Une semaine après la défaite aux allures de coup de massue contre Pau, Omar Daf assure que l’Amiens SC est prêt à repartir au combat, samedi (19 heures) à Guingamp à l’occasion de la 31e journée de Ligue 2. Mais plutôt que de miser sur l’esprit de revanche, l’entraîneur picard veut simplement renouer avec les fondamentaux. Entretien.
Omar Daf, on imagine une envie de revanche après la désillusion du match contre Pau ? Sur quoi misez-vous pour relancer la machine ?
Juste le travail qu’on fait depuis le début de saison. On sortait d’une belle victoire contre Angers, le deuxième du championnat, une équipe très solide. Sur ce match, on a montré des valeurs, des ressources, en retournant le match. Tout le monde a loué la personnalité, le caractère de cette équipe. Contre Pau, c’est tout simplement une contre-performance. Il faut se remettre au travail et continuer à faire ce que nous faisons depuis le début.
Cette défaite n’a donc pas cassé l’embellie des dernières semaines ?
Non, c’est le football. Cela fait partie de notre quotidien, de notre métier. Des adversaires ont des qualités, nous aussi. Depuis janvier, l’équipe était sur une bonne dynamique. C’est la deuxième défaite depuis la reprise en 2024 (ndlr : 3 avec le match de coupe de France). Les garçons font de bonnes choses, il y en a d’autres à améliorer. Il faut juste garder l’humilité et la lucidité, savoir que chaque match sera âprement disputé. On en a encore eu la piqûre de rappel contre Pau.
Vous avez parlé d’humilité et de lucidité. C’est ce qui peut parfois vous faire défaut ?
Cela dépend chaque rencontre. Je me répète, on ne peut pas tout remettre en cause en quinze jours. On est tombé sur une équipe qu’on aurait pu plier en menant 2-0, le match s’est retourné contre nous. Il y a des raisons. A nous d’être encore plus vigilants pour valider ce genre de prestation. Cela ne nous arrivait pas souvent de faire le break, on le fait et on perd. C’est le charme du football. Cela fait très mal. Il faut continuer à travailler et aller chercher des points, il en reste 24.
On a beau être à la 31e journée, gérer un score, c’est encore le genre de situation que vous apprenez à négocier ?
Non, on sait exactement ce que nous devons faire. Si on était resté bas, on aurait pu se poser des questions. Au contraire, on a continué à jouer. C’est ce qui fait que Pau a eu des espaces aussi. Depuis plusieurs semaines, l’équipe produit du spectacle, joue, se projette vers l’avant. Sur les deux derniers matches, on a marqué cinq buts et on ne le fait pas remarquer non plus. L’équipe se porte bien, c’est juste un scénario de match qui peut arriver à toutes les équipes, même les meilleures au monde. Il ne faut rester que là-dessus, s’appuyer sur ce qu’on fait de bon aussi.
Ce match est donc avant tout un accident ?
Bien évidemment. Quand on voit le match, on peut retenir la contreperformance, mais jusqu’à l’égalisation de Pau on est dans notre partie. En fin de match, on a les occasions avec Maxime Do Couto et Andy Carroll pour revenir au score. Je pense que cela aurait été plus logique, au regard de la prestation globale de l’équipe. C’est une défaite qu’il faut vite évacuer, passer à autre chose.
Vous aviez pointé du doigt vos cadres après Pau. En dépit de la maturité du groupe, estimez-vous que certains n’ont pas encore l’envergure suffisante pour en imposer dans les moments difficiles ?
Sur cette fin de saison, sur ce genre de rencontre, il faut montrer plus de caractère. C’est un match qu’on n’aurait pas dû laisser nous échapper. Certains doivent prendre plus de responsabilités, nous permettre aussi de rééquilibrer les débats dans le coeur du jeu. Il faut s’affirmer plus.
On voit une équipe d’Amiens capable du meilleur comme du pire…
(Il coupe) C’est ce championnat qui est comme ça. Angers l’a montré aussi. Ils ne gagnent pas à Valenciennes, perdent chez eux contre Amiens après avoir mené au score… Il faut qu’on s’occupe de nos qualités, s’appuyer sur nos fondamentaux, ce qui nous a permis d’en être là aujourd’hui. C’est cette solidité, cette solidarité-là. On peut reprocher beaucoup de choses aux garçons, mais pas ça. A côté, peut-être que certains se prennent la tête, nous on pense juste à travailler. On a débriefé le match, on a analysé, il nous reste en travers de la gorge, mais on passe à autre chose. Il faut désormais aller chercher les points à Guingamp.
Dans ce contexte, qu’attendez-vous du match à Guingamp ?
Un match costaud, un match solide. Un match où on joue avec nos qualités, tout simplement. C’est une équipe qui laisse plutôt le ballon à l’adversaire par moments, qui procède aussi en contres. Il ne faut pas se tromper de physionomie de match. C’est une équipe qui a des atouts sur le plan offensif, mais qui procède vraiment par contres.
Vous l’aviez emporté 4-1 à l’aller. Diriez-vous que c’était cher payé pour votre adversaire ?
Je dirais non. Guingamp a fait une bonne demi-heure. Par la suite, le match était équilibré et la dernière demi-heure en notre faveur. C’est une équipe qui a fait une bonne entame, qui est très solide. Par la suite, les débats se sont équilibrés, on a mieux fini et c’est logiquement qu’on a gagné cette rencontre.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport