Avec une seule victoire sur les treize derniers matches, l’Amiens SC termine la saison sur une pente descendante. La faute aux blessures, au manque de poids offensif et à des tournants ratés. Soit autant de raisons qui font dire à Omar Daf que son équipe ne pouvait pas faire mieux, quand bien même elle n’abdique pas selon lui. Entretien avant le déplacement à Bastia, vendredi (20 heures) à l’occasion de la 36e journée de Ligue 2.
Omar Daf, vous insistez régulièrement sur la nécessite de ne pas lâcher, mais ça coince en ce moment au niveau des résultats…
Mon boulot est de toujours pousser les joueurs à leur maximum et tirer le maximum de cet effectif. On a loupé à des moments-clés, notamment à domicile. C’est ici que cela s’est joué. À l’extérieur, l’équipe est allée chercher des points dans des matches difficiles. Aujourd’hui, il nous reste encore trois matches. Mon rôle est de toujours tirer l’équipe vers le haut. Mais on peut avoir des regrets. Il n’y a pas de lassitude, on essaie toujours de faire mieux pour voir jusqu’où certains garçons peuvent aller. Mais la situation n’est simple. Contre Troyes, on a joué avec beaucoup de garçons en fin de contrat. Sur cette fin de saison, on va être confronté à cette réalité. Il y a beaucoup d’incertitudes en ce qui concerne leur avenir, mais ils restent très professionnels et investis. S’ils ont un peu la tête ailleurs ? C’est humain. Malgré tout, il faut en tirer le maximum. Il y a certains matchs où on attendait mieux en termes de spectacle, mais les garçons n’ont pas lâché au niveau de l’état d’esprit.
Vous avez évoqué les joueurs en fin de contrat. Inconsciemment, peuvent-ils un peu lever le pied ?
Non, ce sont des professionnels qui savent ce qu’ils ont à faire. On a groupe qui réagit très bien. Maintenant, c’est humain. Quand on a autant de joueurs en fin de contrat en fin de saison, ça peut être délicat. Mais ils sont encore concernés et investis. Il faut continuer à les amener dans ce sens et bien finir cette saison.
Etes-vous prêt à répondre à l’intensité qui vous sera proposée à Bastia ?
C’est le minimum. Ce sont des matches où il faut avoir du répondant. Ça fait partie de leur ADN. Ça tombe bien, on a aussi du répondant et une certaine solidité. À ce niveau-là, je ne me fais pas de soucis. J’attends mes joueurs sur autre chose : notre capacité à produire du jeu, à nous procurer encore plus d’occasions. C’est une équipe solide, mais à nous de sortir un gros match si on veut l’emporter.
Un déplacement en Corse, c’est toujours particulier ?
Quand on se déplace à Marseille, à Lens, au Parc des Princes… Chaque match et chaque déplacement, il y a un contexte à bien aborder. La vérité se passe toujours sur le terrain, il faut faire abstraction de tout ce qu’il se passe en dehors. Aujourd’hui, il y a des arbitres de très haut niveau et des outils qui permettent de gérer les débats. À nous de nous concentrer sur le terrain et de ramener les trois points, comme nous l’avons sur pas mal de déplacements.
Dernièrement, vous êtes davantage performant à l’extérieur qu’à domicile. Est-ce parce que vous n’avez pas le jeu à prendre à votre compte ?
Je ne dirais pas cela, c’est différent. En déplacement, l’équipe a une certaine solidité. Comment l’expliquer ? Je ne sais pas, ça peut aussi être les caractéristiques de nos joueurs. Ils ont du caractère et du répondant. On a eu des déplacements compliqués où on réagit, comme à QRM même si la fin de match nous échappe. On ne se déplace jamais pour faire un match nul. À chaque fois, on veut produire le meilleur spectacle et gagner. Mais aujourd’hui, on est tout simplement face à nos limites.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Iconsport