Joueur de l’Inter depuis cet été après avoir connu l’Allemagne et le grand Bayern Munich, Benjamin Pavard se régale en Italie. Chez le dernier finaliste de la Ligue des champions, l’ancien du LOSC évolue dans un système qui lui sied à merveille, lui permettant d’exprimer son plein potentiel à 27 ans. Explications.
Un joueur injustement raillé ?
Benjamin Pavard n’est-il pas en pleine seconde jeunesse en Italie ? Révélé à Stuttgart (2016-2019) il y a quelques années après avoir été barré par la concurrence au LOSC (2005-2016) – il était d’ailleurs présent à Bollaert ce week-end pour soutenir son « club de cœur » face au RC Lens -, le natif de Maubeuge semblait parfois trainer son spleen du côté du Bayern Munich ces derniers temps. « Cela fait sept ans que je suis en Allemagne, j’ai tout gagné avec le club, lançait auprès de L’Équipe en novembre dernier celui qui était alors en fin de contrat en 2024. Je ne suis pas contre découvrir un nouveau projet. C’est peut-être le moment. Pourquoi pas découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture ? Mais il faut que le projet sportif soit intéressant. »
Ce projet sportif intéressant, Benjamin Pavard l’a trouvé à l’Inter Milan. Après de longues tractations et de nombreux rebondissements, l’international français (51 sélections) aurait très bien pu rester au Bayern Munich ou s’envoler pour l’Espagne et le FC Barcelone. Mais le voilà chez le tout frais finaliste de Ligue des champions, contre la somme de 30 millions d’euros. Un montant non négligeable pour un défenseur de 27 ans en fin de contrat dans un an et régulièrement raillé par les observateurs, notamment en France, pour ses prétendues mauvaises prestations en Allemagne et, surtout, avec les Bleus.
À l’Inter, l’adaptation express et logique
Problème pour ses détracteurs, à l’Inter, Benjamin Pavard n’a pas eu besoin d’un quelconque temps d’adaptation, s’est immédiatement imposé comme l’un des tout meilleurs joueurs des Nerrazzuri et a fait taire les critiques en un claquement de doigt. Et la raison paraît tout simple. En Italie, l’ancien du LOSC joue enfin à son poste : axial droit dans une défense à trois. Souvent pas assez offensif et créatif pour être latéral, ou pas suffisamment solide au duel et athlétique pour faire partie d’une charnière dans une arrière-garde à quatre, ce rôle d’axial droit dans une défense à trois semble lui être créé sur mesure.
En quelques semaines, le Français a envoyé l’expérimenté et très apprécié Matteo Darmian (33 ans) sur le banc – il était titulaire à ce poste lors de la finale de Ligue des champions. De quoi faire relativiser ceux qui l’ont critiqué ces dernières années ? Rien n’est moins sûr tant Benjamin Pavard conserve toujours une image clivante en France, où il est souvent résumé à sa frappe d’anthologie face à l’Argentine en 2018. Mais l’ancien Dogue est bien plus que cela. Surtout quand il est aligné à son vrai poste.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport