Sauf mauvaise surprise au sujet de Régis Gurtner, Alexis Sauvage ne sera pas directement acteur du match opposant l’Amiens SC à Ajaccio, samedi (14 heures) à l’occasion de la 9e journée de Ligue 2. Pour autant, cela n’empêche pas le gardien de but d’avoir un regard avisé sur le début de saison de son équipe. Entretien.
Comment s’est déroulée cette trêve internationale, dans la foulée de la défaite à Metz ?
Ça s’est bien passé. Après, c’est toujours différent avec les joueurs qui partent en sélection. Les joueurs en profitent aussi pour faire souffler ceux qui ont eu pas mal de temps de jeu ou deux-trois petits pépins. Le coach a aussi appuyé sur le fait qu’on n’était pas en dilettante. On n’est pas là pour lever le pied, penser que c’est 15 jours de vacances. Cela permet aussi de rééquilibrer la condition physique pour repartir du bon pied sur le match qui arrive. Les quinze jours ont aussi servi au coach pour marteler que si on veut faire quelque chose de bien, quel que soit les objectifs, on ne peut pas jouer que 45 minutes. Selon lui, on a tendance à ça cette saison. On a eu des matches presque parfaits, à l’image du Red Star, et d’autres où on a joué par intermittences. Le coach veut voir ça du moins possible et on l’a un peu trop vu depuis le début de saison.
Cela peut-il s’expliquer par la jeunesse du groupe ?
Parfois, ça peut jouer. Maintenant, le onze de départ reste très expérimenté. Je vois aussi un mec comme Siaka (Bakayoko) qui enchaîne en défense centrale. Quand on voit ce qu’il a montré contre des équipes qui descendent de Ligue 1… C’est peut-être sur les entrants, où la jeunesse fait qu’on n’arrive pas à trouver ce petit truc en plus pour inverser un résultat ou en garder un. Cela n’explique pas pour autant pourquoi on joue par intermittences. A Annecy, il n’y avait pas tant de jeunes que cela. Pourtant, on a vu le résultat. On prend aussi beaucoup trop de buts, beaucoup plus que la saison passée. Sur une mi-temps, sur un match entier, on en prend trois à Annecy, trois à Metz, ça n’arrivait pas la saison passée. C’est une question de concentration. C’est à nous de gommer ça, parce qu’on a assez payé.
Comme à chaque trêve, plusieurs internationaux sont partis jouer sur le continent africain, ce qui suscite des trajets et de la fatigue. Ce n’est pas le cas de tous les clubs de Ligue 2. Est-ce problématique ?
Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est problématique. Cela fait partie du football, ça fait des années que c’est comme ça. Après, c’est sûr qu’il faut s’adapter. Si je me mets à la place du coach et du staff, c’est vrai que ça peut ne pas être facile. Ils ont un voyage dans les jambes, pour certains deux fois 90 minutes dans les jambes. Tout ça fait que le match arrive un peu vite, même s’il faut s’estimer un peu chanceux de jouer le samedi. Cela allonge le temps de récupération et de mise en place. Cela fait partie du métier.
Cela peut-il expliquer les difficultés de l’Amiens SC à se remettre dans le rythme après une trêve internationale, avec plusieurs défaites à la clé ces derniers mois ?
Très honnêtement, je ne pense pas. Ce serait trop facile de mettre ça sur le dos des joueurs partis en sélection. Cela n’a rien à voir. Quand on rate une première mi-temps comme on l’a fait à Metz, on ne peut pas dire que c’est de la faute des joueurs qui partent en sélection. Par contre, c’est certain qu’il faut régler ça.
Etes-vous d’accord pour dire que l’Amiens SC se retrouve à nouveau dans l’obligation de réagir après une défaite à l’extérieur ?
C’est ça, oui. Avant même de réagir, il faut réussir à garder cette invincibilité à domicile. C’était notre gros défaut la saison passée, c’est devenu une force. Après une défaite, il faut tout de suite prendre les trois points pour corriger la trajectoire. C’est simplement dommage de ne pas réussir à bonifier cela en prenant des points à l’extérieur. Ce petit challenge à domicile est « bandant ». Pour les supporters aussi qui se déplacent et viennent nous voir. Maintenant, si on veut faire une série, espérer le plus longtemps possible, déjà se maintenir, on ne peut pas être autant en dents de scie.
Ajaccio assez fragilisé, avec pas mal d’absents. Basiquement, on peut penser que c’est le bon moment pour les prendre. N’est-ce pas un peu le danger ?
On ne se l’est pas dit une seule fois. Quand on commence à penser comme ça, on commence à se mettre une balle dans le pied. Cela me fait penser aux matches de Coupe de France, quand on croit que ça va être facile. C’est un peu le contraire. Il faut faire attention, il n’y a pas d’équipe fragilisée. Cela reste une grosse équipe de Ligue 2 et il faut appréhender le match de la meilleure des façons.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport