Très frustré par la défaite de l’Amiens SC contre Angers (1-4), avec deux penalties concédés et une expulsion, Omar Daf estime que son équipe avait matière à obtenir un bien meilleur résultat à condition d’être plus efficace. Encore une fois. Entretien.
Omar, on peut parler de cauchemar après cette défaite de l’Amiens SC…
C’est un match qui avait bien commencé, on avait la volonté de montrer une autre image par rapport à notre dernière sortie. On avait mis quelque chose en place, notamment le jeu par les côtés qui a bien marché. On prend l’avantage rapidement et des faits de jeu viennent dérégler tout ce qu’on avait mis en place sur cette rencontre. On a la balle de 2-0 pour prendre définitivement les commandes. L’entame était bonne, les intentions étaient là, les occasions étaient de notre côté. Quand on a ce genre de situation, il faut savoir sanctionner l’adversaire. Ensuite, quand on concède deux penalties, c’est dur psychologiquement de revenir dans la rencontre.
Des penalties justifiés à vos yeux ?
J’ai décidé de ne plus parler des arbitres, c’est peine perdue. Avant le premier penalty, il y a le coup franc sur lequel l’attaquant crie avant même qu’Osaze (Urhoghide) n’arrive sur lui. L’arbitre ne doit pas se laisser influencer, d’autant qu’on voit les conséquences derrière sur le coup franc. Et s’il siffle ce penalty, il peut aussi en siffler un pour nous en première période. On ne peut pas communiquer, on ne peut pas dire ce qu’on pense. C’est comme ça, il a pris sa décision. C’est très dur, très sévère pour nous. Je préfère parler d’autre chose et les laisser assumer leurs décisions.
On a aussi senti une baisse de régime physique de votre équipe…
La débauche d’énergie du début de rencontre, on l’a payé en deuxième période. Quand on met autant d’engagement dans la partie, autant de bonnes intentions, il faut prendre plus nettement l’avantage. En seconde période, on repart avec de bonnes intentions et un nouveau penalty vient nous sanctionner. En plus de ça, Antoine Leautey prend carton rouge sur le coup. Il y a de la tension, de l’intensité, malheureusement, on n’a plus le droit de parler à l’arbitre. L’arbitre doit savoir prendre de la hauteur, comprendre la frustration qu’il peut y avoir. Quand on se retrouve à dix et mené 3-1, Angers a eu plus d’espaces. De notre côté, on n’a pas baissé de pied, on aurait pu reculer et rester avec ce résultat, ce n’était pas notre intention. Par respect pour nos supporters, on a continué à jouer, à aller de l’avant. On prend ce quatrième but anecdotique.
Les différents secteurs de jeu ne sont jamais au top en même temps. Alors qu’on voit une équipe entreprenante et agressive en début de match, c’est votre défense qui ne suit pas…
Sur le premier but qu’on encaisse, c’est une erreur de placement. Ce n’est même pas une action construite de leur part. Pourtant, on l’avait identifié, on savait qu’ils jouaient avec deux attaquants, que des ballons anodins dans le dos pouvaient être dangereux. Malheureusement, il y a un mauvais alignement de notre latéral (ndlr : Kassoum Ouattara) qui amène ce but. Il y a des joueurs qui ne sont pas au même niveau que les autres. Certains nous ont rejoint en cours de mercato, comme Maxime Do Couto ou Andy Carroll qui débutent ce match. A un moment donné, on a une baisse de rythme. Tout ça fait que tout le monde n’est pas au même niveau.
Au point de vous voir lancer un gamin dès le début du match. Est-ce un message lancé à l’égard de votre direction, de leur dire que vous faites avec ce que vous avez ?
Clairement. Je trouve aussi qu’il a été intéressant. C’est un garçon qui avait joué le match amical contre QRM. Il a des caractéristiques intéressantes, notamment sur la percussion. On savait Angers compact dans l’axe et athlétiquement très fort. L’idée était donc de les contourner, de passer sur les côtés. Notre plan de jeu a marché jusqu’à la fin de la première mi-temps. Yvan (Ikia Dimi) a montré de bonnes choses et je pense qu’il a une carte à jouer dans ce couloir gauche. C’est aussi un message pour les joueurs qui ne prennent pas le leadership ou qui ne sont pas au niveau.
Craignez-vous un découragement après cette lourde défaite ?
Non. On a vu des garçons qui ont continué à aller presser, même en étant menés 3-1 et en infériorité numérique. Il y a eu beaucoup de débauche d’énergie et un bon état d’esprit affiché. Pourtant, c’était difficile psychologiquement, mais je n’ai pas vu un garçon lâcher sur cette rencontre, ils ont été au bout d’eux-mêmes. Cette défaite doit aussi nous servir de leçon.
Comment remobiliser l’équipe sachant que des joueurs vont partir en sélection durant cette trêve internationale ?
Il faut garder cette humilité, cette remise en question au quotidien. Sur le premier but, c’est une erreur qu’on peut éviter. Les penalties, ce sont des faits de jeu. On a aussi les occasions pour faire tourner le match en notre faveur. On aurait pu mener 3-0 au bout de 20 minutes. On se retrouve à être mené à la mi-temps. C’était une très mauvaise soirée pour nous.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
« on aurait pu mener 3 à 0 » ouais… et on perd 1-4! il va falloir que Daf trouve autre chose, car sur les derniers matches ou on ne marquait pas il expliquait qu’on avait des occasions , qu’il fallait juste que ça rentre. Mais sauf si tu es le Liechtenstein contre l’Angleterre, forcément que des occasions tu en as! ce qui fait la différence en foot c’est de les traduire au panneau d’affichage sinon à un moment donné parler ne sert à rien. Quant au « message aux dirigeants » pour la titularisation de Ikia Dimi, si on en est là c’est terrible et le divorce n’est pas forcément très loin…