Intouchable jusqu’ici à la Licorne, avec trois victoires en autant de matches disputés, l’Amiens SC peine à transposer cela loin de ses bases. Et alors que se préfigure un déplacement délicat à Caen, où les Amiénois n’ont pas gagné depuis 2001, Omar Daf veut simplement surfer sur la dynamique de la victoire contre Clermont. Entretien.
Omar Daf, comment faire pour que l’Amiens SC évite à nouveau les montagnes russes, pour reprendre votre expression après un succès à domicile et avant un match à l’extérieur où vous êtes peu à l’aise depuis le début de saison ?
En ce qui me concerne, ce ne sera pas le cas. Parce que je sais que c’est très long. Après une performance il ne faut pas s’enflammer, après une contre-performance ce n’est pas la crise non plus. Il faut juste continuer de travailler avec nos forces et puis chaque match essayer de batailler pour prendre les 3 points.
On dit qu’on récupère toujours mieux après une victoire. Est-ce réellement le cas et comment avez-vous retrouvé votre groupe après Clermont ?
Les garçons sont dans de meilleures dispositions. Pour nous, les techniciens, on profite de ces moments-là pour appuyer sur les axes d’améliorations, parce qu’il y en a. On est encore perfectibles. Quand on sort d’un bon résultat, d’une bonne performance, il y a plus de fraîcheur. Là, on peut encore passer des messages. A contrario, quand les choses sont un peu plus compliquées, là il faut éviter de taper sur la tête parce qu’ils en ont déjà plein les bottes.
En quoi la gestion des troupes est différente cette semaine ?
Les garçons qui ont beaucoup joué ont un travail spécifique, de régénération. Ceux qui ont eu moins de temps de jeu ont tout de suite travaillé après le match. Le lendemain, tout le monde a travaillé normalement pour rester compétitif. Pour moi, on est prêt. On a fait une grosse préparation, durant laquelle on a joué tous les trois jours. C’est dur, mais c’est notre métier, on est préparé à ça. Il n’y aura pas d’excuse par rapport au résultat. Les joueurs aiment aussi jouer, enchaîner les matches. On doit être en capacité de donner notre maximum sur ce deuxième match.
Vous abordez forcément le match à Caen avec l’envie de mettre fin à ce décalage entre ce que vous faites à domicile et à l’extérieur…
Pour l’instant, on donne beaucoup de satisfaction à nos supporters parce que nos résultats sont à domicile, on peut fêter ça avec eux. Maintenant, on continue à garder nos principes, nos fondamentaux, à continuer à travailler car ça ne se joue à pas grand-chose. J’ai bien aimé la réaction de l’équipe ce week-end. A Caen, il faut garder ce même état d’esprit. On a été solides, on a eu des intentions de jeu. Il faut continuer à afficher cette solidité et à avancer dans le championnat.
Comment voyez-vous ce match contre Caen ?
Je pense que ce sera un match très engagé. Caen, aujourd’hui, c’est une anomalie. C’est une équipe très armée, c’est l’une des meilleures sur le plan offensif. Je pense que les joueurs qui sont sur le banc sont des titulaires en puissance. Ils ont tous les atouts pour faire un bon championnat. Il faut qu’on reste concentré sur nous. Je pense qu’ils ont des choses à gérer, à régler. Nous, on doit s’améliorer et se concentrer sur notre organisation pour sortir un gros match là-bas. C’est une des meilleures équipes du championnat, mais on va aller y jouer avec nos forces.
C’est un adversaire qui semble avoir plus d’atouts pour apporter de la fraîcheur. Redoutez-vous que cela joue sur la durée du match ?
C’est certain. C’est une équipe qui est capable de faire rentrer trois attaquants qui peuvent être titulaires dans n’importe quelle équipe de Ligue 2 en fin de match. Ce sont forcément des forces supplémentaires dans la bataille en fin de rencontre. On l’a vu la saison dernière, c’était un bon match, on avait eu les meilleures occasions pour l’emporter. Et avec les changements, c’est une équipe qui a fait basculer le match dans les 10 dernières minutes. Il faudra sortir un match plein pour ramener un bon résultat face à l’un des favoris du championnat, qui peut se permettre de mettre Le Bihan, Autret et Coulibaly sur le banc. Il faudra être très solide du début à la fin.
On peut donc s’attendre à un nouveau match assez défensif de l’Amiens SC ?
Chaque match, on joue avec nos forces. Il y a des scénarios qui font que quand on est mené, on ne reste pas derrière. Donc là, le match est ouvert et on peut se faire contrer. À nous de faire ce qu’il faut pour garder une certaine solidité, quelle que soit la physionomie de la rencontre, afin de revenir avec un bon résultat. On sait qu’on est encore perfectible, il faut donc continuer à travailler pour s’améliorer.
Après cinq matches, quels axes d’amélioration avez-vous pu identifier ?
(Sourire) On travaille là-dessus. Avant le match contre Clermont, j’en parlais déjà. Il y a des choses qu’on peut dire, des choses qu’on ne peut pas dévoiler, comme la manière avec laquelle nous allons jouer, comment nous allons nous organiser. Si on donne toutes ces informations à l’adversaire, cela ne nous rend pas service. On travaille simplement pour battre et surprendre nos adversaires. On ne peut pas tout divulguer.
Pour ramener des résultats des matches à l’extérieur, l’Amiens SC n’a-t-il pas encore besoin de se faire force, notamment dans les entames de match ?
Je ne pense pas qu’on a de mauvaises entames. On joue de la même manière à domicile et à l’extérieur. On demande la même intensité, le même engagement. On a le même projet de jeu. Après, il y a des adversaires en face, des scénarios qui font que le match peut basculer de notre côté ou moins. Dans notre idée, il n’y a pas de match à domicile ou de match à l’extérieur. Il faut simplement garder le positif de ce que nous faisons et avancer. On ne va pas tomber sur une équipe attentiste, qu’importe l’adversaire, d’où l’importance d’être concentré sur nous, sur notre stratégie. Il faut arriver à mieux gérer les scénarios de match à l’extérieur. Il faut savoir garder la sérénité et son calme.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Nicolas CASTEL-MARECHAL
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport