Si DAZN règle ses versements, le modèle économique du nouveau diffuseur de la Ligue 1 ne rassure pas tous les acteurs. Et notamment chez les présidents de clubs qui ont exprimé leur préoccupation par la voix de Laurent Nicollin et Jean-Pierre Caillot.
Laurent Nicollin botte en touche
DAZN gagnera-t-il un jour une crédibilité forte auprès du football français ? Rejetée par les suiveurs, la plateforme britannique peine également à faire consensus chez les présidents de clubs de Ligue 1. Fidèle allié du président de la LFP Vincent Labrune, Laurent Nicollin, président de Montpellier qui avait maladroitement défendu le choix DAZN, peine à tisser des lauriers au nouveau diffuseur du championnat.
« C’est sûr que ce n’est pas évident quand les choses ne sont pas vues, embraye-t-il dans le “Super Moscato Show”, sur RMC. Mais il y a beaucoup d’IPTV, donc ça prouve que les gens regardent. Il faut que l’État combatte l’IPTV, et après, on verra si beIN et DAZN sont plus regardées. C’est toujours le risque quand tu pars sur une chaîne privée d’être moins vu. En n’étant plus sur Canal+, tu as certainement moins de visibilité. Il y a des gens, plus intelligents que moi, qui réfléchissent mieux à ça et qui ont dû étudier la question en estimant que c’était bien pour le football français. »
Jean-Pierre Caillot plus concret sans être plus rassuré
Avant de poursuivre, en restant toujours aussi évasif : « S’il y a des abonnés, tant mieux. S’il n’y en a pas, il faudra réfléchir à revoir notre manière de montrer le football français chez les gens. Est-ce que la Ligue devra créer sa propre chaîne ? C’est des choses dont il faudra discuter dans les mois à venir. » Autre compère de Vincent Labrune, Jean-Pierre Caillot, président de Reims, n’est lui non plus pas totalement rassuré par les premiers mois de collaboration avec DAZN.
« Nous tirons les leçons des expériences passées pour éviter de reproduire les mêmes erreurs, pose-t-il dans l’Union. Il est essentiel d’anticiper, car l’incertitude autour du diffuseur actuel reste préoccupante. La lutte contre le piratage est également un combat prioritaire. C’est un phénomène qui impacte lourdement les revenus de DAZN et de la Ligue. Si notre diffuseur venait à partir, nous devons être prêts à trouver une alternative pour assurer la pérennité de notre modèle économique. »
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport