Cinq jours après son tout dernier match de championnat, l’Amiens SC se retrouve – comme tous les autres clubs professionnels français – en trêve hivernale. Une période qui peut permettre de recharger les batteries, à condition de ne pas céder à certains excès. Préparateur athlétique du club, Antoine Helterlin en dit plus sur le programme donné aux joueurs pour revenir en pleine forme.
Quel est le programme des joueurs durant cette trêve hivernale ?
On a quand même eu une première partie de saison très chargée. On a repris début juillet, on a eu cinq-six mois de travail intense et 21 matches joués. Cette coupure est courte, on reprend dès le 29. L’idée est d’avoir quatre premiers jours de récupération, se relâcher, s’étirer, penser à autre chose. Il faut même sortir du football, profiter. Après ces quatre jours, il y a quatre jours de remise en forme progressive. Ils partent avec un programme adapté de reprise aérobie. L’idée est simplement de remettre en route la machine avant la reprise collective le 29 décembre. On aura le temps de se remettre au travail avant le premier match de 2024.
Cette période de l’année est souvent propice à quelques abus, dégustations. Ont-ils le droit de se faire un peu plaisir ?
Ils ont le droit, ils font ce qu’ils veulent. Ils sont très professionnels, ils savent ce qu’ils font. Je pense que chacun va mettre sa limite. Il n’y a pas de souci avec ça, ils peuvent se faire plaisir. C’est même normal, ils ont en besoin. Ils sont professionnels et vont revenir en forme. Ils savent aussi qu’ils seront testés à la reprise. Ils sont pesés toutes les semaines, on connaît leur poids de forme. On sait aussi dans quelle condition ils partent en vacances, il y aura donc une pesée durant la semaine de reprise. L’idée est qu’il soit à leur poids de forme à la reprise. On n’interdit rien du tout, ils savent seulement qu’ils doivent revenir en forme.
Est-ce une période un peu délicate à gérer ?
Oui et non. Cela va les aider à s’aérer, à sortir un peu du football. Tout le monde ne fête pas forcément Noël, mais rien que de penser à autre chose, être en famille, avec les amis, cela va leur permettre de se changer les idées, de penser à autre chose. C’est finalement ce dont ils ont besoin. On est six à sept jours sur sept ensemble, on ne parle que de football. La saison est usante pour tout le monde. C’est leur métier, ils aiment ça, mais cela fait aussi du bien de penser à autre chose. Je pense que ça peut leur permettre de revenir plus fort.
Une semaine de coupure, cela peut suffire pour vraiment se régénérer, notamment mentalement ?
Si on pouvait avoir plus, ce serait mieux ! Maintenant, sur huit-neuf jours de congés, cela peut suffire. Sachant que sur les quatre jours de préparation à la reprise, je ne leur demande pas des choses incroyables. C’est simplement de la remise en forme. Ils ont des temps, des allures à suivre et à respecter, adaptés à eux. On sera tous éparpillés, l’idée n’est pas non plus de les fliquer, de vérifier que tout est fait à la lettre. Ce sont des joueurs professionnels, ils savent que c’est dans leur intérêt, ils savent où ils veulent aller. Je ne doute pas qu’ils vont respecter ce qu’on leur demande. On leur fait confiance.
Les joueurs partent-ils dans un état de fatigue assez important, qui plus est après ce mois de décembre assez chargé ?
Peut-être pas pour tout le monde. Globalement, l’état de fatigue s’accumule. Sachant que ce qu’on demande depuis le début est quand même énergivore. On leur demande beaucoup d’efforts, dès les entraînements. Ils fournissent beaucoup d’efforts, on ne peut pas leur en vouloir de terminer l’année civile en étant fatigué. A l’inverse, certains étaient encore dans une bonne forme, avec de bonnes données statistiques sur le dernier match. Un joueur comme Andy Carroll monte en puissance sur le plan athlétique par exemple.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport