du nul. Mais quelques minutes plus tard seulement, Abdul Samed se rend coupable d’une faute dans la surface pour offrir à Del Castillo un doublé sur pénalty. Lens est derrière, et Spierings n’a rien pu y faire. Julien Le Cardinal, de son côté, a réalisé une entrée trop timide pour changer quelque chose au cours du match, à la place de Frankowski.
L’absence de révolte côté lensois
C’est une lapalissade de le dire, mais jouer 40 minutes sur 90 ne suffit pas. Ca ne suffit jamais. Évidemment, les Lensois se sont fait punir. Deux équipes lensoises ont joué cet après-midi. Une en première période, la seconde en deuxième mi-temps. La première a le niveau pour de nouveau titiller le Paris-Saint-Germain cette année en accrochant une place pour l’Europe. La deuxième peut se faire du soucis dans la course au maintien. L’écart de niveau de jeu a été abyssal, provoqué aussi, il faut le dire, par un sursaut d’orgueil important des Brestois. Mais en face, chez les Lensois ? Rien. Pas de révolte.
Combinaisons, automatismes, une équipe qui sort bien la balle et distribue bien le jeu, tout ou presque a réussi aux Sangs et Or en première mi-temps. Seul point noir au tableau, ce but encaissé juste avant que Jérémie Pignard ne renvoie tout le monde aux vestiaires. Pour le reste, la copie était parfaite. Puis la causerie de la mi-temps a fait son travail côté brestois. Elle a vraisemblablement été moins impactante dans les vestiaires des vice-champions de France. Et ça s’est ressenti sur la pelouse. Un pourcentage de duels gagnés bien plus faible, deux buts encaissés en seconde période, Lens ne pouvait définitivement pas espérer mieux ce dimanche. En marquant deux buts, Lens ne l’a pas emporté cet après-midi.
Jules MESTRE