L'Amiens SC peut-il encore espérer des grosses ventes ?

Si le passage devant la DNCG s’est déroulé sans accroc, l’Amiens SC s’apprête tout de même à vivre une intersaison où l’objectif sera (encore) de réaliser de grosses économies, notamment en s’attaquant à la masse salariale. Outre des discussions serrées avec certains joueurs en fin de contrat, le club picard espère encore réaliser certaines ventes pour finir d’équilibrer ses comptes. Une mission plus difficile que les saisons précédentes. Explications.

Mafouta et Leautey, les seuls actifs de l’Amiens SC ?

Il n’y a pas que les droits télés qui baissent année après année. Il en est de même avec la valeur théorique de l’effectif de l’Amiens SC. Après avoir vendu à tour de bras l’hiver dernier, le club picard n’a plus vraiment d’actifs à valoriser sur le marché des transferts. Entre les joueurs en fin de contrat et les prêts arrivant à échéance, il n’y a même plus une quinzaine de joueurs engagés pour la saison prochaine. Et parmi eux, la grande majorité dispose d’une valeur marchande estimée inférieure au demi-million d’euros.

Sans surprise, les joueurs les mieux valorisés sont Louis Mafouta et Antoine Leautey, tous deux inscrits sur la liste des transferts. Si le premier n’a pas officiellement affirmé ses envies de départ, il ne serait pas contre un nouveau projet. Quant au second, il a tout bonnement affirmé être à un tournant de sa carrière, faisant comprendre qu’un transfert était à l’ordre du jour. Or, les dirigeants amiénois aimeraient bien se séparer de ses deux gros salaires en réalisant au passage une plus-value sur l’indemnité de transferts.

Kylian Kaïboue Amiens SC — Hugo Pfeiffer/Icon Sport

Si Transfermarkt les évalue à 1,5 million d’euros chacun, le contexte économique actuel, leur situation contractuelle – avec une seule année à honorer – et leur âge plus ou moins avancé (30 ans pour Louis Mafouta et 29 ans pour Antoine Leautey) sont autant de raisons qui devraient tirer le prix vers le bas. Si Kylian Kaïboue pourrait représenter une vente potentiellement plus intéressante, l’ancien Bastiais revient tout juste d’une opération du ménisque et pourrait bien se laisser tenter par une troisième année en Picardie.

Un centre de formation usé jusqu’à la moelle

Pour lui comme pour d’autres, le confort financier offert par l’Amiens SC pourrait bien représenter un frein à une éventuelle vente. Or, Kylian Kaïboue n’a également plus qu’une seule année de contrat, avec le risque concret de le voir partir libre dans un an. Ces dernières années, Bernard Joannin a également pu compter sur le centre de formation pour faire rentrer de l’argent dans les caisses du club, avec les ventes de George Ilenikhena (6,5 millions d’euros), Kassoum Ouattara (2 millions d’euros) ou encore Owen Gene (2 millions d’euros).

Cet été, il sera plus difficile de valoriser le bon travail de Patrice Descamps et de Loïc Lavillette, respectivement directeur et coordinateur du recrutement du centre de formation. Si Siaka Bakayoko est identifié comme un jeune joueur prometteur, le défenseur central n’a pas encore suffisamment montré pour faire l’objet d’une vente ces prochaines semaines. De son côté, Rayan Lutin a marqué le pas en deuxième partie de saison, dans la foulée d’une prolongation de contrat que le meneur de jeu de poche n’a pas volé pour autant.

ESTAC Amiens SC Rayan Lutin — Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

Après avoir réalisé pour 10 millions de ventes en moyenne ces trois dernières saisons, Amiens devra sans nul doute se contenter de beaucoup moins cet été. Tout ça en sachant qu’il y a un effectif à rebâtir dans les grandes largeurs après avoir laissé partir une vingtaine de joueurs en un an, avec l’application d’un salary cap (10 000 euros par mois maximum pour les nouveaux contrats) qui en dit long sur le tournant budgétaire pris par l’Amiens SC, qui ne semble pas disposer à faire d’efforts pour conserver Sébastien Corchia.