Un an et demi après son départ du RC Lens pour un énième retour à l’Amiens SC, Gaël Kakuta est revenu en détail sur son aventure avec son club formateur lors d’un entretien accordé au Club des 5. L’occasion pour le meneur de jeu de régler ses comptes avec Florent Ghisolfi, l’ancien coordinateur sportif des Sang et Or.
Son retour à Lens en 2020
« A mon retour à Amiens, je suis content de revenir (ndlr : en France), je me dis juste que je viens kiffer, prendre du plaisir et montrer. Ma fille est née à Amiens, il y a un attachement qui se crée avec cette ville et ce club. Je suis apprécié et j’aime beaucoup. Derrière, il y a l’année Covid qui passe, le club redescend et j’ai cette chance de pouvoir signer à Lens. Depuis Chelsea, je n’avais pas eu cette sensation, d’être content d’aller à l’entraînement, je mets ma musique à fond dans la voiture.
C’était comme si je revenais au centre, limite j’avais envie de dormir à la Gaillette. Il y a toujours eu ce goût d’inachevé. Depuis que j’ai quitté Lens, ça a toujours été Lens. Quand je joue à Football Manager, je prends Lens. ll y a une attache importante. Je suis trop content de revenir. Cela s’est vu directement sur le terrain, dès les premiers entraînements. Même un jour, (Yannick) Cahuzac est venu me voir pour me demander de lui expliquer ce qui s’était passé dans ma carrière. »
Un passage finalement mitigé
« La première année, j’ai pris énormément de plaisir. La deuxième, un peu moins. Je me suis fait du mal à moi-même. La première année se passe très bien, je commence à avoir une douleur. Je me blesse entre le fessier et l’ischio après l’Euro et je ne me suis pas vraiment soigné. Quand ça a été vraiment intense, j’ai commencé à ressentir certaines douleurs. Au lieu de m’arrêter en fin de saison, j’ai enchaîné directement avec la sélection nationale puis la préparation estivale. J’ai traîné plusieurs douleurs au lieu de me soigner. Comme je voulais tellement jouer pour ce club, bien faire, je ne me suis pas arrêté et ça m’a porté (préjudice).
Je n’étais pas bien physiquement, j’étais en souffrance totale. J’allais voir kiné et ostéopathe à l’extérieur, je consultais tout le monde. Parce que quand j’allais voir le docteur, il n’y avait rien sur l’IRM mais ça me faisait hyper mal, une douleur atroce, ça me faisait comme sciatique. Mais je passais pour un mytho, ils ne me l’ont pas dit mais je le ressentais. J’étais dans le bon état d’esprit, le club était irréprochable, réglo, je voulais simplement bien faire pour ce club. Cela s’est toujours bien passé à Lens, je voulais simplement pas m’arrêter un mois et demi, deux mois. Je ne voulais pas redonner une certaine image et je me suis forcé à être nul. »
Son départ du RC Lens
« L’équipe continuait à avancer, c’était tout à fait normal qu’il n’ait pas envie de jouer avec un 10. J’aurais dû plus échanger avec lui, pour lui dire que j’avais mal, que j’étais à l’agonie. Des fois, je jouais avec des patchs partout pour éviter la douleur. Mon corps me disait d’arrêter et je n’ai pas eu la force, le courage de dire stop. Je voulais me surpasser et c’est là où je me tue tout seul. De base, il y a deux trois personnes qui voulaient de moi au club. Ghisolfi n’en faisait pas partie. A partir du moment où il a pu me couper la tête, il m’a coupé la tête. C’est clair. Il peut dire ce qu’il veut, je le dis haut et fort. Après, comme par hasard, il signe en fourbe à Nice. Cela faisait un moment qu’il était un peu bizarre avec moi. Il faut que les gens sachent pourquoi je suis parti de Lens. Lens était là avant moi, il l’était avec moi et il l’est encore après moi. »
Source : Le Club des 5
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport