Au sortir d’une trêve internationale impactante pour les organismes de certains cadres de l’Amiens SC, Régis Gurtner évoque cette situation « subie » par le club. Le capitaine picard se projette sur le déplacement « capital » à Clermont, un concurrent direct.
Régis, certains de vos coéquipiers reviennent dans des états divers et variés…
C’est vrai que les coupures de sélection impactent toujours les clubs. On subit plutôt ces situations. Après, on sait qu’il y a des joueurs internationaux, donc on essaie de travailler du mieux possible avec les joueurs qui sont présents pour préparer le match qui arrive. On sait que, bien souvent, les joueurs qui reviennent de sélection sont plus ou moins fatigués par les voyages et les matchs qu’ils ont pu faire. Ils reviennent, j’ai l’impression, de plus en plus tard à chaque fois, donc c’est sûr que c’est un petit handicap. C’est le cas pour tous les clubs de Ligue 2 avec des sélectionnés qui vont plus ou moins loin et qui reviennent plus ou moins tard, mais ce sont les aléas. On essaie de s’adapter et on se prépare du mieux possible pour ce match à Clermont.
La réception de Caen était vue comme un rendez-vous capital, mais le déplacement ne l’est-il pas tout autant ?
Je pense que tous les matches d’ici la fin de la saison vont être capitaux. Ce match-là, c’est face à un concurrent direct, un peu comme Caen. n s’attend à un stade plein avec un gros match à jouer pour nous. On va essayer de mettre les ingrédients qu’on a pu mettre contre Caen. On sait que Clermont est aussi dans l’urgence de gagner. Ça va être un match très intéressant à jouer sur cette fin de saison qui va être décisif, tout comme les matches qui vont suivre. On se prépare à un match vraiment très difficile, un peu comme à l’image des matches qu’on a pu disputer à Martigues et au Red Star. À nous de nous servir de ces matches, surtout sur les premières mi-temps, pour ne pas refaire les mêmes entames de match qu’on a pu faire sur ces matches-là. Maintenant, on est au courant, on sait ce qui va nous attendre, donc à nous de répondre présent, principalement sur tout ce qui va être les duels à remporter. À nous de répondre vraiment présent, pour une fois, sur un match contre un concurrent direct à l’extérieur. On est prêts à ça et on se prépare à ça.
L’objectif sur ce match-là, c’est au minimum de garder ces sept points d’avance.
Jamais on n’aurait imaginé que Clermont, qui descendait de Ligue 1, se retrouve en bas de tableau…
Ça va être un tout autre match que le match aller (victoire 1-0 de l’Amiens SC). C’était en début de saison, ils venaient de descendre et avaient encore pas mal de joueurs qui avaient fait la descente. Je pense qu’on avait affronté une belle équipe. Les faits de jeu nous avaient été favorables puisqu’ils ont raté un pénalty en fin de match. Maintenant, la saison fait qu’on a sept points d’avance aujourd’hui. L’objectif sur ce match-là, c’est au minimum de les garder. On s’attend à un match très, très difficile là-bas parce que, eux, ils ont besoin de gagner des matches d’ici à la fin de la saison s’ils veulent se maintenir. Ça va être un beau combat qui nous attend là-bas.
Comment expliquez-vous l’incapacité de l’Amiens SC à enchaîner deux victoires de rang en championnat ?
J’ai du mal à l’expliquer, mais c’est sûr qu’on a envie, dès qu’on gagne un match, de démarrer une série. C’est en faisant des séries sur une saison qu’on gagne des places au classement. Malheureusement, on n’a pas réussi à le faire pour le moment. C’est clair qu’on a envie d’enchaîner après cette victoire à Caen, cette petite trêve qui a fait du bien aussi à tout le monde. Je pense qu’on avait aussi besoin de récupérer de la fraîcheur mentale pour entamer ces sept derniers matches. Je pense que tout le monde a tiré les bénéfices de cette petite trêve. On est revenus lundi avec beaucoup de bonnes intentions et de la fraîcheur. C’est important pour se concentrer sur Clermont puis Ajaccio et pour faire des résultats à l’extérieur.
La fraîcheur mentale est-elle le principal gain de cette trêve ?
L’aspect physique, on l’a travaillé. Il y a eu la préparation, une autre après la petite trêve d’hiver. Je pense que les équipes et les joueurs sont prêts physiquement. Ce qui fait souvent la différence sur les fins de saison, que ce soit pour le maintien ou pour une montée, c’est cette capacité à garder de la fraîcheur mentale. Je pense que le plus gros du boulot physique a été fait durant la saison, ce n’est pas maintenant qu’on va gagner beaucoup de choses sur le plan physique. Mais sur l’aspect mental, il y a beaucoup de choses à faire sur une fin de saison pour trouver les bons leviers pour entamer les matchs qui arrivent, qui vont être de plus en plus décisifs parce qu’il y a de moins en moins de points qui restent et de moins en moins de matchs pour finir la saison.
À nous, les plus expérimentés, de transmettre cela aux plus jeunes. Les matches de fin de saison, ce sont souvent les plus excitants à jouer parce qu’il y a encore plus d’enjeu. C’est aussi pour ça qu’on fait ce métier, parce qu’il y a des matches à enjeu, comme celui de Caen, comme celui de ce week-end (Clermont, comme celui du week-end d’après (Ajaccio), qui vont être décisifs face à des concurrents directs. Les points valent de plus en plus cher.
En tant qu’ancien, est-ce aussi votre rôle d’aller voir les jeunes dans ces périodes ?
Je pense qu’avec l’expérience, on voit un peu les aspects de ce côté-là. On a toujours, quand ça va un peu moins bien, un petit mot pour remonter le moral. Mais c’est à nous aussi, les plus anciens et avec le staff, de travailler ce côté-là. Je pense qu’on le fait plutôt bien et à nous d’amener ça pour gagner des matchs.
Le match à Clermont est-il déjà une finale ?
Je n’ai pas envie de dire une finale, mais en tout cas un match très important. C’est clair, on en est conscients. On ne veut pas répéter les mêmes erreurs qu’on a pu faire, que ce soit contre le Red Star ou Martigues, où on a fait des matchs à l’extérieur qui ne sont pas dignes d’une équipe qui joue le maintien. À nous de mettre l’accent là-dessus pour, dès vendredi à 20h, être présent. Le match va jouer sur beaucoup de duels. Il va falloir répondre présent là-dessus et Clermont joue clairement sa peau. Ils viennent de descendre de Ligue 1 et s’ils descendent au National, ce sera difficile pour eux. Après, c’est leur problème. Nous, on a envie d’aller là-bas pour gagner ce match et pour les mettre à 10 points à six matches de la fin, ce qui serait un gros pas. Mais il ne faut pas oublier qu’il reste six matches derrière. On a clairement envie de faire un résultat là-bas. »
Propos recueillis par Romain PECHON, avec Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
