Pour clore une saison qui lui laisse « un sentiment mitigé« , Omar Daf espère que l’Amiens SC ramènera la victoire de Grenoble, vendredi à l’occasion de la 38e journée de Ligue 2. Pour autant, il ne fait d’un classement en première partie de tableau une fin en soi. Entretien.
Omar Daf, comment vivez-vous cette dernière semaine, sans véritable enjeu, avant de partir en vacances ? Comment maintenir le groupe sous pression ?
En gardant comme ligne directrice l’exigence. Le maintien est acquis depuis un moment, on voulait aller gagner des places en haut. Malheureusement, des choses ont manqué pour atteindre cet objectif. On voit l’état d’esprit du groupe. Sur les derniers matches, on a démontré des valeurs à Bastia. Contre Auxerre, on a affronté une équipe qui voulait battre des records. On l’a vu sur le premier quart d’heure, mais on a su répondre présent. Il faut maintenir cette mentalité, cette exigence. C’est la meilleure manière de préparer l’avenir.
Il y a quelques semaines, vous avez affirmé que le top 10 ne serait pas suffisant pour vous satisfaire. Pour autant, c’est ce que vous allez jouer sur ce dernier match. Terminer en première partie de tableau donnerait-il un visage différent à votre saison ?
Oui. C’est toujours mieux, mais la déception, la frustration, est là. Déjà sur le match d’Auxerre, on aurait pu valider le top 10. Même si on joue le champion, on l’a mis en difficulté et leur gardien a été très bon. C’est de notre faute, parce qu’on n’a pas été plus tueur devant le but. Il reste ce dernier match à Grenoble, pour lequel on va bien se préparer.
Si l’Amiens SC ne termine pas en première partie de tableau, auriez-vous le sentiment d’être mal payé par rapport à votre saison ?
Oui, je pense. Quand tu es la deuxième meilleure défense du championnat, tu dois figurer dans les cinq premiers. Sur les dernières années, on l’a vu avec des équipes comme Le Havre et Ajaccio, qui sont même montées. Avec une équipe aussi solide, tu dois figurer en haut du classement.
Ils n’avaient pas l’avant-dernière attaque du championnat…
C’est sûr, mais ils n’étaient pas dans les meilleures attaques non plus (ndlr : Le Havre, 9e / Ajaccio, 12e). Ce sont des équipes qui marquent très peu. Je vous laisse faire la comparaison, vous êtes meilleurs que moi là-dessus (ndlr : Le Havre, 46 / Ajaccio, 39). Quand on regarde le nombre de buts qu’on a marqué cette année et l’année dernière, il n’y a pas beaucoup d’écart (ndlr : 40 l’an dernier, 33 cette saison). Cela se joue à 5-6 buts d’écart, ça peut aller très vite en deux rencontres. Il faut analyser tout ça. Le classement sera anecdotique, par rapport à ce que l’équipe a pu dégager cette saison. Il y a un déséquilibre sur lequel il faudra travailler.
Vous allez affronter Grenoble, une équipe qui a – comme Amiens – bien démarré la saison avant de connaître un gros trou d’air. Trouvez-vous des parallèles entre les deux équipes ?
C’est une équipe de Ligue 2, une très bonne équipe, qui a bien démarré, avec des caractéristiques et des profils très clairs. Un grain de sable est venu enrayer la machine. Pour quelles raisons ? Je ne suis pas en interne pour pouvoir l’expliquer. Parfois, dans une saison, il ne faut pas grand-chose pour déstabiliser un groupe. De notre côté, je pense que le groupe est resté solide et uni. Il y a toujours eu une bonne ambiance. Les garçons ont bien travaillé. Après, il y a la réalité qui nous a rattrapés au niveau de l’efficacité. Ce n’est pas faute de travailler pour, en faisant du spécifique, en changeant de schéma. Quasiment tous les joueurs ont eu l’opportunité de s’exprimer cette saison. Je suis simplement pas satisfait de notre rendement offensif.
Vous avez évoqué les changements de schéma. L’Amiens SC joue actuellement avec une défense à cinq. Cela était conjoncturel en raison des absences, mais cela peut-il vous donner des idées pour la saison prochaine ?
C’est une option. Je ne suis ni figé, ni fermé dans une organisation précise. Ce que j’aime, c’est que mon équipe défende et attaque ensemble. Sur notre animation offensive, tout le monde est concerné. Cela part toujours du gardien, qui relance de plus en plus. Contre Troyes, on a vu que Nicho (Nicholas Opoku) pouvait monter très haut et même s’intercaler dans notre milieu. Mohamed Jaouab nous a fait beaucoup de bien aussi. Les joueurs ont une totale liberté. Après, c’est ce qu’on est capable de faire ou pas. C’est une réflexion à avoir. On va analyser tout ça, on a déjà commence à le faire. L’équipe aura des profils différents, un autre visage. Il y a un vrai travail à mener en profondeur.
Sur ce dernier match, pouvez-vous être tenté de donner du temps de jeu à certains qui ont moins joué ou qui vont quitter le club à l’issue de la saison ?
Des garçons auront peut-être du temps de jeu par rapport à leur investissement tout au long de la saison. Pour certains, ça permettra peut-être aussi d’avoir une idée sur ce qu’ils peuvent apporter pour la suite. Maintenant, ma réflexion est toujours de faire jouer les joueurs qui le méritent par rapport à leur investissement dans la semaine. C’est toujours mettre une organisation pour que les joueurs soient à l’aise. Quand on passe à cinq, c’est dans cette idée, parce qu’on a perdu nos latéraux droits. Quoi qu’il arrive, on alignera une équipe solide et compétitive pour bien terminer la saison.
Etes-vous davantage pressé d’être en vacances ou de démarrer la saison prochaine ?
Hâte d’être à la saison prochaine ! J’ai un sentiment mitigé. Dans le sens où on a eu les opportunités pour accrocher le wagon de tête. Il y a des matches où on a manqué d’efficacité. Cela ne se joue pas à grand-chose. Je ne pense pas qu’il y a un match où on a été en difficulté sur l’ensemble de la rencontre. Globalement, quand on regarde le contenu de nos matches, on a toujours répondu présent. Il y a eu des manques et ces manques-là j’ai hâte qu’on puisse travailler tous ensemble pour pouvoir les corriger.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport
Pas mal de mauvaise foi Omar! ça veut dire quoi « je pense pas qu’on y a un match ou on a été en difficulté sur l’ensemble de la rencontre »? on est dans les budgets confortables d’une L2 au niveau resserré, ça sera jamais Andorre Vs le Brésil donc forcément on a touché le ballon dans tous les matches! mais c’était quoi sinon des matches affligeants ceux Vs le PFC (J6), Pau (J9), Angers (J10) et les deux Vs Troyes (J17 et 36), par exemple?
Parfaitement raison.
Autosatisfation de mr Daf, donc même combat pour éviter le national