Au sortir de la défaite du RC Lens à Metz (2-1), l’After Foot sur RMC a réagi à ce revers plein de questions par la voix de ses consultants Lionel Charbonnier et Kevin Diaz. Si la thèse de la fin de cycle est rejetée, celle des limites mentales, physiques et, tout simplement, de qualité intrinsèque est mis au cœur des débats.
Un ADN en voie de disparition pour Lionel Charbonnier
« Je suis déçu des Lensois qui perdent leur football. Ça fait huit buts encaissés en quatre matches, c’est beaucoup trop. Offensivement, ils n’y arrivent pas, ils n’ont pas d’idée. Je les sens fatigués, que ce soit sur le plan physique ou mental. Je ne dirais pas que c’est la fin d’un cycle. Mais à chaque fois que Lens a dû jouer contre des équipes et blocs plus bas, Lens n’y arrive pas. Je pense qu’ils ont très bien commencé, notamment avec ce penalty. Mais à partir de là, j’ai l’impression qu’ils ont été suffisants. Ça, je n’accepte pas. Cette attitude me gène. Ce n’est pas lensois. C’est la première fois que je mets dans la même phrase “lensois” et “suffisant”. Contre les équipes regroupées, le dernier geste dans les petits espaces, j’ai toujours vu les attaquants lensois en difficulté pour faire le geste de Mikautadze. À Lens, il n’y a personne pour le faire.
Il faut quand même rester humble par rapport à l’effectif et cette déception qui pourrait être la non-qualification en Ligue des champions. Si c’est pour y faire de la figuration, je ne vois pas l’intérêt. Il y a d’autres Coupes d’Europe, il n’y a pas de petites Coupes d’Europe. Ce qui m’embête, c’est que quand y est, on se dit qu’on est fatigué parce qu’on joue tous les trois jours. Puis qu’on n’y est plus, on est fatigué psychologiquement. Ça ne devrait pas. Être européen, c’est déjà difficile. Ça doit être un objectif. »
Un retour dans le rang naturel et logique selon Kevin Diaz
« Le problème avec le RC Lens cette saison, c’est qu’on le compare avec celui de la saison dernière. On est forcés de comparer avec l’an dernier, mais c’était une année exceptionnelle. Je trouve même que Lens avait été meilleur il y a deux ans, dans le jeu. L’année dernière, c’était très régulier, notamment défensivement, mais il y avait toujours un éclair offensivement d’Openda ou Fofana. Je me rappelle très bien du match au Vélodrome où il y a une frappe de 30 mètres contrée par Balerdi qui lobe Pau Lopez, et ça a été plein de matches comme cela. C’est un le caractère irrationnel difficile à analyser dans le football, parce que deux-trois mecs qui sont au-dessus de leur niveau arrivent à sublimer une équipe.
Cette saison, ce n’est pas que le manque de suffisance. Tu as une bonne équipe, mais avec un milieu El Aynaoui-Diouf, deux jeunes joueurs qui découvrent le très haut niveau, la Ligue 1, l’exigence de lutter pour l’Europe. Pereira da Costa est très jeune. L’an dernier, les trois défenseurs (Medina, Danso et Gradit, ndlr) marchaient sur l’eau. Aujourd’hui, ils sont capables de faire une erreur. L’anomalie, c’était l’an dernier.
Il faut être patient. Je ne pense pas que le ressort soit cassé avec Franck Haise. S’il va rester ou non, c’est un autre débat. Il n’est pas fataliste mais réaliste. Il ne faut pas oublier que cette équipe est, individuellement, moyenne. Quel joueur aujourd’hui au RC Lens, à part Brice Samba, est titulaire indiscutable à l’Olympique Lyonnais ? Il n’y en a pas beaucoup. Pour moi, il n’y a que Medina. À Lens, il y avait un gros collectif ultra-bien coaché avec un état d’esprit et une osmose dans le vestiaire, qui était par deux voire trois individualités, avec Samba. »
Source : RMC
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