Touché et même désabusé à l’idée de repenser aux erreurs de ses hommes – et spécifiquement de Massadio Haïdara -, Franck Haise fait néanmoins toujours corps avec son groupe après la défaite du RC Lens à Marseille (2-1).
Franck Haise regrette la fin de match
« Quand vous perdez 2-1 de cette manière en offrant un but à la 84e, évidemment qu’il y a des regrets. Mais ce ne sont pas les regrets qui vont nous faire avancer, notamment sur le très court terme. Ce que je leur ai demandé – même si ce n’est facile pour personne – de switcher. Parce qu’on n’a pas le choix, parce que c’est l’avenir qui compte toujours le plus et le prochain match, et parce qu’on a toujours notre destin entre les mains, même si on aurait pu le bonifier un peu plus ce soir.
Les erreurs, facteur X d’une saison difficile
On a rarement fait autant d’erreurs que cette saison et que l’on paye. J’en discute avec les personnes de mon staff, je dis qu’on aura une saison difficile jusqu’au bout. J’espère qu’elle sera difficile avec une fin heureuse. C’est notre saison, il faut l’accepter. L’année dernière, on volait. Aujourd’hui, on vole avec des loupés. Quand on volait, on était ensemble. Quand on a des loupés, on est ensemble. On va se battre jusqu’au bout pour que, même dans une saison difficile, on obtienne une belle récompense.
Massadio Haïdara, prestation contrastée
Le deuxième but marseillais offert par Massadio Haïdara ? Ce n’est même pas une erreur technique, c’est une erreur de choix. C’est plus qu’une erreur technique. J’insiste parce que c’est la réalité. Ce n’est pas l’adversaire qui vous déséquilibre. On commence à sortir le ballon, ça vient presser. Nos sorties ne sont pas toujours courtes, il faut s’adapter à ce qui se joue. Quand vous rejouez là, vous prenez un gros risque… C’est Massadio qui nous avait permis d’égaliser quelques minutes plus tôt grâce à un super centre (1-1, 77′). Les uns derrière les autres, ça fait beaucoup d’erreurs cette année. J’espère qu’on va continuer d’être ensemble et en faire moins. Il nous reste trois matches pour en faire moins. C’est ce que je souhaite.
Une réorganisation tactique fatale ?
Ayanda (Sishuba) jouait piston gauche au moment de l’égalisation. Le gamin commence, il est très offensif, je préférais le mettre plus haut pour retrouver un peu de stabilité. Si après l’égalisation, on reste à quatre défenseurs et on en prend un deuxième… Personellement, je devais faire ce choix pour stabiliser l’édifice et avoir Ayanda et Wesley (Saïd) plus haut, sachant qu’on avait déjà David (Pereira da Costa) dans le cœur du jeu, pour avoir une défense plus classique.
Haïdara fautif mais conforté
Massadio est comme la plupart de mes joueurs : c’est un guerrier, un combattant. C’est dur pour lui parce qu’il se met cette défaite (sur ses épaules, ndlr). Mais si cinq minutes avant il ne met pas ce très bon ballon, on perd peut-être 1-0. Il faut switcher. On est tous amené à faire des erreurs. Il n’y a que ceux qui ne jouent pas au foot qui n’en font pas. On est ensemble, c’est tout.
Le RC Lens n’a pas tout à jeter
Je ne trouve pas que notre match était à l’arrache. On a mal, très mal commencé, ce qui n’était pas prévu parce qu’on avait mis certaines choses en place par rapport à leur surnombre sur les sorties pour faire un pressing intelligent. Mais quand vous êtes menés au bout d’une minute, ce que vous avez préparé saute un peu. On ne vole pas, on ne vole plus. Si j’essaie d’être objectif et de ne pas être uniquement dans la déception du résultat, on a fait plein de bonnes choses. Je trouve qu’on a été assez intéressant en étant menés au Vélodrome. Bien sûr, on a ouvert quelques situations de transition. Mais je pense qu’on méritait cette égalisation. J’essaie de toujours regarder le contenu, qu’on gagne ou qu’on perde, pour ne pas analyser le match que par le prisme du résultat.
L’Europe toujours en main
On aurait préféré avoir un peu plus de points d’avance (sur Lyon et Marseille, ndlr). Mais c’est ce que j’ai dit aux joueurs : on ne va pas revenir sur ces erreurs et cette défaite, on n’est très déçus mais ce qui compte, c’est vendredi (Lorient, ndlr) et les trois matches qui arrivent. On a notre destin entre nos mains dans une saison qui aura été terriblement difficile, ou compliqué. On va aller au bout. J’espère une fin heureuse, on l’aura mérité et on aura fait les efforts pour.
Le PSG sacré, normalité absolue
Le titre du PSG ? C’est évidemment un peu plus loin de mes préoccupations qu’à d’autres époques, mais il n’y avait pas beaucoup de suspense depuis un long moment. Ils sont au-dessus de la Ligue 1 très clairement et logiquement. C’est plutôt quand il y a des équipes qui arrivent à les titiller que c’est illogique. »
Source : France Bleu Nord
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