Auteur d’un triplé au Havre puis du but victorieux face au Real Madrid, Jonathan David semble être entré dans l’une de ses phases fastes. Joueur de périodes, le Canadien a démontré une force mentale qui permet de ne pas s’inquiéter outre mesure dans les moments les moins aboutis.
Jonathan David, un 9 pas comme les autres
Aussi calme dans l’euphorie que serein dans l’adversité. Buteur cyclique, capable de longues traversées du désert avant des périodes fastes devant les buts (la saison passée, 2 buts en 12 journées, puis 17 sur les 22 suivantes), Jonathan David a désormais habitué les suiveurs du LOSC à ces montagnes russes sans que plus personne ne s’en inquiète vraiment. « Je pense que tous les attaquants ont des périodes plus difficiles, décrypte Bruno Genesio. Ce qui est intéressant d’analyser, c’est la régularité au fil des saisons. Jona est un joueur qui marque au minimum entre 20 et 25 buts par saison depuis maintenant cinq saisons (en fait, 13 en 2020/21, 19 en 2021/22 et 26 en 2022/23 et 2023/24, ndlr). Il fait partie des buteurs qui ont le meilleur ratio nombre de buts/matches disputés d’Europe derrière des noms prestigieux, comme (Erling) Haaland. »
Et ce malgré une inconstance chronique. « Évidemment qu’on ne peut pas toujours être performant à l’intérieur d’une saison et qu’un attaquant peut ne pas marquer pendant deux ou trois matches, explique Bruno Genesio, impressionné par sa solidité mentale. Sa grande force, c’est que ce n’est jamais un problème pour lui. Il ne doute pas, au contraire il garde la confiance. » Une force qu’il tire « aussi parce qu’il participe beaucoup au jeu, selon le coach lillois. Il l’a prouvé au Havre, mais ses matches ne se résument pas simplement à “j’ai marqué” ou “je n’ai pas marqué”. C’est très important pour lui de participer au jeu avec et sans ballon de l’équipe. »
Après Florian Maurice en tant que coéquipier, « qui avait cette faculté de marquer beaucoup de buts, tout en ayant aussi cette générosité pour un avant-centre de participer au jeu », et Alexandre Lacazette à Lyon, « un joueur qui ressemble beaucoup à Jona », Bruno Genesio en est à son troisième avant-centre atypique mais non moins décisif et capital avec le Canadien. Surtout quand il est dans d’aussi bonnes dispositions, lui qui reste sur quatre buts en deux rencontres.
Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport