Dernière recrue du LOSC mais sans doute la plus attendue, Andrej Ilic vient enfin combler l’absence criante de doublure à Jonathan David à la pointe de l’attaque nordiste. Si l’attaquant serbe est méconnu en France, il n’en a pas moins des qualités à faire valoir malgré une étiquette de doublure du Canadien.
Andrej, quel genre de défi représente cette arrivée au LOSC ?
« Je suis très heureux d’être arrivé en France, à Lille. C’est l’un des plus grands clubs français. C’est un grand pas dans ma carrière et je suis prêt pour ce défi qui m’attend. Je suis serein. »
Vous n’avez pas joué depuis le 10 décembre. Dans combien de temps serez-vous prêt physiquement ?
« J’ai commencé la préparation avec mon précédent club. J’ai fait 25 jours de préparation. Je me remets en forme, j’ai joué quelques matches amicaux. En tout état de cause, ce sera au coach de décider s’il veut m’utiliser ou non. En tout cas, moi je suis prêt et disponible pour l’équipe et pour le coach. »
Quel type d’avant-centre êtes-vous ?
« Je suis à l’aise dans les airs, j’essaye toujours d’atteindre la cible et de me battre beaucoup. Je suis très présent dans la surface. J’ai l’intention d’être quelqu’un que l’on décrit comme un numéro neuf très travailleur qui va être opiniâtre dans la surface et qui va essayer de marquer beaucoup de buts pour son équipe. »
Les buteurs de l’Europe de l’Est arrivent généralement plus rapidement dans les grands championnats européens. Comment expliquez-vous votre éclosion plus tardie ?
« J’ai eu un parcours un peu différent, sans passer rapidement par les championnats les plus renommés. Mais ça m’a fait progresser et m’a rendu plus fort. J’ai pu me développer de différentes manières. J’ai saisi ces opportunités et cela m’a mené à un grand club. J’en suis ravi. Je suis très content de me mettre à disposition du LOSC. »
Vous arrivez dans la peau du remplaçant de Jonathan David. Comment appréhendez-vous cette concurrence ? Êtes-vous capable de jouer à deux attaquants ?
« Je ne me focalise pas du tout sur la hiérarchie ou la concurrence. Je suis un joueur et il y a un entraîneur pour faire des choix. Ce sera à lui de décider s’il veut m’utiliser ou non. Je sais qu’on a déjà un excellent avant-centre au club (Jonathan David, ndlr). Il y aura de la concurrence, je vais devoir attendre ma chance mais je la prendrai. J’en suis conscient, mais je ferai de mon mieux pour prouver ma valeur. Je suis prêt à jouer à un ou deux attaquants. Ça n’a pas d’importance pour moi, je suis prêt à faire les deux et à m’adapter selon les consignes du coach. »
Paulo Fonseca a-t-il échangé avec vous sur la façon dont il souhaite vous utiliser ?
« On n’a pas encore vraiment parlé avec le coach parce que je suis arrivé il y a seulement deux jours. Il m’a déjà présenté quelques idées de la façon dont il souhaitait m’utiliser. Je pense qu’on a encore besoin d’apprendre à faire connaissance et il m’expliquera plus en détails ce qu’il attendra de moi. »
Olivier Létang veut laisser du temps à Andrej Ilic
Méconnu du public français, Andrej Ilic peut compter sur Olivier Létang pour faire les présentations : « Il nous arrive du championnat de… (il hésite, ndlr) Norvège, où il a joué pendant cinq mois. Il est arrivé en cours de saison dans son club où il a marqué neuf buts en douze matches de championnat. Il a un profil différent et complémentaire des joueurs que nous avons aujourd’hui. On est, comme Tiago (Morais) et Rafael (Fernandes), très heureux de son arrivée. Il s’intègre à un groupe et il faut que son intégration se fasse très vite pour que tout le monde fasse partie du même groupe et de la même famille pour être disponible le plus rapidement possible. »
Le président du LOSC relativise les attentes autour de l’attaquant serbe. « Vous avez des attaquants qui sont arrivés dans des championnats, et la Ligue 1 est un championnat très difficile. Jonathan David était arrivé au mois d’août et a mis plus de trois mois pour marquer un but, rappelle l’ancien président du Stade Rennais. À Rennes, on a eu un joueur qui s’appelle Raphinha et qui est maintenant à Barcelone, qui arrivait du Sporting de Lisbonne et qui a mis quatre mois pour marquer un but. C’est aussi pour ça que j’ai dit que je crois en la force d’un groupe. On a une dynamique et une force de groupe avec des joueurs qui ont joué sur les postes offensifs, que ce soit Jonathan (David) ou Yusuf (Yazici) qui l’ont très bien fait sur la première partie de saison. Pour nous, il n’y a pas de pression pour Andrej (Ilic). On connaît ses qualités, on sait de quoi il est capable. C’est pour ça qu’on veut l’intégrer tranquillement. »
Une opération marquée par des intermédiaires sulfureux
Une intégration qui prendra du temps, aussi parce qu’Andrej Ilic rentre dans une toute nouvelle dimension. « On a parlé de tout avec Andrej et son agent, assure Olivier Létang. Ce parcours lui a donné une force car il n’a pas eu un parcours doré en arrivant directement dans les grands clubs. Il a voulu passer par ces étapes, y compris en jouant la Coupe d’Europe dans son club précédent, ce qui apporte aussi une force mentale. » Débarqué au LOSC en toute fin de mercato, la transaction a notamment été retardé par des intermédiaires tentant de s’incruster dans le deal : « C’était un dossier assez particulier, non pas à cause d’Andrej et son agent, mais par d’autres personnes qui ont voulu rentrer dans la transaction, ont demandé des choses assez folles et incroyables et qu’on a envoyé bouler immédiatement parce que ce sont des gens qui cherchaient juste à gagner de l’argent. »
Ces rapaces n’ont pas été les seuls freins à une opération qui s’est finalement achevée sur une bonne note pour le LOSC : « Dans ce dossier, ce sont surtout les échanges entre les clubs parce qu’avec Andrej, une fois qu’on s’est parlé, c’est allé très vite. Comme avec Tiago (Morais) et Rafael (Fernandes). Après, chacun défend ses intérêts. Le club (Vålerenga, ndlr) avait déjà refusé des propositions et quasiment accepté une autre. Des gens qui voulaient entrer dans le dossier et demandaient des choses, je n’avais jamais connu cela. Mais on n’a pas été très perturbé par ça, in fine. »
Source : LOSC
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