Visiblement sur les nerfs, Omar Daf n’a pas apprécié d’être questionné sur l’enjeu entourant les dix derniers matches de la saison, après avoir lui-même défini cette période comme le money-time il y a quinze jours de cela. L’entraîneur de l’Amiens SC s’est même agacé au fil des relances, à deux jours d’un déplacement crucial à Angers, à l’occasion de la 29e journée de Ligue 2. Entretien.
Journaliste: Omar, vous aviez donné rendez-vous à dix journées de la fin, expliquant que ce serait peut-être le moment pour lâcher les chevaux. On y est. Avez-vous le sentiment d’entrer dans une phase décisive de la saison ?
Omar Daf : C’est décisif depuis le début ! Chaque match est important. A Laval, notre adversaire a poussé pendant 20 minutes. Pour le reste, le match était très équilibré. La deuxième mi-temps, les meilleures situations sont en notre faveur. On égalise logiquement chez le troisième. Ensuite, on reçoit une des meilleures attaques du championnat, Rodez, et on a joué très haut toute la partie. J’ai aimé le contenu et le comportement de mon équipe le week-end dernier.
Cela ne répond pas à la question posée. Les masques vont-ils tomber à dix matches de la fin ?
Je me répète, les meilleures opportunités sont en notre faveur. Contre Rodez, on se procure plus d’occasion que notre adversaire. Je ne sais pas ce que vous attendez de plus sur cette rencontre. On a tout mis pour gagner ce match. Rodez est reparti d’ici très heureux du partage des points. On était déçu. Les joueurs ont donné le maximum pour qu’on puisse gagner. Je n’ai pas eu l’impression qu’il y ait eu la moindre retenue de notre part. C’est un match qu’on a attaqué du début à la fin.
Malgré l’absence de résultats, vous avez donc le sentiment que l’équipe est en train de se lâcher ?
C’est à vous d’en juger.
On vous pose la question…
Je vous la retourne. Ce sont toujours les mêmes questions. C’est pour ça que je dis que c’est à vous d’en juger. Si vous regardez les matches, après vous les analysez, vous ne pouvez pas me poser les mêmes questions tous les week-ends depuis plusieurs mois. Vous avez vu le match à Ajaccio, le match contre Bordeaux, celui à Laval et contre Rodez. Vous avez votre analyse, je respecte votre point de vue.
Pour aller plus loin, à dix matches de la fin, les nuls encourageants ne suffisent plus. Peut-on parler d’une forme de pression de résultat ?
(Long silence). Je vous l’ai dit le week-end dernier. Vous étiez là sur les derniers matches, les opportunités étaient là. Nos adversaires ne se procurent pas plus d’occasions que nous. Je n’ai pas l’impression que Laval et Rodez aient attaqué plus que nous. A partir de là, il faut être efficace tout simplement.
On essaie simplement de se projeter sur les prochains matches et vous n’arrêtez pas de parler des précédents… On regarde devant….
Je ne perds pas de temps avec ça. Cela devient pénible. J’ai du mal à comprendre vos questions. Si vous étiez là aux matches, venez aux entraînements et vous comprendrez exactement comment on travaille et comment l’équipe joue. Je donne des exemples parce que vous posez des questions. Vous étiez au match samedi ?
Bien sûr.
L’équipe a attaqué ?
L’équipe a attaqué.
L’équipe a eu des occasions et des opportunités pour gagner le match ?
Pour reprendre vos propos à chaud, elle a manqué d’efficacité…
Tout simplement. Parce que nous avons les occasions. Je ne sais pas ce que vous attendez de plus. Je veux bien répondre aux questions, mais je ne peux pas me répéter tous les week-ends.
Après Rodez, les joueurs ont dit d’eux-mêmes qu’il ne fallait pas lâcher, se décourager. Même en jouant bien, ce qu’on a tous soulignés, c’est rageant de ne pas décrocher la victoire pour la sixième fois. Vous ne ressentez pas de lassitude, de relâchement mais au contraire la nécessité d’insister ?
Il faut venir à l’entraînement et vous verrez tout simplement.
Ce sont les matches qui restent la vérité…
Les matches, vous les regardez…
Pourquoi se braquer de la sorte ?
Je ne me braque pas. Personne ne m’attaque, je suis très calme. Je le répète, j’ai toujours les mêmes questions. L’équipe a-t-elle attaqué ce week-end ?
Ce ne sont pas mes propos.
Quels sont vos propos ?
On se questionne sur un potentiel risque d’agacement, de découragement après les derniers matches…
Pfff, ce ne sont pas des questions ça ! Risque de découragement… Pourquoi se décourager maintenant ?
On parle notamment du secteur offensif…
Arrêtez avec le secteur offensif ! Arrêtez, c’est pénible.
Vous êtes le seul à pouvoir en parler ? Naturellement, vous en parlez…
C’est pour ça que je dis que c’est votre avis. Je le respecte.
Ce n’est pas un avis. Je crois que vous n’êtes pas plus du matin que moi…
Si, je suis très bien le matin. On est là tous les matins, il faut venir aux entraînements et vous verrez si les joueurs sont découragés.
Pourquoi être agacé alors ?
Je suis simplement agacé par vos questions. Parlez moi du match, d’Angers, d’autre chose, plutôt que de toujours revenir sur ces aspects-là. Si c’est votre façon de travailler, je le respecte.
Les questions sont sur l’avenir, c’est vous qui ramenez aux derniers matches…
Il n’y a pas de question sur l’avenir. Je ne peux pas prévoir l’avenir. Je parle du concret. Il y a eu un match la semaine passé, vous analysez le match, vous faites votre résumé.
On en a dit le plus grand bien…
Très bien ! Et là on parle d’Angers et vous parlez toujours du secteur offensif depuis le mois de juillet.
Cela reste ce qui empêche d’avoir de bons résultats et de valider le bon état d’esprit affiché dernièrement…
Vous l’avez la réponse ?
On s’adresse au coach, qui est là…
La réponse, je vous la donne tous les week-ends. Et la meilleure réponse est le match de ce week-end. Les occasions sont là, je ne peux marquer des buts. Je suis coach.
Quelle question souhaitez-vous qu’on vous pose ? Ce sera peut-être plus simple de la sorte ?
Des questions football. Pas toujours les mêmes questions.
Je vous invite à réécouter cette conférence de presse. C’est assez lunaire…
Je sais.
Il n’y a aucune attaque…
Je vous réponds calmement. Vous me parlez toujours du secteur offensif. On se crée les occasions, les opportunités. Je ne sais pas ce que vous attendez de plus comme réponse.
On est bien obligé d’en parler, mais on n’est pas allé là-dessus au départ. Vous vous agacez sur une question qui porte sur le contexte à dix matches de la fin…
A dix matches de la fin, on est dedans. Je pense que la meilleure réponse est ce que vous avez vu ce week-end. Que voulez vous de plus ? On est dedans, on attaque, l’équipe n’a pas attaqué que sur ce match. Tout simplement.
Une victoire au terme d’un match de cet acabit. C’est ce que tout le monde attend depuis six matches…
Tous les week-ends, on attend une victoire. On ne fait pas ce métier sans attendre ça.
Dans quel état d’esprit se trouve le groupe avant ce match ?
Très bien. L’équipe va très bien. Je vous rassure. Je ne sais pas ce que vous cherchez.
Ce genre de réponse, par exemple…
Voilà. Je ne suis pas énervé du tout. J’ai déjà entendu le coach est agacé, énervé. Le jour où je vais m’énerver, ce sera autre chose. Je veux juste qu’on parle des choses concrètes, pas toujours rabâcher la même chose.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport
Je ne conteste pas que le jeu progresse.
Aujourd’hui nos attaquants vendangent trop.
Ensuite sur « l’ouverture de Daf » c’est qd même problématique. Je pense que la com fait partie du package d’entraîneurs pros.
Si le club n’a pas d’argent pour acheter des attaquants il a peut être un petit budget pour payer un stage de com à son entraîneur
Omar Daf n’a aucune envie d’être là, interrogé, comme il n’a en fait envie de répondre à aucune question, c’est le genre d’entraineur qui a du mal avec le fait de devoir expliquer les choses ou les analyser devant quelqu’un d’autre que son employeur ou ses joueurs. Toute ses attitudes non verbales traduisent le mépris.
Moi ça me gène profondément : en ayant cette attitude avec la presse, il méprise aussi le public qui la lit et a envie de suivre la vision du coach sur cette fin de saison
Le paroxysme de la bêtise et de l’entêtement, c’est quand on lui dit » vous n’arrêtez pas de parler des matches précédents, nous on veut parler de demain » et la réponse, lunaire, d’Omar « je ne perds pas de temps avec ça »
En 2024 c’est pas possible de buter aussi maladroitement sur 2 journalistes qui sont pas des terreurs faut pas exagérer, on peut pas lui payer des cours de com’?? même à 47 ans ça lui ferait le plus grand bien!
souvent d’accord avec vous, là je ne le suis pas. quand c’est Gael Kakuta qui sort une vérité faut pas qu’il s’exprime et quand c’est omar Daf qui pratique la langue de bois, usé par des questions répétitives, vous ne le comprenez pas. Vous préférez la vérité ou la langue de bois ? je vois là 2 poids 2 mesures….
Mais y’a 1000 façons de répondre aux journalistes, je rappelle que la conférence de presse est un exercice qui doit être maitrisé par tout coach en pro, ça fait partie du job! Et la façon guerrière de se comporter avec les journalistes est la pire des attitudes, surtout comme ça en mode fermeture totale et langage du corps révélatrice! s’il va au bout de son contrat on va encore avoir 50 conférences d’après match, et 50 boudins infantiles ou il se braque?? Il est à la limite de la menace « vous m’avez pas encore vu en colère », non mais n’importe quoi!
La question est : pourquoi Omar Daf ne répond pas à la première question et oriente de lui même le débat sur le passé et les manques offensifs de son équipe.
Une question qui faisait écho à de précédents propos où il parlait lui même de money-time à dix journées de la fin. Le moment actuel.
Aucun intérêt …
Je comprends la réaction de DAF
C est saoulant
Article sans intérêt…désolé le 11amienois mais vous êtes aussi fatiguant que Daf à ce jeu la
Luis Enrique, sors de ce corps !
Le coach se satisfait de se créer des occasions et ne voit pas ce que les journalistes, suiveurs et supporters attendent de plus…
Juste de transformer les occasions dont il se targue.
Le but du foot, c’est de gagner un match et non pas seulement essayer de ne pas le perdre.
Et pour gagner un match, il faut juste marquer au moins un but de + que son adversaire. ce n’est pas plus compliqué que cela.
Se créer des occases ne sert pas à grand chose si au final c’est pour vendanger devant le but.
Et pour ne pas vendanger les occasions, il faut de vrais bons attaquants ou au moins des attaquants qui jouent à leur poste et non pas contre nature, pour pouvoir en tirer toutes les qualités.
Mas pour profiter des services de ces vrais bons attaquants, il faut vouloir s’en donner les moyens et cela revient à la Direction.
Quoi qu’il en soit il y a le fond et la forme. La conf de presse fait partie de la fonction des coaches, c’est dans la fiche de poste. Le coach représente son club devant les médias et est tenu de donner une bonne image…. Moi dans mon job à responsabilités, je participe à beaucoup de réunions de projets et notamment face à d’autres collectivités, élus etc… Il faut souvent justifier ses choix pour les vendre, répondre à de nombreuses questions ou doléances toujours un peu identiques et parfois aussi saoulantes, mais ça fait partie du job et il faut le faire en n’oubliant pas l’image que l’on donne de son employeur que l’on représente. Si j’adoptais ce comportement dans ces réunions, ce serait considéré comme une faute et je ne resterais pas longtemps sur mon poste, logique. Quels que soient les griefs que le coach (et même les dirigeants) ont après les médias, ils doivent les mettre de côté et remplir au mieux cette partie du job en soignant leur image. Dans chaque métier, il y a des choses que l’on aime et d’autres dont on se passerait mais il faut bien gérer.le tout, pas le choix
Soutien total à Monsieur Daf qui est entrain de construire une équipe qui ne progresse peut-être pas aussi vite qu’on le voudrait, mais qui progresse…
Les matches sont plus agréables à regarder maintenant qu’au début de saison où Amiens gagnait dans la douleur.