Dans le top 5 de la Ligue 1 à mi-parcours, le LOSC a eu un certain retard à l’allumage avant de trouver son rythme de croisière, marqué par un visage davantage pragmatique et une assise défensive clé, et ce en dépit d’un mercato estival imparfait et de quelques individualités un ton en-dessous. La rédaction du 11 Lillois profite de cette trêve hivernale pour passer en revue les satisfactions de la première partie de saison. Découvrez notre première fournée.
Plus pragmatique, le LOSC monte en puissance
Le contraste avec la saison passée est saisissant : le LOSC, naïf, frustrant et souvent trop ambitieux pour l’an I de Paulo Fonseca à Lille, s’est transformé en une machine bien plus réaliste et pragmatique, aussi bien dans son approche des matches que dans sa gestion au cours de ceux-ci. Un visage nouveau apparu dès le début du mois d’octobre, après des premières semaines placées sous le sceau du tâtonnement pour Paulo Fonseca.
De quoi permettre aux Dogues d’enchaîner une impressionnante série de quinze matches sans défaite jusqu’au déplacement à Strasbourg (2-1). Et si le spectacle s’est parfois montré moins au rendez-vous, ce changement de paradigme n’en fait pas moins l’unanimité au sein de la communauté lilloise.
Une impressionnante solidité défensive
Au coup de sifflet final de la saison passée, le LOSC était la pire défense du top 5 de Ligue 1. À mi-parcours de l’exercice 2023-2024, la formation nordiste affiche le deuxième meilleur bilan défensif du championnat de France, avec seulement 14 buts encaissés en 17 matches. Une véritable prouesse à mettre en corrélation avec la philosophie plus réaliste adoptée par Paulo Fonseca, mais aussi par de nouveaux hommes venus incarner l’assise défensive lilloise.
La charnière centrale aussi surprenante que brillante composée de Leny Yoro, 18 ans à peine, et Alexsandro, promis à un rôle de doublure au début de saison, en est sans doute la preuve la plus parlante. Malgré le recrutement de Samuel Umtiti, l’association franco-brésilienne, d’une complémentarité et d’une polyvalence assez impressionnantes, a fait ses preuves aux yeux de Paulo Fonseca, à tel point que le Portugais n’y a plus touché depuis début octobre en Ligue 1. L’avènement de Nabil Bentaleb, homme à tout faire au milieu de terrain, est venu consolider le tout, alors que toute l’équipe – à l’image d’Edon Zhegrova – semble bien plus concernée et appliquée à la tâche défensive. Un travail de fond en comble aussi bien collectif qu’individuel, donc, et qui porte aujourd’hui ses fruits.
Dans le haut du panier en Ligue 1
Au vu de cette première moitié de saison si surprenante en Ligue 1, difficile de savoir s’il faut se satisfaire de voir le LOSC dans le premier tiers du classement, au contraire d’autres écuries comme Rennes (10e) ou Lyon (15e), ou bien attendre mieux d’une équipe en mesure de profiter du rythme poussif des grosses cylindrées du championnat, à l’instar de ce que réalise Nice (2e). Néanmoins, les Dogues semblent à leur place dans cette Ligue 1 si homogène et piégeuse.
Cinquième avec un podium encore plus qu’envisageable, le LOSC s’est remis en ordre de marche après avoir quelque peu tangué en début de saison. Au vu du mercato estival et de la onzième place décevante mais bien réelle au soir de la sixième journée, qui aurait craché sur un top 5 à la mi-saison ? Personne, assurément. Désormais, la formation nordiste aura fort à faire pour tirer son épingle du jeu. Avec seulement cinq petits points entre la huitième et la quatrième place – synonyme de possible qualification en Ligue des champions -, la lutte promet d’être rageuse avec Brest, Marseille, Lens ou encore Reims.
À la bonne heure en coupe d’Europe
Le LOSC a bien failli louper le train européen, qui était pourtant largement à sa portée. Mais hormis la frayeur contre Rijeka en barrages de la Ligue Europa Conférence (2-1, 1-1 a.p.), les Dogues ont assuré dans un groupe à sa main, composé du Slovan Bratislava (Slovaquie), de l’Olimpija Ljubljana (Slovénie) et des semi-professionnels du KI Klaksvik (Îles Féröé). Chez ces derniers, les ouailles de Paulo Fonseca, qui avait fait tourner sur une pelouse synthétique, ont connu leur seul réel coup d’arrêt de la saison européenne, jusqu’à maintenant (0-0).
Car pour le reste, le LOSC a déroulé sa partition. Sans briller parfois, certes, mais en assurant l’essentiel au cours de longs voyages quelquefois agrémentés d’ambiances hostiles et de pelouses catastrophiques et difficiles à dompter pour des équipes dominantes. Parfaitement lancé par un succès sereinement acquis contre Ljubljana (2-0), le club nordiste allait donc se faire quelque peu piéger à Klaksvik avant de remettre les pendules à l’heure contre Bratislava (2-1), concurrent le mieux armé de son groupe. Les Lillois ne perdaient pas en Slovaquie (1-1), remettaient le couvert en Slovénie face à Ljubljana (0-2) et ponctuaient leur phase de poules par un succès autoritaire contre Klaksvik (3-0). Premier de son groupe, le LOSC a tenu son rang.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport