A l’occasion d’un entretien accordé au Parisien, le patron de DAZN en France a fustigé les consommateurs se tournant vers le piratage, dénonçant même une prétendue promotion qui serait faite dans les médias. Explications.
Les médias français complices du piratage ?
Si Cyril Linette, candidat à la présidence de la LFP, estime que DAZN devrait revoir les prix de ses abonnements à la baisse, le patron français du groupe britannique, Brice Daumin, ne partage pas vraiment cet avis. Selon lui, le principal problème vient du piratage et de sa promotion. « C’est un sujet qui concerne le marché de manière générale. Le piratage, c’est du vol. Il ne faut pas l’appeler autrement. Aujourd’hui, on a une promotion du piratage qui est faite dans la presse, sur l’usage illégal d’accès au contenu, et c’est un scandale, juge-t-il dans les colonnes du Parisien. Le sujet du piratage est une catastrophe. »
Le patron du diffuseur principal de la Ligue 1 pour les quatre prochaines années, tout du moins jusqu’en 2026 – une clause de sortie était présente dans le contrat, va même plus loin : « Aujourd’hui, quand vous lisez que Telegram est ‘une alternative à DAZN’… c’est faux et archifaux. C’est le vol qui est une alternative à DAZN. Et ceux qui sont derrière ça ou l’IPTV, ce sont des organisations criminelles, mafieuses, pédocriminelles, il faut l’avoir en tête. Mais aujourd’hui, il y a une banalisation de ça. »
DAZN ne se remet pas en cause
Et cette prétendue banalisation concerne l’ensemble des acteurs liés de près ou de loin au football selon Brice Daumin. « Que ce soit les ayants droit, les organisations politiques, les acteurs du marché : aucun ne s’est prononcé sur ce qu’on a vécu ces trois dernières semaines sur le piratage. Il faut des prises de position fortes, fermes, et des plans d’action qui soient clairs, établis et mis en œuvre. C’est le seul pays dans lequel DAZN arrive où on vit une telle situation. On n’a jamais vu ça ailleurs. »
Peut-être aussi parce que DAZN n’a jamais proposé une offre à ce tarif avec un catalogue de droits aussi pauvre dans les autres pays, quand bien même le piratage demeure illégal et finance effectivement des organisations criminelles. Comme par le passé dans le monde de la musique, la solution viendra sans doute d’une offre légale adaptée au marché, qui respecte la loi de l’offre et la demande. Car s’il y a bien un intérêt pour le football en France, l’offre de DAZN aura assurément du mal à rencontrer son public.
Crédits photo : Andrea Staccioli / Insidefoto/Sipa / Icon Sport