Révélé au LOSC (2006-2011) alors que rien ne le prédestinait à une telle carrière, Adil Rami n’a pas oublié d’où il venait. Mieux encore, le champion du monde 2018 exprime une profonde gratitude envers les Dogues, de ses ex-coéquipiers aux supporters. L’ancien Dogue replonge dans ses meilleurs moments dans le Nord, là où sa vie de footballeur a réellement commencé.
Une relation unique avec Lille
« Quand je suis revenu (en décembre, ndlr), sincèrement, il y a eu une explosion, un feu d’artifices d’émotions. Plein de souvenirs me sont revenus. Lille, c’était ma première grande ville. Il y a un côté chaleureux. Quand j’ai froid, je pense à vous (rire). Je me rends compte de l’importance que Lille a pour moi et de l’amour que j’aie pour cette ville et ce club. Lille, c’est une atmosphère, les émotions, les victoires, les défaites – même s’il n’y a pas beaucoup de défaites -, les titres. Cette ville est différente. »
Son amour pour les supporters lillois
« Dans la rue, on m’arrête très souvent. Et je ne peux pas m’arrêter tout le temps. Mais quand on me dit « Eh, je suis Lillois ! », boum, les portes s’ouvrent, les barrières se lèvent et j’accorde un peu de temps parce que c’est important. Je suis amoureux de ces gens et à tout ce qui touche Lille. »
L’impact du LOSC sur sa vie et sa carrière
« Ce club représente toute ma carrière. Sans ce club, je n’aurais pas pu faire cette carrière, je lui dois tout. À la base, je suis venu faire un essai d’une semaine. De retour chez moi, on me recontacte pour me demander de signer un an chez les jeunes. Ils avaient tous 15-16 ans, et moi j’en avais 19, presque 20. Moi, j’espérais. J’étais venu avec cette conviction d’intégrer le groupe pro et de devenir professionnel. Grâce à mon mental, à cette persévérance, et au fait que je sois toujours positif, ça a changé la donne. J’ai réussi à créer et vivre une belle histoire avec Lille, et à lancer ma carrière. »
Des images à jamais gravées dans son cœur
« Je suis fier de voir ce genre d’images (de ses buts au LOSC, de ses chambrages et de ses blagues, ndlr) et de me dire que j’ai vécu à 2000 à l’heure, sans me freiner. Je ne craignais absolument rien. Je jouais, je me rendais compte de la chance que j’avais, mais je voulais manger tout le monde. Il suffisant qu’on me dise que l’attaquant était le meilleur buteur, le meilleur joueur de tête ou autre, et c’était fini, il était cuit le gars. Quand tu joues pour un club qui te donne autant… Je suis un affectif, j’ai besoin d’émotions. Dans ma carrière, ça m’a parfois joué des tours, mais ça m’a parfois apporté énormément. Je suis fier d’avoir cette mentalité. »
LOSC 2011, une équipe de potes, ni plus ni moins
« Avec cette équipe, on a grandi ensemble, on jouait en CFA ensemble. Il n’y avait pas beaucoup de recrues à l’époque. On avait recruté Rio Mavuba, qui est vite devenu capitaine. Il s’est moulé dans l’équipe très rapidement, c’est quelqu’un de très sociable. Il est venu avec son expérience depuis Villarreal. (Mickaël) Landreau était aussi arrivé avec son expérience. C’est l’équipe avec laquelle j’ai pris le plus de plaisir, même hors-terrain. On se voyait en dehors, on allait dans le Vieux-Lille, on buvait des coups, on se chambrait. C’était magnifique. »
L’histoire de l’égalisation à Bollaert en 2009
« À cette époque-là, c’était impossible de me prendre dans les airs, il fallait s’accrocher. J’ai la chair de poule en revoyant les images (il crie sur le but). C’était un truc de malade ! Faire ça à dix contre onze, c’est une dinguerie ! Je me souviens de ce moment comme si c’était hier. Déjà, il faut savoir que je suis malade. Je ne me sens pas bien, je ne suis pas sûr de jouer le match. J’avais comme une gastro. À la mi-temps, j’ai des frissons. Mais pendant le match, je suis bon et ça me donne de la force.
On est à dix contre onze, on est dans le temps additionnel et je vais dire la vérité : quand je saute, je veux la mettre en remise à la base. Et c’est dans les airs que je décide de la mettre dans le but. Je ne sais pas pourquoi, c’était écrit. C’était incroyable, il faut profiter de ces moments-là. Quand tu es Lillois, que tu vas à Bollaert, que tu perds 1-0, que tu es à dix contre onze et que tu rends fier tout un peuple, ta mère, ta famille, tu es aux anges ! Je ressens encore les émotions aujourd’hui. »
Source : LOSC
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