Formé à la Gaillette, Baptiste Guillaume avait fait le choix de quitter le RC Lens pour s’engager avec le LOSC contre quatre millions d’euros à l’été 2015. Un mouvement vivement critiqué par le public sang et or, alors que le Belge assume sa décision et la défend en mettant en avant l’intérêt du club artésien avant tout.
Baptiste Guillaume, traître malgré lui ?
Baptiste Guillaume est-il l’un de ces fameux “traîtres”, ceux qui passe d’un club au club rival sans scrupule ou presque ? Pour les suiveurs sang et or qui l’ont vu quitter le RC Lens, son club formateur, pour le LOSC en 2015, pas de place au doute. « C’est difficile pour les supporters de Lens de comprendre ce transfert, et je comprends bien ça, conçoit l’attaquant belge auprès du vidéaste Deux Nuits Avec, avant de remettre en contexte : « Il faut rappeler qu’à ce moment-là, les comptes de l’actionnaire principal et majoritaire (Hafiz Mammadov, ndlr) étaient gelés. Il y avait ce besoin d’argent. Cette année-là, il y a quatre ou cinq joueurs qui sont transférés pour un montant de quatre ou cinq millions d’euros. »
L’avant-centre, aujourd’hui à Guingamp, poursuit et invoque un geste d’honneur envers le RC Lens : « Si on fait le calcul, il y a à peu près une somme équivalente à vingt millions d’euros qui est rapportée au club et j’en fais partie. C’est tout ce que je retiens de tout ça. En finalité, j’ai fait en sorte de rapporter cette somme qui a permis au club de se sauver. » Pour autant, celui qui est aussi par Strasbourg, Angers, Nîmes ou Valenciennes n’a pas laissé pareil souvenir dans les cœurs lensois. « Oui, ça peut déplaire que je sois parti à Lille. Mais je pense très sincèrement que tout le monde l’aurait fait », se défend le principal intéressé.
Une opportunité immanquable à ses yeux
Les raisons ? « À ce moment-là, Lille est cinquième de Ligue 1, embraye-t-il. Tu vas dans une ville vraiment sympathique, je me rapprochais de ma famille. Mine de rien, d’un point de vue salarial, il y a une belle somme en jeu avec un fois trois ou un fois quatre. Je n’ai aucune peur de le dire, j’ai toujours assumé mon choix. » Un mouvement qui lui vaut, encore aujourd’hui, une étiquette de paria dans l’Artois. Et qui a peut-être fragilisé la suite de sa carrière, pour celui qui pense qu’il lui a « peut-être manqué certaines choses d’un point de vue mental ».
Son traitement post-départ du RC Lens n’a en tout cas pas arrangé son cas. « On n’est jamais prêts à recevoir des insultes parce qu’on reste des êtres humains avant tout, déplore Baptiste Guillaume. Le foot, ce n’est que du sport. Surtout à mon âge, je venais d’avoir 19 ans, on est encore très jeune et immature. Il y a tout de suite ce besoin de se former une carapace pour répondre à tout ça, de restreindre mes réseaux sociaux et de rester proche de ma famille, qui m’a accompagné à ce moment-là. » Une famille que le RC Lens n’est plus, et qu’il n’a pas su retrouver au LOSC, où il fut incapable de s’imposer avant de signer à Angers, en 2017.
Crédits photo : Dave Winter / Icon Sport