Si l’Amiens SC a peut-être bien fait sauter un verrou psychologique en trouvant le chemin des filets à cinq reprises contre Angers et Pau, cela s’est peut-être accompagné d’un certain relâchement sur l’aspect défensif, avec en point d’orgue les trois buts encaissés contre Pau. Or, Omar Daf persiste et signe : son équipe a besoin d’être infranchissable pour se mêler à la lutte pour le top 5. Explications.
La défense, la priorité numéro 1
A huit journées du terme de la saison, ne comptez pas sur Omar Daf pour se refaire. Longtemps questionné sur le manque d’efficacité offensive de son équipe, l’entraîneur de l’Amiens SC a toujours mis en avant… sa solidité défensive. Ainsi, il n’est pas surprenant de le voir revenir à la charge sur ce sujet après la demi-heure en enfer contre Pau, avec trois buts encaissés en très exactement 23 minutes : « Depuis le début, je dis qu’on est une équipe qui joue avec ses qualités. Quand on prend une équipe, on analyse ses forces et ses faiblesses. Ce qui nous a permis d’en arriver là, c’est la solidité défensive. »
Troisième meilleure défense du championnat, avec désormais 30 buts concédés – soit en moyenne un but par match, l’Amiens SC a eu le mérite de terminer douze matches sans encaisser le moindre but (11 pour Gurtner – 1 pour Sauvage) en Ligue 2. Le tout en dépit d’un secteur qui n’a eu de cesse de se recomposer au fil de la saison. Après les atermoiements dans le couloir gauche, suite au départ très tardivement compensé de Kassoum Ouattara, l’axe de la défense a également été en chantier autour de l’indéboulonnable Mamadou Fofana.
Recruté pour être titulaire, Osaze Urhoghoide a fait un passage sur le banc suite à son match raté contre Angers (1-4), dans la lignée de plusieurs prestations assez moyennes. Relancé après un été incertain, Nicholas Opoku a joué jusqu’à son départ en Côte d’Ivoire pour aller disputer la coupe d’Afrique des nations (CAN). Depuis son retour, l’international ghanéen n’a foulé la pelouse qu’une seule fois, mi-février contre Bordeaux. Ayant lui même acté son départ en fin de saison, l’ancien joueur d’Udinese s’est peut-être bien tiré une balle dans le pied.
Jaouab, le chaînon manquant ?
D’autant que l’Amiens SC a décidé de miser sur l’avenir avec Mohamed Jaouab, recruté durant l’hiver à Rennes. Doté d’un profil très différent de ses concurrents directs, le Marocain apporte notamment « une qualité dans les ressorties de balle« , de l’aveu même d’Omar Daf, qui a souvent fait défaut à son équipe ces dernières saisons. Problème, une nouvelle blessure à la cuisse va lui faire manquer un deuxième match de rang à Guingamp, après ceux contre Caen, Bordeaux et Ajaccio et alors que l’édifice amiénois a tangué en son absence la semaine dernière.
Et hasard ou non, c’est avec le tandem Fofana-Urhoghide qu’Amiens a concédé ses deux dernières défaites en championnat (2-0 à Caen ; 2-3 contre Pau). « Les suspensions et les blessures font qu’on est obligé de recomposer la charnière. Maintenant, cela fait partie du jeu, rappelle le coach de l’Amiens SC. Ceux qui prennent le relais ont aussi d’autres qualités. C’est à nous de trouver le meilleur équilibre pour être solide et mettre en difficulté les adversaires. »
Et le panorama ne serait pas complet sans évoquer la blessure de Sebastien Corchia, touché au genou début décembre et qui n’a pu démarrer six matches consécutifs en Ligue 2. Revenu rapidement à la compétition, après avoir été bien secondé par Youssouf Assogba, l’ancien Nantais en a peut-être payé les pots cassés contre Pau. En difficulté dans son couloir sur ce match, il devra – lui aussi – être à son meilleur niveau pour permettre à l’Amiens SC de redevenir hermétique et ainsi de préserver ses chances de jouer le top 5.
Romain PECHON
Crédits photo : Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport