Philippe Diallo : « Le football français traverse une crise structurelle »

Impliqué dans les différents sujets de crise qui touche la LFP, subdélégation de la FFF, Philippe Diallo est revenu sur la gestion des droits télévisuels et la situation financière des clubs. Le président de la 3F appelle à une refonte du modèle économique du football professionnel.

Le football français pris au piège de son modèle

À quinze mois de la Coupe du monde 2026 et de la succession de Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France, Philippe Diallo est encore bien loin de tous ces sujets. Le président de la FFF s’est emparé des sujets de crise qui touchent la LFP, qui reste sous l’égide de la Fédération Française de Football. Et alors que DAZN peine à convaincre de nouveaux adeptes, à se hisser à la hauteur de ses propres attentes et qu’il est désormais en procédure judiciaire avec la Ligue, la quête d’un nouveau diffuseur se pose. « On n’en est pas là, assure le président de la 3F sur RTL. Aujourd’hui, il y a une difficulté avec le diffuseur. Je me réjouis d’ailleurs qu’un premier accord ait pu être trouvé. Maintenant, il va y avoir une médiation entre la Ligue et DAZN pour trouver, je pense, un accord plus global. On en est là. »

Et d’ajouter : « Comme je l’ai dit aux présidents de clubs hier (lundi), je pense que le football français traverse une crise non pas temporaire, mais structurelle. C’est à ce problème structurel que l’on doit s’attaquer. Cela veut dire que, depuis plusieurs décennies, le football professionnel a vécu sur une croissance des droits audiovisuels et un marché des transferts très actif. Ces deux caractéristiques, aujourd’hui, sont questionnées. Les droits audiovisuels ont plutôt une tendance baissière, et le marché des transferts a atteint un plafond. Je veux désormais qu’on anticipe ces changements de tendance pour faire en sorte de changer de modèle ».

Sous peine de voir des clubs – notamment ceux encore détenus par des investisseurs locaux – ne pas résister à la vague et être emportés par la crise. « En Ligue 1 et en Ligue 2, il y a cinq à sept clubs qui sont dans une situation financière extrêmement délicate. Pour vous donner un ordre de grandeur, le football professionnel perd à peu près 1,3 milliards (d’euros par an), pose Philippe Diallo. C’est beaucoup d’argent, et certains ne pourront pas passer le cap si on ne prend pas des mesures d’urgence pour rétablir une régulation et retrouver un modèle économique qui corresponde à nos revenus. C’est le projet que je leur ai proposé et sur lequel j’attends des réponses concrètes le mois prochain. » En effet, des groupes de travail sont censés se réunir ce mois-ci afin de plancher sur des solutions pour l’avenir du football français.

Crédits photo : Emilian Baldow/Icon Sport

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