Souvent raillé, à tord ou à raison, pour ses errances défensives la saison passée, Alexsandro est auteur d’un début d’exercice de haute volée. Le Brésilien s’est imposé avec autorité dans la charnière centrale du LOSC, jusqu’à montrer le chemin du banc à Samuel Umtiti. Une transformation expliquée en conférence de presse, ce vendredi, par Paulo Fonseca et Lucas Chevalier.
Une année pour s’adapter, la deuxième pour exploser ?
« Il a joué en deuxième division portugaise, il avait besoin de progresser, de comprendre et d’améliorer beaucoup de choses ». Et si Alexsandro ne réclamait pas simplement une année d’adaptation pour se hisser au niveau des hautes joutes de la Ligue 1, comme le suggèrent les propos de Paulo Fonseca ? Il y a quelques mois encore, ce même Paulo Fonseca ne lui accordait que peu sa confiance, utilisant le Brésilien presque seulement en guise de roue de secours pour pallier les pépins physiques de José Fonte et Tiago Djalo ou l’irrégularité logique du jeune Leny Yoro. Aujourd’hui, le voilà solidement installé aux côtés de ce dernier. Et à raison.
« Ce n’est pas seulement sur les dernières semaines. Alex a beaucoup progressé ces derniers mois, examine son entraîneur. La saison dernière était positive parce qu’il a compris où il devait s’améliorer. » Dans quels domaines ? Un peu partout, en somme. « Cette saison, Alex est un joueur différent, plus équilibré, assure Paulo Fonseca. C’est un joueur agressif, fort physiquement mais aussi très rapide. Pour notre jeu, c’est important d’avoir des défenseurs centraux rapides parce que nous jouons avec beaucoup de mètres derrière nous. C’est aussi un joueur fort à la construction, avec le ballon. »
Une panoplie de défenseur complète
Un constat que ne peut que valider que Lucas Chevalier, qui observe les progrès d’Alexsandro à quelques mètres de lui, sur le terrain. « Depuis un an, je trouve sincèrement qu’il a progressé, que ce soit techniquement, dans ses interventions, ses choix, sa vitesse, parce que je pense qu’il se sent mieux. Il a beaucoup de confiance de la part du coach », dessine le portier lillois, qui trouve néanmoins une partie des qualités de son coéquipier ailleurs que dans le domaine purement footballistique. « C’est un guerrier, c’est un état d’esprit, c’est un personnage. Quand il envoie des patates en touche, ça me procure quelque chose, s’esclaffe le gardien de 21 ans. D’après ce que je sais, c’est aussi quelqu’un qui n’a pas grandi dans des conditions faciles dans son pays. Je pense que ça a forgé son état d’esprit de guerrier. »
De running gag à élément « très important pour l’équipe », dixit Lucas Chevalier, Alexsandro s’est également bâti un socle solide en dehors des terrains : « Il est investi, il est là pour se donner à fond. Je pense aussi qu’il apprécie vraiment le club et les gens, il est très humain au quotidien ». En l’espace de quelques semaines, le Brésilien de 24 ans a fait tourner les têtes par son exemplarité humaine et une polyvalence ainsi qu’une autorité impressionnantes sur le terrain.
Et ce n’est pas le retour imminent de Tiago Djalo qui devrait changer la donne, au moins à court terme, tant son association avec Leny Yoro apporte stabilité à l’arrière-garde nordiste et satisfaction à Paulo Fonseca. Métamorphosé, c’est le mot.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport