De retour sur les terrains d’entraînement et de National 3 en fin de saison après une très longue convalescence, Jimmy Cabot est affamé. Dans un entretien accordé à CNews, le piston de 30 ans revient sur cette période, la plus dure de sa carrière, et se projette sur la suite de son aventure au RC Lens, entre concurrence et futur entraîneur.
Des complications à foison et une grande frustration
Après 19 mois d’absences des terrains, les suiveurs du RC Lens et de son équipe réserve ont eu la chance de revoir Jimmy Cabot sur un terrain, cette fois de National 3. Un retour marqué par… une blessure. « Je me suis fait une petite lésion musculaire, mais il fallait s’y attendre, rassure le principal intéressé auprès de CNews. J’ai beaucoup travaillé pour revenir et j’avais finalement très peu d’endurance. Et les situations de match sont toujours des choses qui sont différentes des entraînements, même s’il y a beaucoup d’intensité. On savait que cela pouvait m’arriver. Mais pas d’inquiétude. Ce n’est rien de bien méchant. » Il l’assure : « Je serai prêt pour le début de saison ».
Une phrase qu’il a longtemps rêvé de lâcher, sans pour autant pouvoir y parvenir. « À chaque fois, l’échéance était repoussée. Il y avait forcément beaucoup de frustration, beaucoup de patience à avoir, peste le piston de 30 ans. C’était vraiment très dur. Dans un premier temps, il y a eu la déception de se blesser. Ce n’est jamais simple à vivre sur une saison, surtout quand elle se passe magnifiquement bien. J’étais aux premières loges, mais sans pouvoir être acteur. Et donc dans un deuxième temps, il y avait cette frustration pour moi de regarder l’équipe performer sans pouvoir jouer, même si c’était top pour le club. Dans ces moments, il faut prendre son mal en patience, bosser et essayer de se raccrocher à tout ce qu’il faut faire pour revenir. »
Un retour attendu et dont il n’a jamais douté
Victime d’une rupture des ligaments croisés face à Montpellier en octobre 2022, l’ancien Angevin a vu cette grave blessure s’accompagner d’une algodystrophie, faisant gonfler et chauffer son genou à répétition « peu importe ce “qu’il” mettai(t) en place ». De quoi grandement freiner son retour, lui qui s’est retrouvé dans la même situation que Wuilker Fariñez, avec la même blessure. « Mentalement, ça m’a beaucoup aidé car j’étais beaucoup avec lui en salle, dessine Jimmy Cabot. On s’est aidé mutuellement. Et puis, j’étais quand même au contact de l’équipe. Après le terrain m’a beaucoup manqué. Ce n’est pas évident tous les jours de venir et de rester en salle à faire des exercices un peu répétitifs ».
Après plus d’un an et demi éloigné des terrains et à la trentaine passée désormais, a-t-il pensé à une fin de carrière fatalement prématurée ? « Non. Je n’ai jamais pensé que je ne reviendrai pas, répond-t-il. Et, quoi qu’il arrive, il pouvait n’y avoir que 1% de chance pour que je revienne, j’aurais tout fait pour revenir. Je n’aurais jamais baissé les bras et j’aurais travaillé pour faire augmenter ce pourcentage. » Motivé comme jamais après 19 mois d’attente et de frustration, le piston entend reprendre le fil de son histoire au RC Lens : « J’ai fait sept gros mois à Angers, ensuite j’arrive à Lens et je franchis une vraie étape avec un club qui a beaucoup de supporters, une vraie ferveur et une bonne évolution sur les dernières années. Et au final, il y a cette frustration de m’être blessé et ne pas pouvoir profiter de tout ça ».
Toujours dans le coup sans Franck Haise ?
Ce sera sans Franck Haise, l’homme qui l’a toujours soutenu et avait souhaité en faire son piston droit, aujourd’hui en partance pour Nice. « Si le coach part, ce serait dommage pour le club car il a fait vraiment de très belles choses et c’est un très bon entraîneur, regrette Jimmy Cabot. Mais le président fera les bons choix pour remplacer Franck Haise et que la suite soit assurée. » Lui n’est toutefois pas pleinement rassuré : « Je ne sais pas trop ce qu’il va se passer, mais c’est vrai qu’il y a l’air d’avoir des turbulences et il va y avoir certainement quelques changements ».
D’un point de vue individuel, le trentenaire ne se pose aucune question. « Il y a des joueurs qui sont en place, avec, à mon poste, Ruben Aguilar, Przemyslaw Frankowski qui sont des très bons joueurs de Ligue 1 et qui sont en place depuis des années, reconnaît-il. Et peu importe le coach, ça ne change absolument rien pour moi. Je dois être prêt physiquement et à chaque fois que j’ai eu de la concurrence, je me suis toujours battu pour jouer et ça s’est toujours plutôt bien passé pour moi. Maintenant, j’ai eu beaucoup trop de blessures, donc il va falloir que je réussisse à enchaîner les performances. »
Pour ce faire, Jimmy Cabot a un programme adapté. Il reprendra une semaine avant le reste du groupe, le 17 juin, afin de pouvoir monter en intensité peu à peu. Et d’ici-là, le Lensois pourra se consacrer au poker, dont il est « un vrai passionné ».
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport