Alors qu’il a aligné une défense à quatre pour la première fois de la saison en match officiel contre Strasbourg, Bruno Genesio est conscient des maux qui touchent actuellement le LOSC. En conférence de presse, le technicien lillois a parlé foot et est longuement revenu sur ses réflexions du moment quant aux questions de système, d’animation, de gestion des transitions – notamment défensives – ou encore de maturité dans le jeu.
La gestion des transitions offensives et (surtout) défensives
« Aujourd’hui, le foot de haut niveau est un enchaînement de transitions défensives et offensives. Il faut switcher très vite d’une phase à l’autre. On n’a pas de problème d’équilibre. J’ai beaucoup entendu que l’équilibre souffrait quand on perdait le ballon, notamment face à des blocs bas. En revoyant tous les buts qu’on a encaissés, ce n’est pas notre problème. On a été pris sur des fautes individuelles, un manque de rigueur – comme le deuxième but de Strasbourg où on est en 3 contre 1 et l’attaquant est tout seul. On avait aussi changé de système, ce qui n’est pas toujours facile de faire en très peu de temps. Maintenant, il faut justement qu’on arrive à trouver cet équilibre entre être dangereux offensivement, ce qu’on a été contre Strasbourg, et être solide à la perte de balle, que tout le monde fasse les efforts très vite et sache lire la situation. »
Le système, ancré ou flexible ?
« Je n’ai pas envie de m’adapter à l’adversaire concernant le système. Je pense qu’on doit être sûr de nos forces et de nos convictions. Lorsque je fais un système, c’est plus pour m’adapter aux qualités des joueurs à ma disposition. On verra si le système qui a bien fonctionné offensivement contre Strasbourg, et moins bien défensivement, sera maintenu samedi. Mais je parle souvent d’animation plutôt que de système de jeu. Je pense qu’on a vraiment besoin de travailler sur les transitions offensives/défensives pour avoir un temps de réaction beaucoup plus rapide que sur les derniers matches. »
La gestion des temps du match
« Suivant la physionomie – et on avait réussi à faire un break de deux buts après 30 minutes -, peut-être qu’on doit avoir davantage de maturité et de lucidité, surtout face à une équipe de Strasbourg qui se livre et est capable d’ouvrir beaucoup d’espaces. Peut-être qu’on aurait pu ou dû faire preuve d’un peu plus de sang-froid, de se mettre en bloc plus médian au moins jusqu’à la mi-temps et d’exploiter les espaces et les déséquilibres qui allaient se créer, parce que eux étaient susceptibles de sortir. »
Sans Leny Yoro, une absence de couverture en défense ?
« On peut toujours refaire l’histoire, parler de Leny (Yoro) et de Nabil (Bentaleb)… J’ai revu tous les matches de la saison dernière, le binôme Nabil – Benjamin (André) a été très, très performant. Mais aujourd’hui, pour des raisons différentes, ni Leny ni Nabil ne sont avec nous, donc rien ne sert de regarder en arrière. Je trouve qu’Alex (Alexsandro) a fait un bon début de championnat, même si en étant défenseur il est forcément impliqué sur certaines situations. Ce qui m’intéresse, c’est l’effectif que j’ai à ma disposition. Au niveau des départs et des indisponibilités, on parle très peu d’Hakon (Haraldsson) qui avait fait un très bon début de saison et qui nous manque énormément au milieu. Mais c’est comme ça, ça fait partie des aléas qu’un coach et un staff doivent gérer. C’est à nous de trouver les solutions pour pallier ces absences. »
La maturité dans la gestion du score et la régularité
« Sûrement que la maturité peut parfois nous manquer. Maintenant, le leadership est toujours partagé entre le coach et certains joueurs plus expérimentés. Je n’ai pas de regrets par rapport au match de Strasbourg. Quand on l’analyse bien, on a une première période de 30 minutes où on aurait dû le gagner, et une autre jusqu’à 20 minutes de la fin où on aurait dû le perdre sans Lucas (Chevalier). Ce qui est peut être un signe très positif pour la suite. D’abord parce qu’on a cassé une spirale. Et aussi parce que cela montre que l’équipe a du caractère et ne lâche pas. C’est très important dans les moments difficiles, parce qu’on en connaît tous dans une saison. Cette réaction dans un moment et un contexte difficiles, on verra ce que ça donne par la suite mais c’est peut-être le point de départ de quelque chose. »
Source : LOSC
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