La crise des droits TV de la Ligue 1 fait perdre en crédibilité Vincent Labrune, président de la LFP. Les présidents des clubs, qui l’ont dans l’ensemble longtemps défendu, pointent aujourd’hui les coûts de fonctionnement astronomiques de la Ligue et le salaire de son président, qu’ils ont eux-même validés.
Nouveau siège et embauches à foison
En cette période de crise, les instances du football français et ses acteurs se crispent. À l’image des présidents de clubs qui, en ce début de mercato estival, ont formulé des reproches pour la première fois sur le train de vie excessif de la Ligue, lors du collège de L1 samedi dernier, notamment par la voix de Laurent Nicollin (Montpellier). Des craintes rapportées en profondeur par L’Équipe, auprès de qui un familier des instances résume la situation : « Il n’y a rien de nouveau, la Ligue a toujours eu un train de vie élevé. Avec les droits télé, l’argent tombait automatiquement et en grande quantité, sauf qu’aujourd’hui la source est en train de se tarir ».
Premier sujet évoqué : le nouveau siège de la LFP. Les locaux du 6 rue Léo Delibes dans le XVIe arrondissement de Paris ont laissé place à un immense immeuble de 3 561 m2, boulevard de Courcelles, dans le XVIIe arrondissement de la capitale. Coût de l’opération frais annexes compris et sans prendre en compte les travaux de rénovation : 131 millions d’euros – soit 36 800 euros le m2 – pour un immeuble acheté 73,1 millions d’euros il y a trois ans et demi. La LFP a vu trop grand et pour tenter d’amortir le choc, elle loue certains espaces de son nouveau siège, tout elle perçoit le loyer de son ancien siège, loué à un cabinet d’avocats.
Autre cible : le quasi-doublement du nombre de salariés. 90 il y a deux ans, ils sont désormais 160, dont entre 80 et 85 au sein de la filiale de la Ligue, LFP Media. Parmi ces 160 salariés, L’Équipe indique que les présidents émettent des critiques au sujet de ces embauches, mais aussi des « salaires généreux » pour les cadres seniors. Dans l’optique de faire des économies, la LFP a gelé ses recrutements et envisage de ne pas renouveler les CDD en fin de contrat.
Un salaire triplé et une prime qui fait grincer des dents
Enfin, sujet chaud, symbolique et longtemps passé sous silence : le salaire de Vincent Labrune. En 2020, le président de la LFP percevait 420 000 euros brut annuels, avec frais de déplacements, d’hôtellerie et de restauration à la charge de la LFP. Aujourd’hui, et notamment depuis l’arrivée de CVC, l’ancien président de l’OM touche 1,2 million d’euros brut annuels, ainsi qu’un bonus de trois millions d’euros en deux fois grâce à cet accord avec CVC. Si les présidents critiquent aujourd’hui cette fiche de paie jugée astronomique – d’ailleurs estimée dans les standards bas à l’échelle des présidents de ligues européennes -, ils l’avaient validée il y a quelques mois.
En cas de départ, qu’importe le motif, Vincent Labrune percevra, comme tous ses prédécesseurs, deux ans de salaire sur la base des douze derniers mois, bonus inclus. Devant le Sénat, qui enquête actuellement sur les fonds d’investissement dans le foot, il avait assuré ne pas vouloir empocher cette prime exceptionnel dans le calcul de ses indemnités en cas de départ. Sans doute pas de quoi suffire à calmer les ardeurs de ses détracteurs, de plus en plus agacés par sa gestion de la Ligue.
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport
Ce monsieur a mis les caisses de l om et personne ne dit rien il faut le virer