Relégué en National et promis à un grand remue-ménage au sein d’un effectif pléthorique et auteur d’une saison cauchemardesque, le VAFC est pourtant parvenu à recréer un contexte sain en conservant certaines de ses valeurs sûres lors de ce mercato estival. La grande opération dégraissage a plutôt porté ses fruits et quelques noms rompus au football professionnel sont venus renforcer les rangs valenciennois. Bilan.
Mission dégraissage validée
Certes, il y a pas moins de cinq prêts dans le lot et certains joueurs partis librement que le VAFC n’aurait sans doute pas été opposé à l’idée de les conserver (Allan Linguet, Manga Foe Ondoa, Joffrey Cuffaut). Mais dans l’ensemble, force est de constater que le VAFC est parvenu à réduire son effectif à une taille respectable et plus en adéquation avec son calendrier.
Alors que la liste des indésirables s’était allongée au fur et à mesure de la saison écoulée, le club du Hainaut est parvenu à trouver des accords – probablement accompagnés d’indemnités de mutation – pour des joueurs plus vraiment adaptés au plan de jeu d’Ahmed Kantari (Ilyes Hamache, David Kruse). Aujourd’hui, seuls les jeunes Tidyane Diagouraga, Eyram Viegbe ou Yassine Haouari font office de joueurs quelque peu en trop dans l’effectif professionnel, eux dont les secteurs de jeu sont constitués de joueurs déjà bien établis.
Des cadres toujours à la barre
C’était la grande crainte de l’été : qui dans ce groupe marqué par l’échec et le cauchemar de la saison passée allait bien vouloir continuer l’aventure. Finalement, hormis les trois éléments importants en fin de contrat cités plus haut (Linguet, Cuffaut, Foe Ondoa), tous ou presque sont restés. Les valeurs sûres Jean Louchet et Julien Masson ont prouvé qu’ils avaient le niveau Ligue 2 et auraient pu forcer un départ à un meilleur niveau.
Les jeunes Joachim Kayi Sanda (17 ans) et Souleymane Basse (20 ans) ont affiché des qualités intéressantes à l’échelon supérieur et auraient pu ambitionner d’y rester, voire même d’aller voir à l’étranger. Les étrangers Flamarion, Mathias Oyewusi ou encore Nick Venema, les trois leaders offensifs de ce début de saison, n’étaient eux non plus pas assurés de continuer l’aventure en troisième division française, loin de leurs espérances quand ils ont signé à VA. Pourtant, VA est parvenu à conserver ces hommes forts pour repartir avec un effectif équilibré (24,2 ans de moyenne d’âge) et à priori taillé pour jouer les premiers rôles en National.
Expérience et vécu professionnel au programme
La question de miser encore davantage sur la formation valenciennoise, toujours reconnue à l’échelle nationale, était sur la table des décideurs hennuyers à l’heure d’envisager cette saison 2024/2025. Mais Sport Republic a décidé d’apprendre de ses erreurs. Fini donc les recrues au profil data intéressant mais non rompues aux joutes françaises, place au vécu dans le football français.
Ainsi, Bakaye Dibassy (88 matches de Ligue 1, 37 de Ligue 2), Rémy Boissier (142 en L2, 59 en National), Lucas Buades (79 en L2, 8 en L1), Sambou Sissoko (12 en L1, 11 en L1 et 32 en D1 belge) ou encore Carnejy Antoine (44 en National, expérience au Portugal ou en Israël) ont renforcé les rangs valenciennois. Autant de mouvements permettant d’ambitionner une remontée immédiate en Ligue 2, une prouesse plus réalisée par un relégué depuis Dunkerque en 2022/2023.
La vache maigre pour la filière Sport Republic
Alors que l’on pouvait s’attendre à une matérialisation dans les transferts de l’affiliation avec Southampton (Premier League) et Goztepe (D1 turque) – également propriétés du groupe Sport Republic -, aussi bien dans le sens des départs (Kayi Sanda envoyé en Angleterre, Mathias Oyewusi en Turquie), il n’en a finalement rien été. Exception faite de l’arrivée en prêt de Daouda Traoré, acheté par Southampton à Nice en toute fin de mercato et prêté dans la foulée au VAFC.
Cet été fut finalement une confirmation que la multipropriété Sport Republic se retrouve davantage dans les méthodes et la politique des clubs plutôt que dans des transferts inter-clubs. Il faut dire que l’exemple Ibrahima Diallo, prêté par Goztepe l’été dernier et renvoyé en Turquie dès l’hiver après trois matches de Ligue 2, n’a pas encouragé les décideurs danois à approfondir l’expérience.
Enzo PAILOT
Le bilan du mercato :
Arrivées : Rémy Boissier (Dunkerque), Carnejy Antoine (libre), Lucas Buades (Rodez), Papa Demba Camara (libre), Bakaye Dibassy (libre), Byani Mpata Lama (Bordeaux), Sambou Sissoko (libre), Daouda Traoré (prêt)
Départs : Lassana Diabaté (Bordeaux), Anthony Knockaert (Mouscron), David Kruse (Göteborg), Ilyes Hamache (Schalke), Manga Foe Ondoa (Estoril), Jawed Kalai (Épinal), Allan Linguet (libre), Joffrey Cuffaut (libre), Ilario De Clemente (libre), Siriné Doucouré (r.p.), Sacha Bansé (r.p.), Andrew Jung (r.p.), Halid Sabanovic (r.p.), Ibrahima Ba (r.p)
L’effectif 2024/2025 du VAFC :
Louchet, Camara – Kayi Sanda, Poha, Dibassy, Woudenberg, Buades, Le Delas, Lienard, Mpata Lama, Basse – Moursou, Sissoko, Boissier, Masson, Traoré, Diagouraga, Viegbe, Boudraa – Boutoutaou, Lilepo, Moké, El Amri, Flamarion, Oyewusi, Venema, Antoine, Haouari
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport