Fier d’avoir accroché le Paris FC (0-0) en affichant un visage plutôt concluant, Omar Daf a salué l’état d’esprit et la progression de ses hommes, tout en pointant les lacunes encore trop fortes au sein de l’effectif de l’Amiens SC. Entretien.
Omar, y a-t-il des regrets au vu des occasions en fin de première et en début de deuxième période ?
« On aurait pu mieux les jouer, avoir un peu plus de réussite. Mais pour être honnête, le résultat est logique sur l’ensemble de la rencontre. Il n’y a pas de regrets.
Stéphane Gilli a dit avoir joué « contre une très belle équipe d’Amiens »…
Je le remercie, je lui retourne le compliment. Si on a fait un bon match, c’est qu’il y avait une bonne équipe en face. Quand il y a deux bonnes équipes, cela donne ce genre de match. On aurait aimé que ce soit plus spectaculaire. On savait que c’était une équipe très dangereuse, bon en maîtrise et en transition. On ne leur a pas laissé beaucoup d’espaces. Même s’ils avaient la possession en première mi-temps, on n’a pas été mis en danger. La seconde a été plus difficile, car ils ont des forces sur le banc que nous n’avons pas. Mais les garçons ont donné le maximum. On va basculer sur le prochain match et optimiser la récupération pour aller faire un résultat à Dunkerque.
Comment avez-vous vécu les 20 dernières minutes plus difficiles ?
Dès que j’ai vu la composition de départ, je savais que la dernière demi-heure serait difficile. De très bons joueurs étaient sur le banc, c’était une stratégie de leur part. On a poussé en première mi-temps. En seconde, ça a été plus compliqué. L’équipe a fait preuve de beaucoup de solidarité et de maturité. Le match de Pau était intéressant sur ce point, on a renouvelé cela aujourd’hui (mardi).
Êtes vous d’accord pour dire que l’on a le droit à un Amiens SC cohérent sur les derniers matches ?
Exactement. On progresse. Les garçons ont compris et adhérent à ce que l’on propose. On a des profils de joueurs qui nous permettent de jouer différemment. La saison dernière, il fallait mettre en place des fondations. Cette saison, notre projet de jeu évolue. C’est la qualité de nos joueurs qui le permettent. Quand on a ces joueurs, on peut jouer d’une certaine manière. Quand on ne les a pas, on essaye de jouer d’une manière pragmatique et très efficace.
Amiens est quatrième et vient de tenir tête au leader. Le maintien est-il toujours le fil conducteur ?
C’est l’objectif fixé par la direction. Dans un premier temps, on va s’atteler à aller chercher cet objectif. Une fois qu’il sera atteint, on verra ce qu’on peut jouer dans ce championnat. On va y aller étape par étape. On dit que l’appétit vient en mangeant. Sur le court terme, il y a l’objectif maintien. Sur le moyen terme et la durée, on verra avec le groupe ce qu’on sera en capacité de tenir et de pouvoir jouer dans ce championnat.
Vous rejouez vendredi face à Dunkerque. Vous grattez-vous la tête pour la gestion des organismes ?
Oui, et même pendant le match. Pendant la dernière demi-heure, on a essayé de trouver des solutions pour garder notre bloc très haut, mais on n’était pas assez armés offensivement. Antoine (Leautey) et Nordine (Kandil) ont fait beaucoup d’efforts, Rayan (Lutin) aussi dans l’entrejeu, il a été précieux. On n’a pas les mêmes armes que notre adversaire du soir. Mais on reste positifs, on va optimiser pour faire en sorte que les garçons soient régénérés pour retourner au combat dès vendredi.
Dans ce contexte, est-ce un exploit d’accrocher le Paris FC ?
Vu ce que les garçons ont proposé, non. On a élevé notre niveau pour pouvoir les challenger. Il faut féliciter les joueurs par rapport à cela.
Amiens est aussi parvenu à rivaliser techniquement. Est-ce un bon point ?
C’est ce que je voulais, ce que j’avais demandé aux joueurs, notamment à Nordine et Rayan. Je leur avais demandé d’être des cibles à la récupération du ballon pour qu’on puisse les toucher rapidement. Si on rendait le ballon à l’adversaire, ça reviendrait aussitôt. Pour contenir cette équipe, il fallait avoir une certaine maîtrise. À ce niveau-là, notre plan de jeu a bien fonctionné.
Est-ce ce qui vous a permis de faire durer la rencontre ?
Exactement. La meilleure façon de défendre et de contenir un adversaire, c’est de maîtriser le ballon. C’est ce qu’on a essayé de faire. Ensuite, quand on a eu moins d’énergie, ç’a été plus compliqué pour Nordine ou Rayan de conserver le ballon. Les garçons progressent. Aujourd’hui, Lutin arrive à tenir sur la durée et gagne en volume de jeu match après match. La saison dernière, il était en post-formation. C’est de bon augure pour la suite. Maintenant, le plus dur dans notre métier est de garder de la régularité et de la constance.
Tenir un résultat est aussi une forme de progression par rapport à la saison dernière…
On avait perdu des points contre Bordeaux et le PFC… On apprend à chaque match, comme celui contre Metz. On a donc géré le match de Pau différemment. La saison dernière était ma première ici, il a fallu découvrir le groupe et travailler d’une certaine manière. Petit à petit, les joueurs adhèrent et on progresse. Mais on n’est qu’au début du championnat. Il faut être réguliers et capables de répéter ce genre de performance sur la durée.
Que vous manque-t-il pour remporter ce match ?
Un groupe plus étoffé. Des choix et des options sur le banc pour pouvoir aller forcer la décision. »
Propos recueillis par Romain PECHON, avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
Analyse assez realiste…