Qui dit fin de saison, dit mercato. Et pour bon nombre de clubs de Ligue 1 comme le LOSC et le RC Lens, c’est l’occasion d’aller piocher dans les effectifs des relégués. Le11 vous propose donc de plonger parmi les effectifs de ces derniers et de partir à la recherche des profils qui pourraient convenir aux exigences des deux clubs nordistes. Tour d’horizon.
Chez les gardiens, de la concurrence pour le RC Lens
Si le LOSC semble parfaitement loti avec l’indiscutable Lucas Chevalier dans ses buts et l’expérimenté Vito Mannone en doublure, le constat n’est pas exactement le même au RC Lens. Après la retraite de Jean-Louis Leca, Brice Samba pourrait lui quitter le navire cet été pour permettre renflouer les caisses. Et ce n’est pas la très probable arrivée d’Hervé Koffi qui compensera une telle perte. Ainsi, le board lensois pourrait se tourner vers Yvon Mvogo (Lorient).
Si les Merlus ont été la pire défense de Ligue 1, le portier suisse est lui resté au rendez-vous. À 30 ans et après deux bonne saisons, l’ancien du PSV ou de Leipzig ne restera pas à Lorient. Un challenge au RC Lens en concurrence avec Hervé Koffi pourrait convenir à toutes les parties. Autre possibilité, Mory Diaw, portier clermontois plus sujet aux erreurs mais aussi moins onéreux. Un aspect non-négligeable pour le club lensois, en pleine remise à flots de ses finances.
Des doublures sur les postes de latéraux ?
Le LOSC et le RC Lens n’ont pas d’énormes besoins sur les flancs de leur arrière-garde, mais des possibilités pour venir approfondir ce secteur de jeu existent. Kevin Van Den Kerkhof (Metz) est l’une d’elles et pour preuve, le club artésien pourrait bien boucler son arrivée prochainement contre un modeste chèque de 2,5 millions d’euros. Latéral droit offensif, athlétique et longiligne (1,90m), l’international algérien souhaite rester en Ligue 1, championnat qu’il a découvert cette saison à 28 ans.
Plus complet, le jeune Cheick Oumar Konaté (Clermont) est un profil apportant davantage de possibilités mais moins de garanties sportives à l’instant t. Le défenseur de 20 ans est déjà suivi par Auxerre et Angers, tous deux promus, mais il pourrait apporter dans la rotation d’un club plus huppé, lui qui possède encore une immense marge de progression. Sa très grande polyvalence (latéral droit, piston droit, défenseur central…) en fait un atout de taille. Clermont résistera difficilement aux propositions.
Sur le côté gauche, Neto Borges ressemble à une vraie valeur sûre. Le vice-capitaine de Clermont reste sur deux solides saisons en Ligue 1. À 27 ans, le Brésilien est un modèle de régularité et ne devrait pas suivre le CF63 à l’échelon inférieur. Lui aussi est un profil complet et polyvalent, capable d’évoluer en tant que latéral et piston gauche, mais également de dépanner en charnière centrale. À un an de la fin de son contrat, Neto Borges pourrait quitter l’Auvergne pour passer un nouveau cap dans sa carrière.
Une charnière centrale à trouver à Lorient ?
Aussi bien à Lille qu’à Lens, des départs importants sont attendus en charnière centrale (Leny Yoro, Kevin Danso). De quoi obliger les deux clubs à se renforcer avec des joueurs déjà prêts à être titulaires. Parmi les relégués, Montassar Talbi (Lorient) semble être le seul à évoluer à ce niveau. Le Tunisien n’a pas tardé à s’imposer dès son arrivée en France, il y a désormais deux ans. Véritable tour de contrôle au cœur de la défense à trois lorientaise du haut de son 1,90m – ce qui peut en faire un successeur désigné de Kevin Danso -, il est sur le départ de Lorient qui devrait le lâcher contre un montant autour des sept millions d’euros.
À ses côtés, un autre colosse dépassant les deux mètres pourrait lui aussi intéresser les clubs nordistes. Moins confirmé que Montassar Talbi, Issak Touré (2,06m) est une pioche davantage orientée vers l’avenir. Prometteur, sa morphologie atypique en fait un monstre de puissance, utile dans la gestion de la profondeur notamment, tandis que ses projections avec ballon en font un réel défenseur moderne. Le jeune défenseur de 21 ans reste toutefois sujet aux erreurs et Lorient, après avoir investi huit millions l’été passé, ne sera pas simple en affaires sur son cas.
Enfin, Andy Pelmard est une autre solution bien moins coûteuse que les deux précédentes. Le défenseur clermontois de 24 ans continue sa progression sous les radars et semble dimensionné pour rester en Ligue 1. Indéboulonnable à Clermont (33 titularisations en 34 matches de championnat cette saison), le joueur formé à Nice ne devrait pas s’éterniser en Auvergne. Son profil assez complet fait de lui un choix plutôt intéressant pour des clubs à la recherche d’une solution dans la rotation.
Au milieu, des profils offensifs et prometteurs
Toujours en quête de bons coups sur lesquels réaliser une culbute financière, le LOSC et le RC Lens auraient tout intérêt à se pencher sur le cas de Lamine Camara (Metz). Le milieu de 20 ans a explosé durant la première partie de saison, poursuivi sur sa lancée à la CAN avant d’en subir le contrecoup sur la fin d’exercice. Plutôt tourné vers l’offensive, Laszlo Bölöni l’a aussi utilisé en tant que numéro 6 pour sa faculté à construire le jeu depuis l’arrière et son volume de jeu. Polyvalent, prometteur et déjà prêt à passer un cap, il faudra lâcher une dizaine de millions d’euros pour convaincre le FC Metz. Sans même parler de la concurrence, sans doute accrue sur le dossier.
Dans un profil similaire mais moins bankable et talentueux, Julien Ponceau (Lorient) est également une pioche intéressante. À 23 ans, le milieu offensif est à un an de la fin de son contrat et ne devrait pas continuer avec les Merlus. Joueur à la créativité reconnue, capable de faire la différence par la passe ou le dribble et casseur de lignes par excellence, ses qualités défensives lui permettent aussi d’évoluer un cran plus bas, en milieu relayeur. Une prise de choix au rapport qualité/prix plus que favorable pour des clubs à la recherche d’une touche technique.
Cham et Kroupi, deux pépites en soutien d’un 9
Aussi bien au LOSC qu’au RC Lens, les meneurs de jeu excentrés sont légion. Muhammed Cham (Clermont) et Eli Junior Kroupi (Lorient) sont de cette caste. Le premier apporte une réelle garantie dans l’immédiat. À 23 ans, l’Autrichien a tenté tant bien que mal de porter Clermont sur son dos (8 buts et 4 passes décisives en 33 matches). Capable d’évoluer en tant que numéro 10 ou ailier droit, il a même dépanné en pointe, preuve d’une certaine polyvalence et d’une panoplie technique, tactique et physique très développée. L’ancien de Wolfsburg fait déjà l’objet de nombreuses convoitises et la concurrence pourrait rapidement faire grimper les enchères.
Le prix d’entrée pour Eli Junior Kroupi ne devrait pas être beaucoup plus abordable. Grande révélation du début de saison, le milieu offensif de 17 ans a été moins utilisé et moins en vue par la suite. Pas de quoi gâcher son talent, évident aux yeux de tous. Plutôt attiré par le demi-espace gauche, le fils de l’Elie Kroupi évolue sur l’aile gauche ou dans l’axe, en 10 ou en 9. Si des clubs plus huppés devraient sans doute être tentés de s’arracher ses services, le principal intéressé pourrait aussi être intéressé à l’idée de vivre une saison pleine en Ligue 2. Reste à savoir si les Merlus seront assez armés pour résister aux assauts.
L’inévitable sensation Georges Mikautadze
Attraction principale du football français sur ce début de mercato, Georges Mikautadze l’est d’autant plus depuis la relégation confirmée du FC Metz en Ligue 2. Le club messin n’est plus forcément en position de force dans les négociations et ne pourra pas les faire trainer outre-mesure. De quoi permettre aux clubs intéressés, à savoir presque toute la première partie de tableau de Ligue 1, d’avancer leurs pions. L’heureux élu devra proposer une offre béton, aussi bien pour le club que pour le joueur, dont le profil ultra-complet offre de multiples perspectives.
Mohamed Bamba (Lorient) est une autre possibilité. Arrivé l’hiver dernier en Bretagne, l’Ivoirien pourrait capitaliser sur son hiver impressionnant (6 buts en 6 matches) pour attirer des convoitises et éviter de goûter à la Ligue 2. À 22 ans, sa puissance et sa dimension clinique lorsqu’il est en confiance pourraient jouer en sa faveur. Néanmoins, son incapacité à rester régulier sur six mois peut interroger et, ainsi, lui couper l’herbe sous le pied.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport