Défait sur la pelouse de Metz (2-1), le RC Lens a encore perdu des plumes dans la course à l’Europe. De quoi pousser les consultants du diffuseur Prime Video, Ludovic Obraniak et Benjamin Nivet, à livrer leur analyse sur ces Sang et Or actuellement sur un fil.
Ludovic Obraniak pointe les nombreux manques du RC Lens
La fin de cycle ? Il est encore trop tôt pour le dire. Cette équipe nous a quand même donné énormément d’émotion. On l’a connu tellement intense qu’elle paraît presque méconnaissable. On sent qu’elle a les ailes qui touchent presque la piste, comme s’il n’y en avait pas plus sous le capot. Est-ce lié à la fatigue ou à la période actuelle qui crée un doute ? Les datas seraient très bonnes et Franck Haise le sait mieux que nous, mais je vois une équipe qui doute un peu plus. Je me rappelle de cette remontée fantastique ces derniers mois, rappelez-vous du rôle de Medina et de Gradit qui se retrouvent très hauts sur le terrain. Aujourd’hui, je vois une équipe beaucoup plus prudente et moins sûre de sa force. Ça peut arriver. Mais les Lensois nous ont tellement habitué à grand, que quand ils sont moyens voire pas bons, cela saute aux yeux.
Il y a forcément un risque de perdre toute qualification européenne. Sur le dernier match à Bollaert (contre Le Havre, 1-1, ndlr), certains joueurs me disaient : ‘On a l’impression d’avoir vécu cinq saisons en une’. Ce qui en dit assez long sur la fatigue mentale – puisqu’elle n’est pas physique d’après ce que nous dit Franck Haise. Le retard à l’allumage (en début de saison, ndlr) a fait qu’ils ont dû aller puiser dans leurs ressources pour revenir. Est-ce qu’ils n’arrivent pas au bout des ressources ? C’est une vraie question, je ne les ai pas reconnus. Cette équipe était intense et insouciante. Je la trouve moins intense et insouciante. Ces erreurs individuelles étaient très rares parce que c’est une équipe particulièrement efficace et précise dans la construction du jeu. Elle perdait très peu de ballons en étant très intelligente. J’ai rarement vu les milieux de terrain venir aussi bas dans la construction du jeu. Ce n’est pas habituel.
C’est une saison difficile pour un club en pleine évolution qui grandit à vitesse grand V. Ils sont sur une saison de Ligue des champions. Il faut de l’énergie pour retrouver le championnat, pour être à fond sur la Coupe d’Europe afin de faire rayonner le football français. Évidemment que ça use psychologiquement. »
Un essoufflement préjudiciable selon Benjamin Nivet
« Il y a un essoufflement dans la saison lensoise. C’est trop tôt pour la fin de cycle. Cette équipe nous a fait énormément vibrer depuis le début de saison, on se rappelle de son parcours en Ligue des champions. Je pense qu’il y a un essoufflement physique avec beaucoup d’erreurs techniques. On n’a pas vu de courses à haute intensité, pas de pressing quand le RC Lens était mené. Il y a beaucoup de choses qui ont manqué par rapport à ce dont on a l’habitude. Est-ce physique ou mental ? On sent en tout cas qu’il y a un essoufflement collectif, pas seulement un ou deux joueurs. Ils ont ouvert le score et sont tout de suite tombés dans un faux rythme. C’est assez particulier. »
Source : Prime Video
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport