Battu par Metz (1-2), l’Amiens SC a pourtant fait preuve de courage et d’abnégation, samedi à l’occasion de la 25e journée de Ligue 1. Aussi valeureux que de plus en plus limités, les joueurs d’Omar Daf glissent dangereusement au classement, même si l’intéressé se veut optimiste. Entretien.
Omar, quel dire après cette issue cruelle pour l’Amiens SC ?
On le sait, le football peut être cruel par moments. Sur ce match, c’est très dur parce que je pense qu’au niveau de l’état d’esprit, sur le plan tactique, au niveau de la débauche d’énergie, on a fourni un match cohérent pour pouvoir mettre en difficulté cette équipe. Mais malheureusement, on perd des points sur les ultimes secondes. Ce que je regrette, c’est qu’on n’a pas assez tenu le ballon pour pouvoir les mettre un peu plus en difficulté. Mais ça, c’est dû aussi à la qualité de l’adversaire, à leur pressing aussi.
Comme à Lorient, Amiens s’est battu avec ses armes mais n’a pas su tenir la distance…
Sur le plan technique, on savait que cette équipe nous était supérieure. Je pense que tactiquement, on a bien travaillé, on s’est créé des situations. On savait qu’en transition, on allait avoir des opportunités. En fin de première mi-temps, c’était très bien. En milieu de seconde mi-temps, on a aussi des opportunités pour aller faire le break. Malheureusement, ils sont revenus au score. Ce n’était pas illogique, mais le deuxième but est très dur. Il y a un manque de lucidité, parce qu’on peut faire une faute tactique plus haute pour empêcher l’attaquant d’entrer dans la surface. Avec la fatigue qui s’accumule, on a moins de lucidité aussi.
A chaque match, il faudra tout donner, comme on l’a fait face à Metz. Il faudra en faire plus encore. On ne peut pas en faire moins si on veut prendre des points.
D’autant que vous avez eu une triple situation pour reprendre l’avantage…
C’est un match où chaque équipe a eu son mot à dire. Je suis très déçu, parce que sur les ultimes secondes, on doit être plus solide pour pouvoir préserver ce résultat, même s’ils ont mis beaucoup de force en fin de rencontre. Je suis très déçu par rapport à la prestation, à l’investissement qu’on a mis sur ce match. Ce qui est juste dommage, c’est cette efficacité-là qu’on n’a pas eue dans les deux surfaces. Je pense que les opportunités, nous en avons eues pour marquer ce deuxième but. Dans les ultimes secondes, oui, peut-être qu’on a manqué un peu de fraîcheur pour pouvoir préserver ce résultat. Après, tous les week-ends, on ne jouera pas une équipe de ce niveau-là. En tout cas, à chaque match, il faudra tout donner, comme on l’a fait face à Metz. Il faudra en faire plus encore, mais on ne peut pas en faire moins si on veut prendre des points.
En plus de ce match, les résultats vous sont défavorables sur cette journée. Vous glissez dangereusement au classement. Comment faire pour traverser cette zone de turbulences ?
C’est difficile, mais on est des professionnels, c’est du sport de haut niveau. On sait que ce sont des séries. D’un week-end à l’autre, ça peut basculer aussi. Ça se joue sur des faits de jeu, sur des détails. On voit qu’il y a des garçons qui se battent sur chaque ballon pour prendre des points. Maintenant, ce résultat n’est pas positif pour nous, mais dès vendredi, il faudra aller chercher les points que nous avons perdus cet après-midi.
Encore une fois, le banc a fait la différence avec un entraîneur adverse qui peut faire des changements décisifs contrairement à vous…
Oui, on n’a pas ce luxe-là par rapport à d’autres équipes. On essaye d’optimiser, de travailler. Les garçons font beaucoup d’efforts. On voit que des fois, les impacts players peuvent être décisifs sur ce genre de rencontre.
En dehors du contenu du match, la situation de l’Amiens SC commence-t-elle à vous inquiéter ?
Oui, sur les points. Je pense que sur le contenu et l’état d’esprit, les garçons sont investis, ils sont dans le projet. À Lorient, ils se sont battus jusqu’au bout. À Rodez, pareil. On a tout laissé sur le terrain pour revenir avec un résultat positif. Cet après-midi (samedi, ndlr) aussi. Après cet après-midi, il faut reconnaître aussi la supériorité et la qualité de l’adversaire, même si c’est très dur à avaler.
L’état d’esprit est rassurant dans une course au maintien qui s’annonce très tendue. Malgré les difficultés, les limites, vous ne lâchez pas…
Je les vois au quotidien, je vois leur investissement, je vois l’état d’esprit qu’ils peuvent afficher dans la semaine, avant les matchs et même après les matchs. Ça va être difficile, mais on va se battre jusqu’au bout pour atteindre l’objectif. C’est un championnat très relevé, très difficile. Chaque match sera important.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport