Devenu un incontournable aux yeux de Paulo Fonseca grâce à son association fructueuse avec Leny Yoro en charnière centrale, Alexsandro a de nouveau déjoué les pronostics après une première saison plutôt délicate au LOSC. La vie du Brésilien, de son enfance jusqu’à aujourd’hui, est faite de moments difficiles sur lesquels le défenseur de 24 ans a su rebondir pour aller toujours plus haut, contre toute attente.
Les favelas pour se construire
Sourire aux lèvres pendant une vingtaine de minutes, une petite plaisanterie à chacune de ses réponses et une joie de vivre apparente qui tranche avec son esprit guerrier et son imposante carcasse sur le terrain : avant le déplacement à Strasbourg, le dernier de 2023, Alexsandro se livrait jovialement en conférence de presse en n’éludant aucun sujet. Pas même celui de son enfance difficile, dans les favelas de Rio de Janeiro, en compagnie d’une fratrie de quatre frères dont il est l’aîné, d’une mère dévouée et d’un père souvent absent, et où il a commencé à travailler de ses propres mains aux alentours de ses 8 ans.
« Ce sont des moments que je ne peux pas oublier et que je n’oublierai jamais, notamment quand je me retrouve tout seul ou quand j’ai dû m’adapter à nouveau club comme le LOSC, assume le Brésilien. Ce sont des moments qui m’ont fait évoluer et grandir en tant qu’homme, en tant que personne. Tous ces moments difficiles m’ont aussi fait comprendre que s’en sortir, ça passait par le travail, l’abnégation, le courage et la volonté. C’est ce qui me permet encore aujourd’hui d’évoluer au sein du club ou dans ma vie de tous les jours. » Et de se remettre de son départ forcé de Flamengo, à 17 ans, de se relancer dans des modestes clubs brésiliens et portugais et, après un an d’une adaptation plutôt poussive à l’environnement lillois, de se hisser au niveau de la Ligue 1 pour s’imposer comme une évidence en charnière centrale cette saison.
Sueli, le petit ange d’Alexsandro
Une force de caractère qu’il doit aussi à une femme : Sueli, 67 ans. « Ma grand-mère, c’est quelqu’un qui représente tout pour moi. Elle a un cœur énorme, elle a toujours fait partie de ma vie, elle a toujours cru en moi, elle m’a toujours accompagné, elle m’a toujours motivé, elle a toujours été présente », liste Alexsandro, plein d’admiration, avant de poursuivre : « C’est quelqu’un que je ne peux pas oublier. Elle représente tout pour moi, je n’ai pas de mot pour la décrire. C’est une personne qui est dans mon cœur, dans ma tête et qui représente tout à mes yeux. »
Très famille, le défenseur de 24 ans a fait de sortir les siens de la misère des favelas un objectif de vie. Une mission réussie avec la construction d’une maison familiale. « Je suis reconnaissant à Dieu et à Lille qui m’a permis d’offrir un confort à toute ma famille, salue-t-il. Mes frères ont chacun une chambre et ce projet a abouti, et je vous en remercie d’en parler. Grâce au club et grâce à Dieu, j’ai réussi à mettre ma famille à l’abri. Ils sont installés confortablement dans cette maison que j’ai pu leur offrir grâce à cette opportunité que le LOSC m’a donné de pouvoir accélérer les choses dans ma vie personnelle. »
Alexsandro rend bien la pareille sur le terrain. Jamais avare d’efforts et d’encouragements envers ses coéquipiers, le Brésilien est devenu l’un des maillons forts du LOSC. Qui aurait pu parier sur lui il y a encore quelques mois ? Personne ou presque, mais Alexsandro en a désormais l’habitude.
Source : LOSC
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport