Au rebond après sa défaite à Bastia, l’Amiens SC a enfilé sa plus solide armure pour faire chuter Lorient (1-0), samedi à l’occasion de la 3e journée de Ligue 2. Un match qui rappelle à quel point Régis Gurtner est important. Débrief complet.
L’Amiens SC refait le coup parfait
Déjà habitué à faire tomber les gros du championnat la saison dernière, l’Amiens SC a remis ça à l’occasion de son tout premier choc, samedi face à Lorient. En grande difficulté en première période, la faute à un déchet technique qui ne cesse de se confirmer, la formation d’Omar Daf a pu compter sur un Régis Gurtner de gala, auteur de plusieurs arrêts décisifs. Les Amiénois s’en sont également remis à des vertus de combat et de courage qui s’avèrent essentielles pour exister dans ce championnat de Ligue 2. Et en y ajoutant un brin d’insouciance et de réussite, comme sur le but inscrit par Siaka Bakayoko, vous obtenez là une victoire aux allures de mini-braquage qui va assurément souder un groupe encore en construction.
Régis Gurtner en mode super héros
37 ans et toujours aussi fringuant. Quelques minutes après avoir été honoré en avant-match pour sa fidélité au club, avec une dixième saison consécutive sous le maillot amiénois, Régis Gurtner a sorti un match de grande classe contre Lorient. Auteur de huit arrêts au total, dont cinq assez spectaculaires contre Ponceau (23′), Kroupi (26′), Abergel (26′), Tosin (61′), Ebong (70′), l’Alsacien a dégoûté un à un ses adversaires et fait le bonheur des supporters de l’Amiens SC. Sans surprise, il est ainsi crédité de 82% de vos suffrages à l’élection du joueur du match, devançant très largement Siaka Bakayoko (4%) et Rémy Vita (3%).
Le palmarès de la saison :
- Osaze Urhoghide : J1-Red Star
- Régis Gurtner : J2-Bastia / J3-Lorient
Omar Daf salue le comportement de son équipe
« Face à cette équipe de très haut niveau, oui. Techniquement, il n’y a pas beaucoup de pertes de balles. Sur les déplacements, c’est fluide. On a joué une très bonne équipe et on a eu la bonne réaction, les bonnes attitudes. Cela a été dur par moments, mais on est toujours restés structurés, avec de l’abnégation et de l’intelligence. J’ai aimé notre capacité à sortir, à leur faire mal sur certaines situations. On a la capacité à faire déjouer, à faire mal à ce genre d’équipe. Sur la fin de rencontre, ils étaient aussi en difficulté. Maintenant, on a encore une grosse marge de progression. »
Le décryptage de Bruno Paris
Entraîneur du club d’Hautvillers-Ouville et polémiste de l’émission La Tribune de France Bleu Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC tout au long de la saison.
« C’est une réelle performance ! Si on se tient à ce qu’on dit depuis le début de saison, on pensait se faire manger tout cru. Sur quelques matches, les gamins sont capables d’apporter de la fantaisie, de la fraîcheur. Voir Siaka Bakayoko dans la surface adverse, marquer le seul but de la rencontre. C’est plaisant. Le coaching d’Omar Daf a été dans la lignée de ce qu’il avait dit en conférence de presse, en amenant de la technique et la vivacité devant. Cela s’est vite déréglé, avec une équipe qui a commencé à reculer et qui n’arrive surtout pas à ressortir les ballons de la défense, enchaînant les mauvaises passes. Maintenant, Lorient n’est quasiment jamais entré dans les seize mètres amiénois. Ils ont simplement fait briller un grand gardien avec des frappes lointaines.
Omar Daf a été malin en faisant jouer ses gamins en premier, avant de faire rentrer les grognards.
Cela veut dire que tout le monde a bien défendu ensemble, des attaquants jusqu’aux défenseurs. Je trouve qu’on est un peu dur avec Lutin et Manitu. Ils ont essayé d’accélérer, d’apporter de la technique. Tout n’est pas parfait loin de là, mais dans les intentions c’était intéressant. Le problème est qu’ils n’ont aucun impact physique et ça s’est vu au fil des minutes. C’est pour ça qu’Omar Daf n’a pas fait durer les choses plus d’une heure. Omar Daf a été malin en faisant jouer ses gamins en premier, avant de faire rentrer les grognards, en ayant un peu de chance sur le déroulé de la rencontre. Cela a permis de gérer le résultat en fin de match, avec Andy Carroll très souvent dans la surface de Régis Gurtner. Il ne peut plus qu’apposer sa présence physique et son jeu de tête défensif.
Tout cela donne un match particulier, où Amiens a essayé d’entreprendre avant de faire face à son manque de maîtrise et de lucidité. Maintenant, qui aurait pu prédire qu’Amiens aurait six points en trois matches, avec deux victoires et aucun but encaissé à domicile ? A commencer par moi, qui n’y croyais pas. Tout ça avec un Omar Daf qui affiche une volonté de jouer autrement à la Licorne. Il y a l’envie de faire autre chose que l’an dernier, de jouer. Les arrivées de Mohamed Jaouab et Nordine Kandil vont également en ce sens.
Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
