Si l’ouverture du mercato d’été suscite souvent l’espoir de corriger les erreurs effectuées l’été précédent, il est très rare que l’objectif soit atteint. Preuve à l’appui avec les cinq derniers marchés des transferts hivernaux de l’Amiens SC.
2019 : Pieters, Guirassy, des ajustements décisifs
Après une première saison en Ligue 1 idyllique, ponctuée au 13e rang, l’Amiens SC connaît plus de difficultés pour confirmer. Embourbé dans la zone rouge, le club picard va s’en sortir avec notamment deux renforts hivernaux. Souhaitant un latéral gauche et un attaquant depuis plusieurs mois, Christophe Pelissier va enfin voir son voeu être exaucé avec les arrivées de Serhou Guirassy et Erik Pieters. Le premier va inscrite trois buts, dont deux cruciaux contre Nîmes (2-1) et. Guingamp (2-1). Le second va apporter un peu de stabilité dans un couloir gauche orphelin de Danilo Avelar. Dans le sens des départs, Amiens va se débarrasser de Ganso et Rafal Kurzawa, deux joueurs incarnant l’échec global du précédent recrutement estival. Mais comme un mercato sans couac n’existe pas, Amiens va louper de peu le retour en prêt de Gaël Kakuta, en situation d’échec au Rayo Vallecano.
2020 : Mbenza et Opoku n’ont pas évité la chute
Janvier 2020, après des débuts encourageants, l’Amiens SC de Luka Elsner est plongé dans une profonde crise de résultats. Après une énième défaite à Brest, la direction du club se décide à passer à l’action en se faisant prêter Nicholas Opoku (Udinese) et Isaac Mbenza (Huddersfield). Si le premier intègre rapidement le onze de départ, il ne règle pas les problèmes défensifs de son équipe. Quant à l’ancien joueur de Montpellier, il arrive en Picardie dans une forme physique assez dégradée. Il faudra attendre la fin février pour le voir réellement en mesure de jouer. Titulaire à Marseille, il n’aura pas l’occasion d’en montrer plus suite à l’arrêt prématuré du championnat. Avec ses recrues hivernales, Amiens n’aura gagné aucun match (5 nuls, 2 défaites).
2021 : Le fiasco sur toute la ligne
Est-il possible de se tromper sur la totalité des joueurs recrutés à un mercato ? A cette question, l’Amiens SC y a apporté une réponse « positive » en janvier 2021. Six mois après sa relégation en Ligue 2, le club picard navigue à vue, sans cohérence dans la reconstruction de son effectif. Pour tenter de sonner la révolte, la direction apporte quatre retouches pour autant de flops. Prêté par l’OGC Nice, Racine Coly va venir s’ajouter à la longue liste des ratés dans le couloir gauche de la défense. Idem pour Abou Ouattara dans le secteur offensif, qui ne fera guère mieux que Josué Chibozo, Hassane Bandé, Amadou Ciss ou autre Abdoul Tapsoba.
A la relance, Adama Diakhaby se prendra les pieds dans le tapis. Quant à Sambou Yatabaré, il aura marqué les esprits par sa main fatale lors du match de coupe de France face à Metz. Dans le même temps, Amiens se séparait de Chadrac Akolo, Juan Otero et surtout Stiven Mendoza, ce dernier étant vendu près d’un mois après la fin du mercato en France. Une disasterclass sur toute la ligne.
2023 : Antiste et l’échec Coulibaly
Après un mercato d’hiver 2022 sans le moindre mouvement, si ce n’est le départ en prêt de joueurs indésirables et la libération de Mickaël Alphonse, l’Amiens SC repart au combat l’année suivante. Et là encore, les supporters ne vont pas être au bout de leurs peines. Six mois après le départ d’Aliou Badji, c’est au tour de Tolu Arokodare de quitter le club, dans les dernières heures du mercato. Prévoyant, le club picard avait prévu la suite avec la présence en Picardie de Kalifa Coulibaly. Mais incapable de boucler les deux deals dans les temps, Amiens se retrouve donc avec aucun remplaçant après le départ tardif de son attaquant nigérian. Arrivé quelques jours plus tôt, Janis Antiste s’avère donc être la seule recrue hivernale. Le tout pour un rendement bien en-deça des attentes.
Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport
