Alors qu’il a excellé dans le domaine à Monaco et qu’il n’en est pas à sa première, comment Lucas Chevalier est-il parvenu s’imposer, déjà, comme un grand d’Europe dans la gestion des un contre un avec l’attaquant adverse ? Éléments de réponse avec le principal intéressé et son entraîneur, Paulo Fonseca.
Une analyse très pointilleuse du duel
Wissam Ben Yedder en fait peut-être encore des cauchemars. Si les siens sont finalement venus à bout du LOSC (1-0), mercredi, dans un match qui a propulsé Monaco vers la deuxième place finale, l’attaquant monégasque a été écœuré par Lucas Chevalier et perdu tous ses face-à-face avec le portier lillois. Quel est le secret de ce dernier ? « Je ne vais pas dévoiler toutes mes techniques, lâchait Lucas Chevalier dans un sourire malicieux. Quoi qu’il arrive, j’essaye de rester debout. Ça m’est déjà arrivé quelques fois de donner une info trop rapidement, en plongeant, en me mettant au sol, en anticipant. Ça ne m’a pas porté chance. Maintenant, j’essaie vraiment de bloquer. Je sais qu’avec mes qualités de vitesse et de réaction, je peux pratiquement tout sortir. »
Une progression aussi permise par un profond travail vidéo pour gommer de petites lacunes qui font, in fine, une grande différence : « Tu prends, tu regardes et tu analyses et quand l’occasion se présente à nouveau, tu essaies de mettre en application ». Analysé, le gardien de 22 ans l’a aussi été par Jorge Maciel, ancien adjoint au LOSC qui a connu Lucas Chevalier lors de ses jeunes années. Le désormais ex-entraîneur de Valenciennes pointait des lacunes dans le un contre un chez nos confrères du Petit Lillois. « Je n’ai pas particulièrement travaillé mes un-contre-un dernièrement, et je dirais même que je ne suis pas d’accord avec lui. Il m’a peut-être mal analysé ! », taquinait, sourire aux lèvres, le portier lui aussi passé par le VAFC (2021-2022).
« Les un-contre-un, ça a toujours été quelque chose que j’aime bien. J’essaye de prendre de la place, reprenait plus sérieusement le dernier rempart du LOSC. Alors oui, forcément, tu vas prendre quelques buts parce que l’attaquant joue très bien le coup ou a de la réussite. Mais si je peux en arrêter le plus possible et que chaque attaquant qui arrive face à moi soit un peu déstabilisé en sachant que je suis performant dans ce domaine, c’est bon pour moi. »
Lucas Chevalier plus que jamais vers les Bleus ?
Bon pour Paulo Fonseca aussi, qui, d’un point de vue plus global, décrypte le développement de son gardien. « Je pense qu’il a fait beaucoup de progrès, se réjouissait l’entraîneur du LOSC. Je dois être honnête : quand je suis arrivé ici, je ne connaissais pas Lucas. C’est le président (Olivier Létang, ndlr) qui avait beaucoup de confiance sur le futur de Lucas. Et quand il a commencé à jouer, c’était facile de voir qu’il a beaucoup de qualités. Il a beaucoup progressé. Notre jeu n’est pas facile pour un gardien parce qu’il doit être un joueur de l’équipe à part entière. Parfois, il n’a pas beaucoup de travail et doit être toujours concentré. »
Dans une équipe dominatrice, Lucas Chevalier a fait ses preuves. À tel point qu’il devrait attirer l’œil de quelques écuries plus huppées cet été. Pourtant, Paulo Fonseca l’assure : « Il a fait une très grande saison. Il est le futur du LOSC. Et de l’équipe de France ». La balle est désormais dans le camp de Didier Deschamps, mais probablement pas avant l’Euro.
Source : LOSC
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport