Passablement agacé par l’absence de supplément d’âme affichée par le LOSC face au Havre (1-2) ce samedi, Olivier Létang a mis en garde quant à un éventuel relâchement observé lors de cette dernière semaine. Le président lillois veut retrouver le groupe de la première partie de saison, qui n’est plus tout à fait le même en ce début d’année 2025.
Olivier, c’est une semaine noire pour le LOSC…
« Ce sont deux grandes déceptions différentes. En Coupe, se faire sortir à domicile est une immense déception, même s’il y a un cadre différent. Ce n’est forcément pas une bonne semaine. Quand on répète que notre ADN est de vouloir gagner tous les matches, il nous a manqué beaucoup de choses. Je félicite aussi les Dunkerquois qui, eux, ont tout donné pour aller chercher cette qualification. Ce soir, il nous a manqué beaucoup trop de choses pour pouvoir espérer l’emporter.
Le LOSC traverse-t-il sa passe difficile de la saison ?
Dans le sport de haut niveau, vous pouvez travailler techniquement et tactiquement. Mais si vous n’avez pas un supplément d’âme, c’est difficile de réaliser des performances. Mardi, il nous a manqué de la détermination et des convictions. On a eu des opportunités, mais a-t-on senti qu’on voulait absolument l’emporter ? Ce n’est pas mon cas et je l’ai dit aux joueurs. C’est pareil ce soir. On leur a passé le message : attention à cette petite musique de la première partie de saison où on nous a dit qu’on était formidables. Peut-être qu’il y a moins d’engagement et on le paie tout de suite. Il faut vite retrouver nos vertus. Notre slogan, c’est “Fiers, Forts, Féroces”. Avait-on faim mardi et aujourd’hui ? Probablement pas.
Il faut retrouver cet esprit, cette détermination, cette faim et cette volonté de faire les efforts ensemble qui nous ont permis de réaliser de grandes choses. Sinon, on le paie très cher.
Ce soir, on prend un coup de fer à repasser dans le visage. Dans ces moments-là, il y a deux choses à faire : rester solidaires et unis ; et chacun se remobiliser, moi le premier (il insiste) afin de retrouver cet esprit, cette détermination, cette faim et cette volonté de faire les efforts ensemble qui nous ont permis de réaliser de grandes choses. Sinon, on le paie très cher.
Y a-t-il un problème d’attitude de vos joueurs ?
Je ne sais pas si c’est un problème d’attitude. L’important, c’est de rester soudé et solidaire. Je n’ai pas ressenti une faim très forte pour aller chercher la victoire coûte que coûte. Il nous a manqué trop de choses ce soir par rapport à mardi. Je ne crois pas en la chance. Je crois surtout qu’il y a des choses qu’il faut vite retrouver. On a encore beaucoup de matches à jouer dans des grandes compétitions. Il va falloir retrouver les vertus qui étaient les nôtres, sans quoi la fin de saison sera compliquée.
Pour retrouver ces vertus, cela passe par quoi ?
Premièrement, la solidarité. Deuxièmement, tous – et moi le premier qui suis le premier responsable – retrouver les valeurs d’engagement, de combat et de solidarité. Retrouver ce qui fait le terreau du sport collectif, finalement. Si vous n’avez pas une âme et une force collective qui ont envie de tout renverser, on ne peut pas espérer gagner des matches. On s’en aperçoit quel que soit l’adversaire : on peut battre le Real Madrid ou l’Atlético, mais aussi perdre contre Dunkerque et Le Havre car il nous manque ces fondamentaux.
Concrètement, est-ce se dire les choses ?
Non, ce n’est pas ça. On travaille au quotidien, mais il faut créer un état d’esprit différent et avoir envie de renverser des montagnes et de faire mal à l’adversaire. Ce n’était pas le cas cette semaine et les résultats sont totalement logiques. Retrouvons ces valeurs-là. On a une semaine avant d’aller jouer à Rennes pour bien se préparer et renverser la tendance. Ce groupe a d’énormes qualités, mais il faut retrouver ce qui fait le sel du sport collectif.
Pensez-vous être suffisamment armé en termes d’effectif alors que votre entraîneur estimait que le secteur défensif était un peu juste ?
Est-ce que vous pensez qu’on a perdu mardi et aujourd’hui parce qu’il nous manquait quelqu’un ? (Le journaliste rétorque qu’il y a eu de grosses erreurs menant aux buts face au Havre.) Ça, ça m’énerve. Ce groupe a fait des choses extraordinaires. Aujourd’hui, il lui manque Edon (Zhegrova), Matias Fernandez-Pardo, mais on s’est renforcés devant. On a un groupe qualitatif et quantitatif, cela n’a rien à voir avec cela. Si on prend de manière rationnelle les deux derniers matches, ce qui nous a manqué, ce n’est pas un joueur. C’est une âme, une âme ! Ce n’est pas un joueur qui fait la différence dans un groupe. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Alex Martin/FEP/Icon Sport
