Comme pour les Jeux Olympiques, le LOSC a fait valoir son droit de bloquer la participation de ses joueurs à l’Euro Espoirs, une compétition planifiée hors des dates FIFA et UEFA. Ayyoub Bouaddi et, normalement, Matias Fernandez-Pardo vont donc être empêchés de disputer la compétition, au grand dam de Christophe Dugarry, qui s’en est pris aux présidents de clubs auteurs de ces décisions dans “Rothen s’enflamme”, sur RMC
Les présidents anti-football selon Christophe Dugarry
« Je trouve ça tout simplement scandaleux et honteux. C’est le sens même du football et d’une carrière de jeune footballeur de disputer un Euro Espoirs. C’est quelque chose qui compte, cela fait partie de son apprentissage, de sa vie, de sa carrière. L’Euro Espoirs veut dire quelque chose. Tu vas affronter tous les meilleurs jeunes européens, tous les plus grands joueurs européens sont passés par cet Euro Espoirs. Quel est le but ? Le problème des clubs, c’est que leur seul prisme, c’est l’argent. On empêche un joueur de se frotter au meilleur football européen et de se créer des souvenirs indélébiles qui marquent à vie.
Je ne comprends pas, quand on est dirigeant et qu’on se dit amoureux du football, qu’on puisse refuser cela à un joueur sélectionné en équipe de France.
Tout ça pour de l’argent, pour des éventuels transferts (le LOSC, lui, veut ses joueurs prêts dès la reprise le 30 juin prochain, soit deux jours après la finale de l’Euro Espoirs)… Dans ce sport collectif, où est l’esprit si ce n’est de penser qu’à sa gueule ? Où est l’esprit du foot, du collectif, des supporters qui vont regarder ce championnat d’Europe ? On respecte qui en faisant ça ? On ne va pas me faire croire que c’est extrêmement difficile pour un jeune joueur de 20-21 ans de récupérer pour jouer l’année prochaine. Je ne comprends pas, quand on est dirigeant et qu’on se dit amoureux du football, qu’on puisse refuser cela à un joueur sélectionné en équipe de France.
C’est une chance, une fierté. Tu l’as préparé, tu l’as sorti de ton centre de formation, c’est une reconnaissance pour tous les bénévoles qui se sont occupés de lui, pour les entraîneurs, les préparateurs, tous les gens qui ont tout fait pour amener ce joueur à ce qu’il est aujourd’hui. Ses premiers pas dans sa carrière, ses premières sélections avec le coq, les premières Marseillaises, c’est quelque chose qui a de la valeur, qui veut dire quelque chose. Comment tu peux dire ça à un joueur ? (…) Quand les clubs se comportent de la sorte et mettent l’équipe de France au second rôle, c’est une catastrophe et une honte pour le football. Le message envoyé est terrible. »
Jérôme Rothen rejette la faute sur les instances
« Je ne retire pas une ligne à ce qui a été dit sur le côté sentimental et la passion du football. Maintenant, je pense qu’on s’en prend aux mauvaises personnes, ce ne sont pas les présidents qui décident des dates FIFA. Comme les JO, personne n’est venu leur mettre la pression donc ils se disent : “Si on n’est pas obligés d’envoyer les joueurs on va pas les envoyer”. Certains joueurs n’ont en plus par cet enthousiasme et cette excitation de disputer l’Europe Espoirs.
Je trouve ça grave, mais le joueur suit la décision du club et ne va rien dire de spécial. Pour parler d’Olivier Létang, si un joueur du LOSC – car même à leur âge, ils peuvent avoir une grosse personnalité – va le voir et lui dit : “Non, moi je veux absoluement y aller”… C’est aussi à Philippe Diallo d’aller voir els clubs pour en faire une priorité. Mais on ne l’entend pas là-dessus. »
Source : Rothen s’enflamme
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport
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