Longtemps en ballotage défavorable, le HAC a finalement renversé la table dans la course au maintien en l’emportant à l’ultime seconde face au RC Strasbourg (2-3), samedi à l’occasion de la 34e journée de Ligue 1. Pris pour cible durant la saison, Didier Digard ne boudait pas son plaisir sans pour autant vouloir régler ses comptes avec ses détracteurs.
Le HAC roi du suspense
« Sincèrement, je ne réalise pas. On a beau essayer de prendre du recul, c’est encore trop tôt. On se rend compte que c’est fantastique. Il y a la joie d’être maintenus, de ne pas jouer de barrage. Pour la savourer, ça prendre quelques jours. Très sincèrement, j’avais imaginé que ça se jouerait comme ça, à la fin, avec le penalty d’Abdou (Abdoulaye Touré). Je l’ai eu plein de fois en tête. Au tout début de la saison, j’ai dit aux joueurs que ça ne faisait pas rêver de jouer un maintien mais qu’on serait surement content quand ça arrivera et que ce serait sûrement à la dernière minute du dernier match. On s’est accroché, on y a cru jusqu’au bout. On a été récompensé, avec un scénario fou. Connaissant le mental de ce groupe, je ne suis pas surpris. »
Une revanche personnelle pour Didier Digard ?
« Il faut faire attention à ne pas être rattrapé par l’euphorie. Il n’y a pas deux clubs comme ça en France, très sincèrement. J’ai une direction formidable, le président (Jean-Michel Roussier, NDLR) a été d’un soutien formidable. Il y a une relation particulière avec Mathieu. Cela a été incroyable avec mes joueurs. Il a fallu apprendre à se connaître. Au début, ça pique un peu, parce que je dis tout en face. Ensuite, on m’est tombé dessus parce que je les ai beaucoup protégés en public. Ce qui arrive aujourd’hui, c’est parce que je les ai beaucoup protégés.
J’ai toujours tout donné pour ce club. J’accepte qu’on dise que je suis mauvais, mais pas que je n’aime pas ce club.
Didier Digard, entraîneur du HAC
Ils avaient à coeur de me le rendre. C’est très beau pour ma famille, parce qu’ils ont souffert. Je suis exposé depuis longtemps, je n’ai pas une tête qui plaît énormément. J’ai l’habitude, j’ai fait face. Juste, il ne faut jamais remettre mon investissement en question. J’ai vécu des semaines compliquées, d’un point de vue familial. Personne n’a rien vu, j’ai toujours tout donné pour ce club. J’accepte qu’on dise que je suis mauvais, mais pas que je n’aime pas ce club. Maintenant, ce n’est pas une revanche. Je me bats pour ceux que j’aime, pas ceux que je n’aime pas. Je n’en fais pas une affaire personnelle. »
Crédits photo : Antonin Utz/Icon Sport
