Tout au long de la saison, Mathieu Dubrulle nous livre son opinion sur les performances de l’Amiens SC dans la chronique intitulée le Débrief. Ce lundi, notre confrère de France Bleu Picardie revient sur la décevante semaine à trois matches qui confirme la fin de saison en roue libre des hommes d’Omar Daf. Entretien.
Mathieu Dubrulle, quel bilan tirez-vous de cette semaine à trois matches de l’Amiens SC, sans victoire contre trois équipes luttant pour le maintien ?
C’est dans la lignée de la purge à Concarneau et du contrecoup de l’invraisemblable défaite contre Pau. Depuis de longues semaines, on voit toutes les limites de l’Amiens SC. Depuis la belle victoire à Angers, qui devait ouvrir les portes vers une fin de saison palpitante, avec une équipe libérée et joueuse, on a vu tout l’inverse. Cette équipe s’effondre totalement et cette fin de saison est un total foutage de gueule (sic). L’équipe est totalement démobilisée, sans caractère, sans âme, sans envie. Le tout alors qu’il n’y avait absolument plus rien à perdre. Sans partir à l’abordage, ne plus respecter les consignes et se faire prendre bêtement en contres, il y avait moyen d’afficher un visage bien plus conquérant, avec de la légèreté et de l’envie. Et c’est symbolique de n’avoir battu aucune des quatre équipes de bas de tableau que sont Concarneau, Dunkerque, Quevilly et Troyes. Ce sont des équipes valeureuses qui ont donné une leçon d’envie et de détermination, tout en étant parfois plus limités qu’Amiens.
Dans le sport de haut niveau, sans coeur, sans âme, sans détermination, ça ne passe pas. Quand on voit un joueur comme Gaetan Courtet, qui n’a plus rien à prouver, courir partout et pendant tout le match contre Dunkerque… On ne voit pas ça à Amiens. Au-delà la lecture des résultats, déjà décevants, il y a aussi l’état d’esprit. On ne voit rien du tout. Contre Troyes, il y a zéro occasion. Une seule occasion contre Concarneau, au terme d’un match affligeant. Contre Dunkerque, ça pouvait jouer des heures… Et même à Quevilly, quand ça peut profiter d’un quart d’heure de folie de (Louis) Mafouta, ça finit par s’écrouler. Il n’y a plus rien dans cette équipe. Je n’aurais vraiment pas voulu la voir au bord de la zone rouge à l’approche du sprint final. C’est assez inadmissible et ça en dit long sur les erreurs de recrutement. Au-delà du talent, il faut aussi recruter des hommes, penser à la mentalité des mecs. Où sont les leaders dans cette équipe ? La seule consolation est de se dire qu’Amiens va se maintenir. Tout le reste est d’une tristesse infinie.
Et le pire c’est que les joueurs et le coach martèlent qu’ils n’ont pas lâché, qu’ils sont encore mobilisés…
Avoir essayé de nous faire croire que cette équipe pouvait jouer la cinquième place, qu’elle ne lâche pas et qu’elle a une mentalité à toute épreuve, c’est se moquer du monde. Je suis persuadé que certains joueurs sont sincères, de bonne volonté, mais ils sont simplement limités, que ce soit techniquement ou mentalement. Ce collectif est trop limité pour aller plus haut. A trois journées de la fin, on se retrouve avec une équipe comateuse. Inconsciemment, il n’y a plus le supplément d’âme, la volonté de s’arracher. Parce que la saison est encore mièvre, cela démoralise tout le monde. D’autant que plus de la moitié du vestiaire est sur le départ, leur intérêt personnel commence donc à prendre le dessus. Certains joueurs en ont peut-être aussi un peu marre d’être là, ayant le sentiment d’être à la fin d’un cycle à Amiens. Au final, c’est simplement une équipe qui a la tête ailleurs, qui n’a plus envie et qui pouvait difficilement prétendre à mieux que sa position actuelle.
Dans ce contexte, comprenez-vous l’attitude du public de l’Amiens SC samedi soir ?
Absolument. Ce qui se passe est honteux pour le public. Il y a encore 6 000 personnes au stade, on peut dire qu’ils sont courageux. Je passe du temps à discuter avec eux, des gens viennent de loin. Ils continuent à venir avec l’espoir que ça va aller mieux, parce qu’ils aiment ce club. Ce public n’a vu qu’une seule victoire à domicile depuis Noël ! On ne peut que comprendre leur déception, leur agacement. Pour en revenir au chambrage, même si ça peut être un peu vexant pour les joueurs et le staff, cela reste sain et sans débordement. Le public est simplement désabusé, parce qu’ils méritent autre chose. Ils méritent déjà de voir une équipe qui se bat et on a rarement senti cette farouche détermination. Si ce n’est quand il a fallu défendre des résultats, sur certains matches.
Depuis le retour en Ligue 2 de l’Amiens SC, c’est une énième fin de saison en eau de boudin. N’arrive-t-on pas au bout d’un système, d’une politique sportive qui montre de plus en plus ses limites ?
On dresse ce constat d’échec chaque année ! Je ne suis pas sûr que ce soit le fin d’un cycle pour les principaux concernés. Ils vont repartir sur les mêmes bases, avec un nouveau chantier. L’idée va encore être de trouver des joueurs à relancer, à réathlétiser, avec le souhait de les vendre en faisant une plus-value. Je ne m’attends pas à la fin du trading, à autre chose que ce qu’on vit depuis trois ans, quand bien même il faudra passer à autre chose à un moment donné. Tant qu’on se maintient, ça va. L’essentiel était que le club reste dans le milieu professionnel. Maintenant, il y a moyen de faire autrement, avec des joueurs spécifiques pour ce championnat. Accepter de cravacher, de mettre les mains dans le cambouis, arrêter de créer une équipe élégante.
Il faut aussi penser à créer un groupe, une équipe avec des profils compatibles. On connaît la recette, on a eu les braqueurs. Depuis de longues années, on s’est éloigné de ça. Il n’y avait pas de prétendues stars à l’époque, c’était une force collective. L’année de la montée, tout le monde ou presque a marqué. Il y avait ce supplément d’âme et un esprit de corps, sans oublier un meneur d’hommes qu’était Christophe Pelissier. Cette année, on n’a rien eu de tout ça. On joue avec le feu et ce qui est arrivé à Nîmes, à Dijon, ce qui arrive à Valenciennes, peut nous arriver. Quand on voit ce que Pau et Rodez font, les équipes montées, avec un budget bien inférieur, on voit que c’est possible. Amiens n’est plus le petit du championnat, condamné à faire des coups, du trading pour exister. Il y a moyen de faire autrement.
Propos recueillis par Romain PECHON
Rendez-vous dès 18 heures sur France Bleu Picardie, autour de Mathieu Dubrulle, pour une nouvelle émission La Tribune consacrée au débrief du match Amiens SC-Troyes.
cette équipe et plus largement ce club ne veut pas être ambitieux ; l’asc veut s’installer tranquillement dans le ventre mou de la L2 sans plus …
phinsberger l’a très bien compris, c pour ça qu’il est parti du club, il savait qu’il ne ferait pas mieux avec l’effectif qu’il avait ; odaf ne pourra pas faire mieux également
plus largement, si on regarde les classements de l’asc en L2, il navigue entre la 11e et 14e depuis les années 2000, hormis qq places 4e, 7e, 10 et 2e l’année de la montée
il faut arrêter de se bercer d’illusions et d’espoirs, rien ne changera, pas la direction, pas le recruteur, au risque de revoir les mêmes commentaires tous les ans depuis 2020… ce qui est déjà le cas…
Comme d’habitude on va encore se defosser sur l’entraîneur qui n’y est pour rien,il fait avec ce qu’on lui donne, aucun recrutement à la hauteur des ambitions, aucune promesse tenue, c’est vraiment navrant,bon courage à mon ami Omar
Le souci, c’est que la fin du cycle ce sera une descente
Qui risque d’ailleurs d’être une descente aux enfers.
C’est dommage ça donne l’impression qu’on peut faire mieux de ce club…
Marre de voir des matchs nul voir des défaites. C’est clair et net,l’année prochaine je reprends pas d’abonnement si c est pour voir des chèvre courir dans le vide c’est pas la peine.
Monsieur le Président il y a urgences
la première est de virer votre ami John Williams, vu qu’il s’est largement bien servi sur les finances du club, il n’est même pas nécessaire de le remercier
la seconde est de passer la main, vous avez fait votre temps, rester ne peut vous amener à de grosses désilusions
et risquer le pire pour le club.
Allez l’ASC