Plus apparu dans le onze de départ depuis début mars, Chuba Akpom ronge son frein sur le banc, dans l’ombre d’un Jonathan David pourtant peu performant ces temps-ci. L’attaquant anglais, à la mentalité exemplaire et en vue à l’entraînement, est contraint de patienter en cette fin de saison.
Une aventure tout en contraste
Son aventure avait pourtant débuté en trombes. Remuant et buteur lors de la séance de tirs aux buts contre Dunkerque, malgré l’élimination, Chuba Akpom avait ensuite trouvé le chemin des filets pour ses deux premières apparitions en Ligue 1, contre Le Havre et Rennes. Depuis, l’ancien de l’Ajax est muet et les occasions de s’exprimer se sont raréfiées au rythme des fins de parcours en Ligue des champions et en Coupe de France. À tel point qu’il n’a plus été titularisé depuis le début du mois de mars et la débâcle à Paris (4-1) et qu’il doive, depuis, se contenter de miettes, aucune entrée en jeu n’ayant excédé la demi-heure de temps de jeu.
« Certes, il n’a pas beaucoup joué, mais à l’entraînement, il montre énormément de qualités, assure Aïssa Mandi, encore en découverte avec son coéquipier apparu très chambreur lors de l’entraînement ouvert au public avant le derby. C’est un bon joueur, il ne lâche rien sur toutes les séances, c’est un plaisir de le voir s’entraîner. C’est quelqu’un de très puissant, qui va assez vite, qui prend la profondeur, mais qui est aussi capable de jouer dos au jeu, de pouvoir se retourner, de pivoter avec les défenseurs. C’est un joueur assez complet. Je ne le connaissais pas forcément, je n’avais pas vu beaucoup de ses matches, mais il m’a très agréablement surpris. »
L’attaque à deux, la seule solution pour Chuba Akpom ?
Dès lors, pourquoi n’est-il pas davantage utilisé ? Derrière Jonathan David, peu à son avantage ces temps-ci mais dont le profil reste indispensable dans l’animation offensive et défensive, Chuba Akpom n’a que peu d’opportunités à se mettre sous la dent. À moins d’un passage à deux attaquants ? « On l’a déjà fait, contre Monaco, et ça avait bien marché, rappelle Bruno Genesio. C’est une éventualité à laquelle on pense. Chuba est bien rentré à Toulouse, il garde un bon état d’esprit, à l’image de tous les joueurs qui jouent moins ou pas. »
Ce sont des choix difficiles pour nous, le staff, et pour moi.
Mais l’entraîneur du LOSC, forcé d’effectuer des choix forts, sait ne pas pouvoir contenter tout le monde. « Je le dis souvent, on ne peut pas faire une saison à 11, 12 ou 13 joueurs, poursuit-il. On a un groupe qui est aujourd’hui de quasiment 25 joueurs et, forcément, il n’y en aura toujours que 11 qui débuteront les matches, 9 autres qui seront concernés par le match et forcément 4 ou 5 qui seront en dehors du groupe. Ce sont des choix difficiles pour nous, le staff, et pour moi, mais aussi pour eux. Mais ça fait partie de la vie d’un footballeur, non pas d’accepter, mais d’être en capacité d’assumer ça et de continuer à travailler pour être prêt le jour J. »
À un mois du terme de la saison, il ne reste plus que cinq journées à Chuba Akpom pour prouver sa valeur. Et, pourquoi pas, convaincre le board lillois de lever une option d’achat estimée à 12 millions d’euros. Pas une somme anecdotique pour un futur trentenaire (le 9 octobre prochain).
Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
