S’il sera acteur samedi (14 heures) lors du huitième tour de coupe de France de l’Amiens SC à Thaon-les-Vosges, Alexis Sauvage était spectateur lors de la rechute des Picards à Troyes, mardi soir. Et s’il reconnaît des difficultés dans la gestion des matches, le gardien de but refuse de parler d’une équipe à la motivation à géométrie variable. Entretien.
Alexis, comment avez-vous digéré cette défaite à Troyes, qui devait être le match de la confirmation pour l’Amiens SC ?
Pour tout le monde, pour l’ensemble du groupe, des joueurs, c’est une défaite hyper frustrante. Avec ce qu’on venait de réaliser contre Saint-Etienne, surtout avec les valeurs que nous avons pu montrer, perdre 2-0 à Troyes et surtout de cette façon-là… Des matches, on va en perdre, ce n’est pas un problème. C’est surtout la copie rendue, notamment mentalement, en termes d’énergie. On voit sur les premiers duels, les seconds ballons, qu’importe la partie du terrain, si on est dessus en premiers ou pas. Cela bascule ou non du bon côté et à Troyes on n’a pas réelle occasion forte, en soit eux non plus, mais ça bascule pour eux.
On a de plus en plus l’impression que l’Amiens SC est une équipe de coups, qui n’arrive pas à trouver la continuité dans ses performances…
Je ne sais pas. Je ne suis pas aussi catégoriquement, en tout cas pas aussi rapidement. Un bon résultat à Troyes aurait pu bonifier tous les matches nuls des dix derniers matches avec deux victoires consécutives. Malheureusement, ce n’est pas ce qui est arrivé. Si on peut reproduire le même genre de match que face à Saint-Etienne, on ne sera pas une équipe de coups. Il faut garder ça dans la durée. En tout cas, je ne trouve pas qu’on soit une équipe de coups, ce n’est pas comme ça que je vois les choses. On ne choisit pas nos matches !
Ce n’est pas parce qu’on joue Saint-Etienne, une équipe prestigieuse, qu’on donne tout ce qu’il faut et qu’on pense ensuite que ce sera facile contre Troyes. Au quotidien, ce n’est pas mon ressenti. C’est le cas d’une équipe de coups, qui choisit un peu ses matches. Ce n’est pas le discours qu’on se tient et ça ne correspond pas à ce qu’on fait au quotidien. Il y a du rythme, de l’intensité, parfois un peu de nervosité et c’est bien aussi. Il faut avoir la haine de la défaite et on l’a au quotidien. Je peux aussi comprendre qu’après la prestation à Troyes, l’incompréhension du supporter à fond derrière son équipe où de l’observateur que vous êtes.
C’est malheureusement un peu le sentiment que donne l’Amiens SC depuis le mois de septembre, avec un visage très différent d’un match à l’autre, voire même d’une mi-temps à une autre…
C’est plus ça oui, d’une mi-temps à une autre. Parfois, on commence très bien le match jusqu’à la mi-temps et c’est plus difficile par la suite. Il y a aussi l’inverse comme à Troyes, où la deuxième période était quand même mieux. C’est à nous de régler ça, il faut être beaucoup plus constant dans les performances. Si on veut aller chercher quelque chose, ne serait-ce qu’en termes de résultats avant même de parler de montée ou de quoi que ce soit, il va falloir régler ce problème. Avant de parler de tactique, de technique, c’est notre premier problème. C’était pas si mal après Saint-Etienne, mais Troyes nous remet dedans. Il reste deux matches de championnat avant la trêve et il va vraiment falloir les aborder à 200%, pour aller chercher des victoires. Avant ça, il y a un match de coupe samedi. Notre premier adversaire reste nous-mêmes. Qu’importe l’adversaire, on est capable de très belles choses comme de beaucoup moins bonnes.
Dès que ça ne tourne pas de votre côté, on a le sentiment que l’Amiens SC perd vite le fil, que l’agacement prend le dessus, comme mardi à Troyes…
C’est à nous de savoir gérer ces moments-là. Ce n’est pas parce qu’on encaisse un but qu’il faut tout foutre en l’air. On doit savoir tempérer, relativiser, ça arrive de prendre des buts, comme ça peut arriver d’égaliser à la 93e. Il faut savoir gérer les temps forts et les temps faibles dans un match. Le coach nous l’a bien rappelé à la mi-temps du match à Troyes. On ne peut pas non plus encaisser aussi rapidement le deuxième but (ndlr : 18 minutes plus tard), car il met un coup sur la tête. Tant qu’on est à 1-0, cela peut aller vite. A 2-0, c’est déjà différent. On s’était dit qu’il fallait que le troisième but du match soit pour nous, mais on n’a pas su le faire. A partir de ce moment-là, le match ne bouge plus trop.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport