S’il n’est resté que six petits mois au LOSC, de janvier à juillet 2023, Benoit Costil a vécu son passage dans le Nord comme une réelle bouffée d’air frais et un moyen de se relancer avant de poursuivre une carrière riche à la Salernitana (Italie), à 36 ans.
Au LOSC, Benoit Costil s’est retrouvé
Aussi fou que cela puisse paraître, le LOSC est parvenu à transfigurer, en l’espace de six mois, un ex-international français (1 sélection) de 36 ans devenu une doublure. « La saison dernière, lors des six premiers mois à Auxerre, je n’étais clairement pas bien mentalement par rapport à ce qu’il s’était passé auparavant. Ensuite, les six derniers mois à Lille m’ont fait beaucoup de bien. Cela m’a permis de me reprendre psychologiquement et mentalement », se réjouit Benoit Costil auprès d’Eurosport.
Arrivé à l’hiver 2023 afin d’encadrer Lucas Chevalier, 21 ans à l’époque et en pleine montée en puissance, l’ancien gardien de Rennes ou encore de Bordeaux a découvert un environnement seyant davantage à sa nature. « J’ai pu retrouver une structure de très haut niveau avec des joueurs de qualité, détaille-t-il. Personnellement, je n’étais pas dans la lumière, on ne parlait pas de moi. Ça m’a requinqué sportivement et mentalement. Cette période a été bénéfique. » Jusqu’à prendre son envol, sans regrets, et partir à la découverte de nouveaux horizons encore jamais explorés malgré son âge plutôt avancé.
Benoit Costil force le destin
Pourtant, son été n’a pas été le plus reluisant. « Après, je me suis retrouvé libre cet été et dans le football, on vous oublie vite. Le téléphone n’a pas beaucoup sonné. Avant que Paulo Sousa ne me sollicite, je pensais même que c’était bientôt la fin pour moi dans le football professionnel », se souvient le gardien aux 407 matches de Ligue 1, qui raconte les coulisses de son transfert à la Salernitana : « J’étais en Bretagne avec des amis, et on buvait des verres. Un jour, j’étais à Trébeurden dans les Côtes d’Armor et on m’a appelé pour me dire : ‘il faut que tu sois à Rome ce soir’. Paulo Sousa m’a exposé le projet. Il m’a annoncé que dans un premier temps, c’était pour être numéro deux mais qu’il fallait que je me tienne prêt au cas où. Il m’a fallu quinze jours pour me remettre dans le bain. »
Le « cas où » est arrivé, et Benoit Costil l’a parfaitement négocié. Derrière Guillermo Ochoa (38 ans) – un autre nom bien connu du championnat français – dans la hiérarchie, le Français s’est installé dans les cages salernitaines depuis la blessure du portier mexicain, fin novembre. De quoi « enchaîner et montrer que je n’étais pas mort, dixit un Costil revanchard et convaincant sur le terrain. Certains le pensaient et ils ont le droit. Mais je suis toujours là, je m’accroche. En toute humilité. Je bosse encore comme un fou et je me bats. J’ai encore envie de montrer des choses si on fait appel à moi. »
Des choses, il en a également à assimiler : « Par rapport à la France, je trouve que c’est moins axé sur l’aspect technique pur du gardien de but. Par contre, ils insistent beaucoup sur les jambes : le travail de renforcement, la vitesse… ». Comme quoi même à 36 ans, l’apprentissage n’est jamais vraiment terminé.
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport