S’il a globalement positivé après le match du nul du LOSC face à Strasbourg (3-3), appuyant sur l’aspect offensif et la résilience de son équipe pour égaliser en fin de match, Bruno Genesio n’en a pas moins assumé son inquiétude, notamment au sujet de la dynamique et de la solidité défensive des Dogues.
Bruno, pourquoi être passé à un système à quatre défenseurs ?
« C’était pour avoir un joueur supplémentaire au milieu de terrain, avoir un joueur plus proche de Jonathan David dans les phases de possession. Ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas joué dans cette animation, il y a peut-être eu un manque de repères. L’autre paramètre à prendre en compte, c’est qu’on a joué beaucoup, beaucoup, beaucoup de matches depuis le début de saison, beaucoup plus que les autres.
Ceci dit, j’ai vu des attitudes qui ma rassurent, avec des joueurs qui ont tout donné et certains qui sont allés au bout de leurs forces du moment. Et aussi une capacité à réagir avec l’apport de joueurs venus du banc de touche, ce sont de bons signes. Même si aujourd’hui, on n’est pas satisfait. On reste sur cinq matches sans victoire. Dire que je ne suis pas inquiet serait irresponsable. Mais il y a quand même des signes qui me donnent de la force et de l’espoir.
Parmi les points positifs, il y a l’animation offensive. Quelle est la recette ?
Il y a beaucoup de choses choses. On a joué beaucoup plus simple, on a eu beaucoup plus de courses vers l’avant, plus d’intentions de jouer vers l’avant. Maintenant, il va falloir trouver l’équilibre pour marquer des buts et être moins en difficulté à la perte du ballon.
Sur quelles thématiques êtes-vous inquiet ?
Si je n’étais pas inquiet après une telle série, ce serait complètement hallucinant de ma part. Ceci dit, c’est aussi dans les périodes difficiles qu’on construit les futurs bons moments car il y a toujours des choses à retirer. Je pense que ce point – même s’il ne nous satisfait pas aujourd’hui et qu’il ne va pas bien nous faire avancer au classement – peut être un point fédérateur pour la suite de la saison et amener une bonne dose de confiance pour les prochains matches.
Comment analysez-vous cette incapacité à tenir après la première demi-heure de jeu ?
Je pense qu’on a fait une très bonne entame. On a amrqué deux buts, on s’est créé des occasions pour en mettre un troisième. Après cela, on a peut-être été impatient. Même en menant 2-0, il y avait eu quelques prémices. On s’était fait prendre une fois ou deux dans le dos. Peut-être que dans ces moments-là, il faut savoir reformer un bloc un peu plus bas plutôt que de continuer à vouloir presser et récupérer le ballon très vite et très haut. On l’a payé cher parce que les deux buts qu’on encaisse en première mi-temps sont des pressings impatients et mal organisés.
Alors il y a aussi 60 mètres derrière où on doit faire mieux, notamment sur le but (1-0, 30′) repousse deux fois le ballon et que ce sont à chaque fois des Strasbourgeois à la réception. Mais on doit être capable de gérer le tempo du match, surtout avec l’enchaînement. Quand on mène 2-0 à domicile, il faut savoir faire preuve davantage de patience. On savait que Strasbourg est une équipe de transition et qu’il y allait avoir des espaces dans les deux sens. J’ai envie de dire qu’on avait presque fait le plus dur en faisant le break. On aurait pu être un peu plus prudent et patient pour exploiter les espaces qu’il allait nous offrir.
C’est le pressing haut qui vous a fait marquer. Est-ce donc un problème d’équilibre entre le bloc attaque et le bloc défense ?
Oui, mais je pense que c’est aussi la gestion des tempos du match. Lorsqu’on parvient à mener 2-0 en trente minutes, dans une période où il y a quelques turbulences, il faut être capable d’être un peu moins ambitieux, reformer un bloc plus compact et laisser moins d’espaces à cette équipe très à l’aise sur les transitions défensives et offensives pour pouvoir, nous, profiter des espaces libérées à la récupération. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT, à Villeneuve d’Ascq
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport