Très discret au LOSC ou dans les médias, Maarten Petermann est sorti du bois pour s’exprimer sur la crise du football français, aussi bien entre les dirigeants de clubs que sur le dossier des droits télés. Le propriétaire du LOSC prend notamment la défense du duo Nasser Al-Khelaïfi – Vincent Labrune.
Maarten Petermann au secours de Nasser al-Khelaïfi
Si ses apparitions publiques sont rares, Maarten Petermann n’en joue pas moins un rôle relativement important dans les coulisses du football français. Actionnaire majoritaire du fonds d’investissement Merlyn Partners, qui détient le LOSC, le Néerlandais était de bon nombre des réunions autour du dossier des droits télés jusqu’à l’été dernier, quand le football français peinait à trouver une formule viable pour diffuser la Ligue 1 et la Ligue 2. Il était même du déplacement des dirigeants des grands clubs français à Londres pour discuter avec DAZN, en compagnie des présidents de Nice, de l’OM et du PSG.
Alors que Pablo Longoria (Marseille) est au cœur de l’actualité après ses propos lâchés à Auxerre sur l’arbitrage, Nasser al-Khelaïfi fait lui aussi couler de l’encre depuis la révélation par France 2 des images de la fameuse réunion du 14 juillet entre les dirigeants du football français. On y voit notamment le président du PSG et patron de beIN Sports s’emporter contre Joseph Oughourlian et John Textor, entre autres, et défendre les intérêts du groupe audiovisuel qatarien.
« Quand vous avez toutes les infos, vous comprenez l’agacement de Nasser. Être attaqué juste parce que les gens ne savent pas ce que vous avez fait pour essayer d’aider, ça peut faire monter les émotions », défend Maarten Petermann dans un entretien accordé au journal L’Équipe. Au cours de celui-ci, le propriétaire du LOSC retrace point par point le rocambolesque dossier des droits télés jusqu’au choix d’attribuer 8 des 9 matches de chaque journée à DAZN pour 350 millions d’euros bruts, et le dernier match à beIN Sports contre 98,5M€ (dont 20M€ de sponsoring pour Qatar Tourism). L’homme d’affaires néerlandais réfute tout conflit d’intérêts.
Malgré la crise à la LFP, Vincent Labrune préservé
« J’ai vu de mes propres yeux Nasser à Londres se tenir à l’écart, attendre dans une autre pièce pendant la négociation avec beIN », relate-t-il, jusqu’à penser « que Nasser aurait préféré qu’Amazon vienne et fasse une meilleure offre » pour le dernier match. L’ancien diffuseur de la Ligue 1 avait proposé 65M€, avant que beIN ne livre une meilleure offre. Ce qui n’empêche Maarten Petermann de dire que « le ticket DAZN-belN n’est pas une option financièrement viable, en partie à cause du piratage, en partie pour d’autres raisons. (…) Tous les matches de L1 doivent vraiment être diffusés au même endroit pour que le supporter n’ait qu’un abonnement, pose le propriétaire du LOSC. Que ce soit par une plateforme gérée par la Ligue ou via un diffuseur prêt à payer le juste prix pour que les clubs puissent être en concurrence. »
J’ai demandé à Olivier (Létang) de diriger l’effort de réduction des coûts au sein de la société commerciale au nom de tous les autres clubs.
Maarten Petermann, propriétaire du LOSC
Reste à savoir vers qui peut s’orienter la Ligue, bloquée par une clause dans le contrat avec DAZN qui empêche toute avancée sur un éventuel plan B avant décembre 2025. Et plombée par la gestion de son président Vincent Labrune, en froid avec Canal+, diffuseur histoire du championnat. « Vincent a une part de responsabilité, mais c’est beaucoup plus compliqué, surtout avec cette histoire de rupture avec Canal+, nuance Petermann, proche du tandem Al-Khelaïfi – Labrune. Elle a laissé des traces et doit être réglée une bonne fois pour toutes. Vincent, contrairement à la plupart des gens de chez LFP Media, sait ce que c’est que de diriger un club et les pressions inhérentes (il a été président de l’OM de 2011 à 2016, ndlr). Il pourrait néanmoins améliorer la communication et apporter plus de transparence. »
Le dirigeant lillois souhaite également « améliorer la gouvernance de LFP Media » et a, pour ce faire, « demandé à Olivier (Létang, président exécutif du LOSC) de diriger l’effort de réduction des coûts au sein de la société commerciale au nom de tous les autres clubs, alors qu’il a déjà un emploi du temps très chargé avec le LOSC. Il doit se battre pour chaque euro destiné à venir soutenir les 18 clubs. C’est triste de voir que cela prend du temps. » La LFP a un long chemin à parcourir avant de retrouver un contexte sain, et le LOSC semble déterminé à y jouer un rôle.
Crédits photo : Icon Sport
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