Présent à l’Amiens SC depuis trois ans, Mamadou Fofana aimerait bien s’offrir une fin de saison avec un enjeu positif. Et pour cela, le défenseur central estime que l’heure est venue d’assumer les ambitions, sur le terrain, pour faire oublier les récentes désillusions. Entretien avant la réception de Dunkerque, samedi (19 heures) pour le compte de la 33e journée de Ligue 2.
Mamadou Fofana, dans quel état d’esprit êtes-vous après ce décevant match nul à Concarneau ?
Cela n’a pas été facile. On avait à coeur d’aller gagner chez eux, cela ne s’est pas passé comme prévu. Le seul point positif est qu’on a pris un point et on n’a pas perdu. Maintenant, il faut repartir de l’avant, mais je pense que les paroles ça ne sert plus il faut des actes. Il faut gagner à la maison, chose qu’on n’a pas fait depuis longtemps, depuis le mois de janvier. Ce n’est même pas pour le classement, c’est important pour notre confiance et nos supporters qui viennent nous regarder.
Il faut se dégager de l’enjeu et simplement retrouver le plaisir de gagner ? C’est désormais votre leitmotiv ?
Je ne dirais pas ça. On ne va pas parler d’enjeu. On veut juste faire un match plein et gagner. Il reste six matchs et à la fin on verra ce qu’on aura mérité.
Comment faire pour ne pas se décourager alors que la frustration s’accumule ?
On n’est pas découragé, on est compétiteur, on sait que ce n’est pas évident, on travaille pour ça. Si c’est comme ça aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas fait les choses qu’il fallait. C’est sûr qu’on est frustré. A Concarneau, on voulait gagner et même avant ça il y a beaucoup de matchs qu’on voulait gagner, mais cela n’est pas arrivé. On est des professionnels et cela fait partie du jeu. Maintenant il faut voir et corriger ce qui ne va pas. On travaille pour ça la semaine. Il faut prendre la frustration pour la transformer en motivation. Cela va finir par payer. Maintenant, ce n’est pas le moment de trop parler, ce sont les actes qui comptent. On va remédier à ça en prenant le trois points samedi, c’est très important.
Votre discours est un peu aux antipodes de votre dernier match. Avant même l’expulsion, on n’a jamais senti le moindre allant sur ce match que vous avez joué avec le frein à main, en donnant le sentiment d’être sur la retenue. Comment l’expliquez-vous ?
C’est le football. On n’a peut-être pas voulu que ce soit ainsi, c’est inexplicable. Cela s’est passé comme ça, on n’a pas fait ce qu’il fallait pour gagner ce match. On n’a pas gagné le dernier match parce qu’on n’a pas mis tous les ingrédients qu’il fallait. Mais on a déjà gagné des matchs, on sait comment faire. Si on fait tout ce qu’il faut, on a de fortes chances de gagner des matchs. Ce n’est plus du hasard et je suis sûr qu’on y arrivera. Maintenant, il ne faut pas calculer, ne pas jouer avec le frein à main. Il faut se donner tous les moyens pour gagner samedi.
A domicile, vous avez souligné l’absence de victoire depuis le mois de janvier. Comment l’expliquez-vous ?
Il n’y a pas d’explication. Au début de saison, c’était notre force (jouer à domicile), aujourd’hui ce n’est pas le cas et il faut corriger ce qui ne va pas pour regagner à domicile.
A quel genre de match vous attendez-vous contre Dunkerque, une autre équipe qui joue pour sa survie ?
Ce sera comme chaque match, comme Concarneau qui était en bas. Maintenant, on a aussi besoin de points. Ce sera un match très important pour eux, comme pour nous, mais je me focalise sur mon équipe. Je sais qu’on a à coeur de prendre les trois points. Et pour y parvenir, il faut mettre les bons ingrédients. Je suis sûr qu’on le fera.
Comprenez-vous que l’on redoute une fin de saison en roue libre pour l’Amiens SC ?
Je ne vois pas un groupe comme ça. On a aussi un staff qui veille à ça. L’entraînement, au quotidien, depuis le début de saison, c’est identique. Je ne vois pas des gens qui ne sont pas concernés, on va continuer comme ça. Finir en roue libre, ce n’est pas bon pour nous, ce n’est pas bon pour le club. Ce ne serait pas une bonne image. On a envie de finir le plus haut possible. Pour cela, il faut s’en donner les moyens. Il reste six matches, il faut tenir le coup jusqu’à la fin.
Dans l’approche, vous ressentez donc une réelle différence par rapport aux deux dernières saisons, où vous aviez fini difficilement à chaque fois ?
Déjà, on n’était pas classés de la même façon. L’an dernier, cela a été dur jusqu’à la 37e journée, on parlait même d’une finale contre Laval si on ne gagnait pas contre QRM. On est dans un entre-deux aujourd’hui. A nous de faire ce qu’il faut pour basculer du bon côté, pour ne pas faire comme les deux dernières saisons. Nous avons la clé pour ça.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Raphaël CORNETTE
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport