Neuf mois après son départ du LOSC, Paulo Fonseca et son staff vont retrouver le club lillois, samedi (21h05), pour un choc de haut de tableau capital dans la course à la Ligue des champions. Les Dogues évoquent la trace laissée par les deux années du mandat du technicien portugais.
OL – LOSC, duel d’ex des deux clubs
Son départ pour voler sous d’autres cieux plus prestigieux – même s’il s’est brûlé les ailes à Milan – n’avait pas empêché le peuple lillois de saluer son passage. Sous son message d’annonce de fin d’aventure et de ce « beau voyage », les hommages et les « à jamais dans nos cœurs » ont plu à l’unanimité. Et le groupe lillois était du même avis. « On sera très content de le revoir et son staff, se projetait Benjamin André avant le derby du Nord, alors que le LOSC se déplace à Lyon samedi. On a vécu de très belles choses ensemble. Après, ce sera un match à gagner, autant pour eux que pour nous, donc il n’y aura pas de cadeau. »
En l’espace de deux ans sous les ordres du technicien portugaise, la formation nordiste est passée d’une morne dixième place à une qualification pour les tours préliminaires de Ligue des champions – sans oublier un parcours mémorable en Ligue Conférence. Surtout, l’actuel coach de l’OL a renoué la connexion entre le public et son équipe à travers un jeu séduisant, protagoniste et enthousiasmant, malgré des résultats parfois frustrants.
Une base technico-tactique solide pour Bruno Genesio…
Neuf mois plus tard après ses dernières consignes, qu’en reste-t-il ? « Cette envie de vouloir jouer, répond sans hésiter Bafodé Diakité. Notre coach actuel (Bruno Genesio) a cette envie aussi, mais je pense que le coach Paulo Fonseca a amené une base et des joueurs pour pouvoir construire d’en bas et vouloir ramener la balle là-haut sans jeter le ballon devant. La plupart des gens l’ont remarqué, on essaie tout le temps de vouloir ressortir la balle. Le coach Paulo Fonseca a aussi un rôle important dans notre saison actuelle par rapport à ce qui a été construit lors des saisons précédentes. Il a pris ce qu’il y avait et il a rajouté ses principes »
« Il reste beaucoup de choses dans les sorties de balle, dans les orientations, confirme Benjamin André. Il a laissé une trace importante. D’ailleurs, le coach (Genesio) s’est appuyé dessus, malgré certaines différences. Il a une certaine culture tactique. Évidemment que nous qui avons joué avec lui ces deux dernières années, on a encore beaucoup de choses de lui. »
…mais des différences dans le management
Décidément d’accord sur le sujet, le capitaine et le vice-capitaine du LOSC se rejoignent sur le plus gros changement entre Paulo Fonseca et Bruno Genesio : la langue, qui impacte forcément le rapport humain. « Certes, Paulo Fonseca était d’accord avec les reproches des joueurs, décrit le défenseur lillois. Mais là, quand on parle la même langue avec quelqu’un, ça rapproche sur d’autres choses. Il y a une proximité qui est encore meilleure cette année avec le coach actuel. »
Ce sont deux personnalités et deux caractères différents.
Benjamin André à propos de la comparaison entre Paulo Fonseca et Bruno Genesio
« Ce sont deux personnalités et deux caractères différents, observe lui Benjamin André. On parlait anglais avec Paulo, on parle français avec Bruno, donc c’est différent. Mais, à leur manière, ils sont quand même assez proches des joueurs. C’est un management assez émotionnel. Il y a des différences, mais ça se rapproche aussi sur certains points. » Qu’il sera difficile d’observer samedi, alors que Paulo Fonseca doit encore purger sa lourde suspension de neuf mois depuis les tribunes. Loin des yeux, mais encore un peu près du cœur.
Enzo PAILOT, avec Mathieu LANGLET
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
