Joseph Oughourlian, président du RC Lens, a annoncé le rachat « bouclé » du stade Bollaert-Delelis pour 40 millions d’euros, vantant un projet ambitieux. Mais le maire de Lens, Sylvain Robert, rappelle que rien n’est signé, soulignant les défis restants.
« Aucun accord formel n’a été acté »
Moins d’une journée après l’annonce triomphale de Joseph Oughourlian sur RMC, Sylvain Robert a tempéré l’enthousiasme. Dans un communiqué, le maire de Lens précise que « aucun accord formel n’a été acté », malgré des discussions « constructives ». Le maire rappelle que ce dossier, évoqué depuis des années, nécessite « du temps, de la cohérence et une vision partagée ».
« Bollaert-Delelis n’est pas simplement une enceinte sportive. Il incarne notre histoire collective », insiste-t-il, soulignant l’attachement des Lensois à ce symbole. Parmi les points bloquants : la garantie de conserver le nom du stade, des tarifs accessibles et une transparence totale sur les conditions de vente. Le calendrier reste flou, malgré l’urgence affichée par le club.
Bollaert, futur cœur économique de Lens ?
Lors de son interview sur RMC, le président a détaillé une vision audacieuse : transformer Bollaert-Delelis en hub urbain animé toute l’année. Au programme : fan zones, galeries marchandes et restaurants pour attirer les foules en dehors des matchs. « Aujourd’hui, c’est une cathédrale plantée sur un parking vide, sauf deux jours par mois. Il faut créer du mouvement », a-t-il martelé.
Le club mise aussi sur des salons VIP et une tour abritant des places premium, sans toucher aux tribunes populaires. « Pour les places classiques, une extension n’est pas prévue, même avec 10 000 demandes en attente », a concédé Oughourlian. L’objectif ? Réduire la dépendance aux droits TV en boostant les revenus commerciaux, tout en conservant « des tarifs très bas » pour une partie des places.
« Bollaert n’est pas à vendre ! »
Si le projet séduit par son ambition, les groupes de supporters restent en alerte. Pour les ultras, le nom du stade est une ligne rouge, tout comme le maintien d’une politique tarifaire inclusive. « On ne veut pas d’un stade musée réservé aux riches », résume un membre de la Magic Fans.
Autre crainte : l’équilibre entre espaces VIP et tribunes populaires. « Les salons haut de gamme, c’est bien pour les finances, mais pas au détriment de l’âme de Bollaert », ajoute un abonné. Enfin, la promesse de transparence du maire sera scrutée, notamment sur le prix de vente et les garanties écrites.
Négociations tendues et calendrier incertain
Le RC Lens rêve d’un stade modernisé, levier économique pour la région, mais devra composer avec une mairie soucieuse de l’intérêt général. « Les conditions de la vente seront communiquées de manière transparente une fois finalisées », répète Sylvain Robert, refusant de précipiter les choses.
Prochain rendez-vous : les ultimes négociations sur les garanties symboliques et financières. Les supporters, eux, promettent de faire entendre leur voix. « Bollaert appartient à la ville, pas au club. On veillera au grain », prévient un collectif de fans.
Marius DELOBEL
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport
